Chapitre 4 - Insomnie

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- Ça va, toi ?! Demande Lewis chaleureusement en serrant son fils contre lui
- Hm hm !
- Pablo ! Me salue-t-il d'une accolade

Il salue ensuite Stan et Savannah avant de s'installer au bar de la cuisine.

Une visite tardive mais dont a l'habitude.

- Un café ? Demande Stan qui allait s'en servir un également
- Si tu le proposes !

Il regarde dans ma direction et me pointe du doigt afin de savoir si j'en désire un également, geste auquel je réponds non.

Il est venu « aux nouvelles » et en a profité pour rappeler à Willow de préparer sa valise pour les vacances à l'île Maurice qui l'attendent, d'ici deux semaines.

En le raccompagnant, je lui ai parlé de mon altercation avec Alfonso. L'honnêteté est l'une des seules justes qualités que j'ai acquises. De plus, j'aimerai être au courant de ce genre de choses dans le cas contraire. Il n'a pas eu besoin de me prévenir qu'il ferait attention, ses yeux ont parlé pour lui.

J'ai l'habitude, dans ce monde, tout est une question d'analyse comportemental. On nous apprend très jeune à laisser paraître autre que ce que l'on ressent réellement. Mais, quelquefois, les yeux ne mentent pas.

- Moi vivant, personne ne touchera à mon fils...
- Ça nous fait un énième point en commun... souriai-je en coin

La soirée s'est ensuite passée normalement, Savannah et Willow étaient de corvée de cuisine alors Stan et moi en avons profité pour regarder la chaîne de mécanique qu'on aime bien. Puis nous avons mangé et nous sommes partis nous coucher.

Willow et moi nous sommes brossés les dents avant de nous étaler en étoile de mer dans le lit.

Enfin...

Je m'assois, mon ordinateur sur les genoux, scrutant les comptes de la boîte de nuit.

Ma nouvelle vie...

Après avoir terminé son bain de bouche, il s'est posé à mes côtes et a allongé sa tête au niveau de ma taille (mon abdomen étant occupé par l'outil informatique), il a commencé à me parler de tout et de rien tout en scrutant la vie des autres via les réseaux sociaux... ça m'intéressait au début puis mon niveau de concentration a diminué lorsque je me suis rendu compte que sa tête se trouvait pile au dessus de mon entrejambe malgré le coussin qui les séparait.

Ma main droite glisse alors sur son flanc puis sous son teeshirt pendant que la gauche ferme et pose l'ordinateur sur la table de chevet. Il a compris mon petit jeu alors il ricane, pose son téléphone, se redresse et se tourne dans ma direction avant de me chevaucher.

- Qu'est-ce que vous voulez Mr Mendoza ? Chuchote-t-il
- Je crois que je vous veux vous, vous tout entier Mr Carrington...

Mon corps bascule alors au dessus du sien. Mes mains parcourent son corps dans son intégralité, guidées au rythme où il m'autorise à le faire. Je n'ai jamais désiré quelqu'un comme je le désire, jamais je n'avais espérer, ni même attendu, si peu d'un individu pour qui je donnais tellement... parce qu'il le mérite, sous toutes les formes possibles. Il le mérite pour ce qu'il m'apporte chaque jour, je ne pourrais en attendre plus car pour moi c'est déjà trop.

Je me demande sans cesse quelle étoile filante a bien pu passer au dessus de ma tête lorsque je suppliais les cieux de me donner une raison de vivre. J'ai l'impression que ce n'est pas réel, que je me réveillerai dans pas longtemps et qu'on m'annoncera que j'étais dans le coma depuis plusieurs années, telle une fin de film merdique. Mais pourtant c'est bien réel, il est là, en dessous de moi, gémissant de plaisir à m'en rendre dingue.

C'est le sourire aux lèvres que nous nous embrassons avant de nous endormir pour une longue nuit.

La réalité m'a vite rattrapé.

J'ai espéré que la situation ne face pas réapparaître mes insomnies, malheureusement ce fut le cas.

4h du matin et je mange les restes de riz thaï préparé plus tôt. Mes insomnies, pour les résumer, je dirai que c'est des moments de dialogues constants entre moi et moi-même. Ça fait peur à première vue mais... j'y suis trop habitué pour pouvoir donner un avis objectif.

C'est sur la chaise du balcon que je m'assois alors en espérant que le temps ne rafraîchisse pas plus qu'il ne l'est déjà. J'aime cette température, pouvoir sentir l'air frais pénétrer mes narines et parcourir mon corps.
Comme d'habitude, mon absence a ses côtés a fini par réveiller Willow qui se blottis dans mes bras, accompagné de la couverture, pour, je cite : « finir la nuit qui NOUS a été perturbé ».

J'avais oublié que tout était au pluriel quand l'amour s'en mêle.

Je pourrais littéralement le croquer là tout de suite tellement il est beau, mais le risque de le mettre en colère me dissuade rapidement et je me contente d'allumer une cigarette que je fumerai lentement, ou alors que je laisserai sûrement se consumer, pendant que j'admirerai l'être au creux de mes bras.

J'avais raison, c'est seulement au moment où la cendre m'a brûlé les doigts que je me suis décidé à le porter pour que nous puissions rejoindre un support plus confortable, bien que celui-là (mon corps) n'avait pas l'air de le déranger.

Le lendemain matin, comme à son habitude, il me demanda si je voulais en parler, si je voulais me libérer du poids qui m'encombre. Je lui réponds toujours que non car il est hors de questions que ces problèmes viennent l'encombrer également.

La vérité, c'est que j'ai passé une semaine à chercher mon père sans succès, jusqu'à ce que Joe m'ait dit avoir repéré sa trace en Russie. Pays où j'aurai aimé ne jamais avoir à retourner... disons, que je n'y ai pas passé les meilleures années de ma vie mais, si c'est la seule option pour protéger mi precioso alors j'irai même jusqu'à l'autre du bout.

Bratva : TOME 2 : Mon pire cauchemar [BoyXBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant