Chapitre 31 - Oregon

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~ Willow ~

Le lendemain, je suis réveillé à la première heure par les vibrations de mon téléphone et je décroche sans regarder qui c'est.

*Décroche*

— Allô ? Grogné-je
— Bonjour mon grand, c'est Mona ! S'exclame la mère de mes meilleurs amis, comme si je ne l'avais pas reconnue
— Bonjour, comment tu vas ?!
— Ça peut aller... Chuchote-t-elle en espérant que je la crois
— Je t'appelle pour savoir si ça te dirait de venir déjeuner à la maison ?!
— Laisse-moi deviner, ils t'ont appelé... Soupiré-je, en me redressant
— Effectivement... Admet-elle
— Et donc ? Demandé-je, déjà agacé

Pas par elle mais par la situation. Mes parents savaient parfaitement que je serais incapable de lui dire non.

— Je veux juste que tu viennes te confier, comme t'avais l'habitude de le faire ! Dit-elle sur un ton nostalgique

Ça remue quelques souvenirs en moi et l'effort est énorme pour contenir la boule qui se forme au fond de ma gorge.

— Est-ce que y'aura des sandwichs au thon ? Demandé-je, sourire aux lèvres
— Et même des tartelettes à la fraise ! Ricane-t-elle
— Alors d'accord !

Elle me remercie plusieurs fois avant de raccrocher et la porte s'ouvre aussitôt. Le visage de Bento apparaît.

— Holà, patron ! S'exclame-t-il en souriant
— Holà, Bento !

Sur ces mots, il laisse le reste de son corps entrer, j'aperçois alors qu'il tient un plateau dans ses bras. Il le pose devant moi et je me jette directement sur le café au lait.

— Avec un sucre, comme tu l'aimes ! Argumente-t-il en souriant
— Merci ! Souris-je
— Est-ce que tout va bien ? S'inquiète-t-il
— Ouais... Soupiré-je. C'est Mona, elle m'a invité à déjeuner... Mes parents essaient de se servir d'elle pour m'atteindre...

Il acquiesce de la tête, ne sachant probablement pas quoi répondre.

— Prends ton temps, on t'attends en bas ! Énonce-t-il avant de sortir
— Ça marche, merci !

A la seconde où il referme la porte, je me vautre sur le canapé, histoire de laisser la caféine agir, et je repense à la suggestion de mes parents. Voir la psy ne serait peut-être pas une mauvaise chose finalement, le Docteur West a peut-être fait partie de la pire période de ma vie mais le Docteur Freeman m'a beaucoup aidé à surmonter tout ça, et je sais ce qu'il me dirait s'il était en face de moi.

"Il serait peut-être temps de lui pardonner, tu ne crois pas ?"

Dans le fond il a raison, j'ai pardonné à mes parents, ceux qui m'ont conçu, ceux qui m'ont élevé, ceux en qui j'ai toujours eu une confiance aveugle, et pourtant je n'ai pas été capable de pardonner une inconnue. Peut-être parce que c'était la première fois que j'osais dévoiler mes faiblesses à une personne extérieure.

Des bruits au rez-de-chaussé me font sortir de mes pensées et je décide, après m'être rhabillé, de rejoindre les garçons. A mesure que je descends les marches, je les cherche du regard et je finis par tomber, en rejoignant la grande salle principale, sur une quarantaine (peut-être plus) de personnes, de sexes et de corpulences différentes. Certains me sont familiers.

— Hola, patron ! Sourit Dante
— Hola ! M'exclamé-je en tentant de faire bonne figure

Les hommes me saluent alors à tour de rôle d'un mouvement de tête et, même si je ne suis pas censé le faire, je leur en rend un général puis mon regard se pose sur mon sicario, à présent debout à ma droite.

Bratva : TOME 2 : Mon pire cauchemar [BoyXBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant