Bratva : TOME 2 : Mon pire cauchemar [BoyXBoy]

Chapitre 27 - Comme si tout allait bien...

— Willow ?! M'appelle mon père depuis l'autre côté de la porte 
— Je ne veux pas lui parler.
— Willow... Soupire-t-il
— Pas à elle, si vous y tenez tant, appelez le docteur Freeman.
— Il n'est pas disponible pour le moment... Mais il veut savoir comment tu te sens depuis ton retour alors il faut que tu parles au docteur West, d'accord ?!
— Je ne lui parlerais pas à elle, je ne suis pas encore prêt à ça...
— Et si tu essayais ? Suggère-t-il

            Fatigué de répéter la même chose encore et encore, je cours me cacher sous mes couvertures en attendant qu'elle s'en aille. Après ce qui pourrait être une demi-heure comme deux heures, que j'ai passé à admirer le plafond en pensant à tous mes futurs possibles et en réfléchissant à la proposition de Orassio et Antonio, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, se fermer et une voiture démarrer puis des bruits de pas dans les escaliers et enfin la voix de ma mère, derrière la porte, qui me confirme que madame West est bien partie. Je décide alors de sortir de ma tanière et de les rejoindre au salon. Bento se trouve à leurs côtés. 

— Je me suis dit qu'une ballade te ferait du bien... Propose ma mère avec un grand sourire

Je souris en acquiesçant de la tête et monte chercher une veste avant de redescendre enfiler mes chaussures. 

— A tout à l'heure ! M'écrié-je en passant la porte, sans attendre de réponses

Il monte côté conducteur, après m'avoir ouvert la porte, et démarre la voiture une fois sûr que je sois bien installé. 

— Où est-ce qu'on va ? Demandé-je
— A toi de me le dire, patron !
— Arrête de m'appeler comme ça... Râlé-je
— Tu sais bien que je peux pas...
— Je veux aller sur la plage...
— Ça marche...

            Je passe le reste du trajet la tête dans mes pensées, j'ai tellement de questions sans réponses. Lorsque la voiture s'arrête, au beau milieu du sable, le vent marin souffle fort et fait bouger la voiture. Je préfère donc observer la vue depuis l'intérieur. Quant à Bento, il sort un paquet de cigarettes de la boîte à gants, ouvre un peu la fenêtre et s'en allume une. Cette odeur m'avait manqué. J'en pleurerais presque. 

— J'ai pas l'impression d'être digne de ce titre... admets-je pour casser le silence
— Ça, ça nous importe peu... Répond-t-il en comprenant exactement ce que je veux dire
— A quoi ça m'engagerait ?... si... j'accepte...
— Ce sera toi au commande de toute l'organisation sur le territoire britannique, rien ne pourra être fait, ou dit, sans que tu ne donnes ton accord...
— Pourquoi ils pensent que j'en suis capable ? Je connais pas ce monde, alors encore moins son fonctionnement !
— C'est sûrement ce qu'ils ont en tête, quelqu'un capable de penser différemment... quelqu'un qui ne choisit pas la mort comme seule option... C'est sûrement ce que PABLO avait en tête...

            Je réfléchis un moment, m'imaginant à cette place, moi, un blondinet tout juste capable de dormir sans faire de cauchemars... C'est n'importe quoi... et pourtant, le pouvoir que cela pourrait me donner, l'influence que je pourrais avoir, me plaît bien. 

— Si je veux prendre sa place, il faut que je sois plus fort... Et que je sache me battre ! Énoncé-je
— Donc tu comptes accepter ?! Me demande-t-il, un sourire en coin
— Je n'en sais rien...
— Tu sais, on est beaucoup à être prêt à assurer ta sécurité, patron ! C'est notre job ! 
— Je sais... Mais j'ai besoin de me débarrasser de ce sentiment d'impuissance et d'insécurité, qui me terrifie chaque jour... Alors, apprend-moi, s'il te plaît...
— A tes ordres.

            Un sourire se dessine sur mon visage lorsque je remarque que je ne l'avais jamais entendu parler autant. Nous avons profité de la vue encore un peu, en silence, le temps qu'il finisse sa clope, avant de reprendre la route pour, selon ses dires, la meilleure salle de sport de tout Durham. Nous avons roulé de longues minutes avant de s'arrêter dans le centre, devant un bâtiment en brique, qui semblerait presque abandonné si il n'y avait pas une porte grande ouverte.