Opale - Severus Rogue

Soupçons

Le souffle de Darcy s'était coupé sous ses lèvres. Un homme tel que Severus - imposant, charismatique, intelligent, talentueux - était-il vraiment amoureux d'elle ? Elle n'osait y croire. Sa promesse était trop belle pour qu'elle ose l'accepter, laissant les mots couler sans y croire. Même si elle appréciait énormément son geste, comment le croire lorsque son propre père l'avait frappé et blessé sous l'influence de l'alcool ? Bien sûr, cela faisait des années que ce n'était pas arrivé, mais elle vivait dans la peur qu'il recommence. Pourtant, il s'exerçait à faire toujours bonne figure avec elle depuis qu'il lui avait cassé le bras quand elle avait 7 ans. La culpabilité devait le ronger, ainsi il évitait sans cesse le conflit. Ce fut la dernière fois qu'il la toucha. Arthemia avait menacé de divorcer et de prendre Darcy sans qu'il ne puisse jamais la revoir. Gregan avait pris peur et avait tenté de lutter contre l'addiction. Désormais, il ne buvait à outrance que lorsqu'il était seul, empêchant ainsi tout débordement. Mais Arthemia ne l'aurait jamais quitté. Elle aimait plus son mari que sa propre fille. Le père de Darcy l'avait néanmoins pris au sérieux et les choses s'étaient un peu améliorées, laissant malgré tout des séquelles. Severus comprenait maintenant pourquoi l'obscurus avait pu s'installer chez Darcy. Non seulement elle devait lutter sans cesse contre la magie noire du sortilège de son ancêtre, mais elle avait manqué cruellement de stabilité et d'amour dès le plus jeune âge. Tout comme lui... Mais aujourd'hui ils étaient là l'un pour l'autre. Ils s'étaient trouvés parmi tous ceux qui avaient eu une enfance à peu près normale. Eux deux qui avaient la même histoire. Eux deux contre le reste du monde. Leur baiser unissait leurs âmes à l'image de leur passé. Leurs souffles s'entremêlèrent tout comme la main de Darcy dans ses longs cheveux charbon. Il glissa ses mains jusqu'à ses jambes et la porta soudain dans ses bras. Darcy retint un cri de surprise et s'accrocha à sa nuque. Il la déposa sur son lit et s'enferma dans la salle de bain le temps de retirer ses vêtements. Darcy le découvrit en sous-vêtements, laissant ses yeux parcourir son corps. Ses cheveux noir, touchant ses épaules carrées ; sa carrure fine mais élégante ; sa peau blanche qui faisait contraste avec son boxer noir... Il vint s'allonger entre ses jambes, posant sa tête contre son ventre. Il avait juste besoin de son corps contre le sien. La jeune sorcière commença à caresser doucement les cheveux du professeur de potion. Celui-ci ne se sentait bien que dans ses bras.

-Reste cette nuit. lui demanda-t-il. Il savait que ce n'était pas prudent, mais en ce 31 octobre, il avait besoin d'elle. Il ne voulait pas non plus la laisser partir après avoir appris pour son père.
Finalement, ils avaient besoin l'un de l'autre. Juste pour ce soir...

-D'accord. capitula Darcy qui n'avait aucune envie de quitter ses bras. Le sentir posé contre elle, presque vulnérable et baissant les armes... pour rien au monde elle ne l'aurait quitté. Elle était aussi soulagée d'un certain poids maintenant que Severus était au courant de son histoire. Ils s'étaient ouverts l'un à l'autre et leur raison ne pouvait plus vaincre leurs sentiments. Sentant le sommeil se pointer, Darcy questionna son amant.

-Est-ce que je peux t'emprunter une chemise ? Pour dormir...

Severus se releva à contre cœur et se dirigea vers son armoire. Il en sortit une chemise noire en soie qu'il ne mettait que lorsqu'il en avait l'occasion. Il pensait qu'elle serait plus confortable pour elle que ses habituelles chemises blanches en coton. Il lui tendit avant de la laisser s'engouffrer dans la salle de bain tandis qu'il se rallongeait sur son matelas. Une minute plus tard, il la vit en sortir et ne put retenir ses yeux de la scruter. Elle était magnifique. Ses cheveux longs, lisses, qui descendaient le long de son dos ; ses jambes nues jusqu'à ses pieds ; la chemise trop ample pour elle qui descendait délicatement jusqu'à ses cuisses qu'elle cachait à peine, laissant deviner ses courbes sous le tissu... Elle vint s'allonger près de lui tandis qu'il ne parvenait pas à détourner les yeux.