Arès Pierce, ce prénom ne vous dit peut être rien, si ce n'est le Dieu de la guerre. Pour moi, il est tout mon monde. Il est mon meilleur ami, je le connais depuis ma naissance. Pendant cinq longues années je ne l'ai pas vu, comme s'il s'était volat...
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« Avant que n'existent la mer, la terre et le ciel qui couvre tout, la nature dans l'univers entier ne présentait qu'un seul aspect, que l'on nomma Chaos. C'était une masse grossière et confuse, rien d'autre qu'un amas inerte, un entassement de semences de choses, d'éléments divisés et mal joints. » - Les métamorphoses d'Ovide
Arrivés devant la maison, je descends de la voiture suivie de près par Arès. J'entre dans la maison et entends ma mère au téléphone, lorsque mon prénom sort de sa bouche, je suis intriguée et décide d'écouter à la porte de son bureau. Arès est contre moi, je le sais, je le sens. Je sens son souffle chaud contre ma nuque, parvenant à effleurer mon oreille.
— Les gentilles filles n'écoutent pas aux portes, chuchote-t-il.
— Il faut croire que je suis une vilaine femme, je rétorque en me tournant face à lui.
Un sourire qui me donne envie de le gifler apparaît sur son visage, fier de sa pique et fier de mon ton. Je souris d'une manière niaise en le regardant dans les yeux. Les lèvres sèches, la respiration courte, je n'ai qu'une envie, me pencher et goûter ce pécher irrésistible que sont ses lèvres. Je peux tout lire dans son regard, de l'inquiétude, de l'envie et de l'appréhension. Toutes les émotions qui le traversent, je les vois.
C'est d'ailleurs pour cette principale raison que je ne fais rien. Même s'il appréciera peut être ce baiser que j'ai tant envie de lui offrir, il le regrettera de sitôt, me repoussera et... retour à la case départ. Je ne veux pas risquer de tout ruiner entre nous, pas encore une fois, pas après tout ce chemin parcouru. Arès glisse une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Ne baissant toujours pas le regard, il porte ses lèvres à ma joue, mon nez et enfin mon front, me serrant contre lui. Je me sens chez moi, en sécurité, protégée, loin du monde et de l'univers catastrophique dans lequel nous vivons.
Cependant, notre instant de quiétude est vite interrompu par ma mère qui sort en trombe de son bureau, marmonnant qu'elle le cherche.
