Arès Pierce, ce prénom ne vous dit peut être rien, si ce n'est le Dieu de la guerre. Pour moi, il est tout mon monde. Il est mon meilleur ami, je le connais depuis ma naissance. Pendant cinq longues années je ne l'ai pas vu, comme s'il s'était volat...
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Le petit matin commence à faire son apparition, malgré la saison de l'hiver, les températures avoisinent les 20° pour ce début de matinée. Arès s'est endormi contre moi, nous nous sommes maintenus à l'autre, comme si nous étions notre propre bouée de sauvetage. Hier, j'ai pu entr'apercevoir ses fêlures, ce qu'il prend pour une faiblesse. J'ai observé, analysé chacune de ses émotions, celles qui passaient dans son regard, le contact de sa peau contre la mienne. Alors j'ai joué le rôle que je savais être important : celui de le soutenir coûte que coûte.
C'est ce qu'on fait pour les personnes que l'on apprécie non ? Une partie de ma conscience me ricane à la figure, bien sur que l'on s'occupe des gens qui comptent, mais pas comme je le fais. Car je sentais son cœur se fissurer peu à peu, sa carapace aussi, je me sentais liée à lui, bien plus qu'une connexion physique ou autre. Non, c'était réel, et cela m'a prouvé que ce que je ressentais, était aussi visible chez Arès.
Je ne sais pas comment il a fait pour être autant détruit, je pensais que j'étais le summum de la souffrance qu'a causé la destruction de notre relation. Les conséquences de l'empire que nous avions détruit. Néanmoins, je me rends compte que cette pensée était bien plus qu'égoïste, il a du voir des horreurs, il a du souffrir autant que moi, voire bien plus.
Son corps remue contre le mien alors que j'essaie de m'enfuir. De ses mains puissantes, brûlantes et douces, il envelope ma taille, me ramenant peu à peu contre lui, et je l'entends murmurer à moitié endormi :
— Ta chaleur me manque. Reste...
Arès pose sa tête sur ma poitrine, ses mains me serrant davantage comme si j'étais son unique point de repère. Cette sensation m'en ferai presque trembler si elle n'était pas aussi agréable, il est la seule personne à me faire ressentir temps de choses.
Je passe donc mes bras autour de lui, mes mains passant quelques fois dans ses cheveux bruns et doux qui me tentent à chaque fois, puis je pose mon menton sur sa tête, murmurant parfois :
— Je suis là, je ne pars pas.
Et je regarde le couché de soleil dans les bras d'un homme qui m'a fait souffrir plus d'une fois. Tant par son dédain, sa rudesse, son abandon, que par sa tendresse, sa protection et... son amour. Qu'il soit fraternel ou non, il ne peut pas le nier, il ressent bel et bien quelque chose parce que je le ressens aussi, c'est réciproque.
