6- Première fois

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TW ⚠️: crise d'angoisse

Kilian 18h11
Lundi 2 Septembre

Je me retrouvai là, sur le pas de la porte. L'air frais de l'extérieur me fouetta brusquement le visage.

Une bande-son était entrain de tourner en boucle et en boucle dans mon cerveau, saturée de mes pensées fusant dans tout les sens, s'entrechoquant et se mélangeant.

Ce bruit du claquement de la porte que j'avais moi-même refermée violemment.

Un bruit éclatant, soudain.

Un bruit causé par la rage et la terreur.

Un bruit qui me fait peur autant qu'il avive une braise de monstruosité en moi. Une braise qui peut se transformer en flamme et déclencher un incendie, emportant tout sur son passage.

Un incendie qui espère un jour se consumer lui-même, se brûler et s'anéantir pour enfin cesser de causer du tord autour de lui.

Mes dents grincèrent de rage et mes muscles se contractèrent.

Immobile, j'étais immobile.

Il fallait que je bouge, que je parte de cet endroit qui ne représentait plus rien pour moi depuis que ma raison d'exister était partie. Depuis que la personne qui pouvait illuminer chaque pièce où elle se trouvait de sa simple présence, qui me guidait par le son de sa voix, et qui m'apportait une bouffée d'oxygène vitale s'est retrouvée cible d'un foutu squelette en toge noire.

Éteins et allumé en même temps, animé par l'acharnement et la panique, je ne pus bouger de ma place.
Mes jambes me menaçaient de m'abandonner et mon cœur de lâcher.

Je voulais crier, hurler, je voulais extérioriser toutes mes émotions, toutes mes putains de pensées, il le fallait.

La cour que ma mère avait prit le soin d'égayer avec toutes ces fleurs tournait soudainement sur elle même, ma tête m'irritait, mes yeux ne pouvaient plus fixer un seul et même point.
Les tours s'accéléraient, tout allait trop vite.

Autour de moi, tout m'échappait.

J'avais perdu le contrôle, je devais le récupérer, reprendre possession de la situation, je n'avais pas le choix, il le faut, punaise il faut.

Ma tête me faisait affreusement mal alors que le paysage m'entourant continuait de s'altérer. Je gravis difficilement les quelques marches du perron en me tenant fermement à la rampe comme je tenais à la vie, comme je m'efforçais quotidiennement de m'accrocher à la vie, pour Val, pour maman, pour Saly, je le devais, il le fallait.

Des larmes voulaient quitter leur abri pour se déverser sur mes joues rougies par le froid qui renonçait à s'abattre mon épiderme. Je les ravalais à chaque fois, éveillé par cette rage qui faisait bouillir mon sang.

De la colère. C'était le seul sentiment qui ressortait de mon être. Une animosité contre mon père, contre le lycée, contre cette maladie de merde, contre ce putain de Rafael Romerio, juste de la colère.

Mon sang frémit dans mes veines. Je pouvais ressentir les battements de mon cœur dans chaque infime partie de mon corps. Je tentais de m'accrocher à ce que je trouvais, en vain.

Je voulais vomir, nauséeux de continuer à agir comme je le fais, à faire semblant, à être bloqué dans une boucle que j'avais fabriquée de mes propres mains sans penser à faire une foutue porte de sortie.

Mes idées se bousculaient de plus en plus, elles me faisaient vivre un enfer.

Je voulais partir, d'ici, de ce monde, je n'avais pas le choix, c'est la seule solution.

Comment dire « te quiero » ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant