Kilian, 16h12
Samedi 7 Septembre
Oh la vache ! Il venait de se passer quoi là ?
Je ramassais le tube de dentifrice que je venais de faire tomber pour la deuxième fois, en soufflant un bon coup.
Sérieusement si je m'attendais à croiser Rafael Romerio dans cette petite supérette ! Je le pensais plutôt du genre à aller faire ses courses dans des endroits hors de prix où il pourrait regarder de haut tous ceux qui n'avaient pas les moyens d'en faire de même.
Quand je me redressais, sûr de le voir encore en face de moi, il avait disparu. Mais c'était presque si je ne voyais pas son fantôme là où il avait été précédemment. Il était plus grand que les rayons et ils lui arrivaient au niveau des épaules alors que je devais presque me mettre sur la pointe de pieds pour voir de l'autre côté.
Je secouais la tête pour le chasser de mes pensées et me dirigeais vers la caisse. Saly m'attendait encore dans la voiture et il devait faire sacrément chaud à l'intérieur à cause du soleil d'après-midi.
Je déposais tous mes articles et manquais à nouveau d'en faire tomber un nouveau. Je soupirais. J'avais décidément deux mains gauches aujourd'hui !
Le caissier m'annonça le montant que je lui devais alors que je finissais d'enfourner tous mes articles dans mon sac à dos et je lui tendis un billet. J'attendis qu'il me rende ma monnaie avant de filer rejoindre Saly à toute vitesse.
- Alors ? me demanda celle-ci dès que je refermais ma portière. Tout s'est bien passé ?
- Parfaitement, répondis-je avec un sourire.
Et je ne sus pas si c'était un mensonge ou non.
***
Bougies, Fanta, stylos bics. Bougies, Fanta, stylos bics. Bougies, Fanta, stylos bics.
C'était ma liste de courses.
Aujourd'hui, c'était le non-anniversaire de Valerio. Et il nous manquait des bougies. Et s'il n'y avait pas de Fanta ce soir, il allait être déçu. C'était sa boisson préférée.
Et en ce qui concernait le stylo bic, eh bien je n'en avais plus mais ça n'avait aucun rapport avec mon petit frère et je ne comptais pas lui offrir un stylo.
Chez nous, les non-anniversaires étaient une tradition au même titre que Noël ou Pâques. C'était ma mère qui l'avait lancée la première fois. Nous avions regardé « Alice aux pays des Merveilles » la veille et c'était la chanson du chapelier fou et du lapin qui nous avait donné l'idée. Nous avions quelque peu changé le concept et nous fêtions ça le jour où nous avions notre « et demi ». Comme onze ans et demi, ou seize ans et demi. Eh bien, ce jour était notre non-anniversaire.
Alors depuis que j'étais parti de chez moi, je répétais ma liste de course. A présent j'étais dans le bus, assis à l'avant-avant dernier rang, à droite du côté fenêtre. En direction de l'épicerie du quartier.
Je fis passer le temps en allant sur les réseaux si bien que je faillis louper mon arrêt. Finalement, je descendis au bon.
Les portes de l'épicerie s'ouvrirent automatiquement devant moi dans un bruit de soufflet et l'air climatisé contrasta avec celui chaud de l'extérieur. J'avançais dans les rayons en me promettant de ne prendre que ce don't j'avais besoin et de ne pas me laisser distraire par autre chose.
Bougies, Fanta, stylos bics.
C'était tout ce dont nous avions besoin. Et en plus il fallait que je fasse vite parce que nous avions encore plein de chose à faire avant ce soir, comme décorer la maison et aider Saly à faire à manger – même si elle dirait non à coup sûr.
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Comment dire « te quiero » ?
RomanceÊ𝑡𝑒𝑠-𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑑é𝑗à 𝑡𝑜𝑚𝑏𝑒𝑟 𝑎𝑚𝑜𝑢𝑟𝑒𝑢𝑥 ? Que la réponse soit oui ou non, il faut savoir qu'il ne suffit pas d'aimer pour être amoureux. 𝑰𝒍 𝒇𝒂𝒖𝒕 𝒔𝒂𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒍'𝒂𝒄𝒄𝒆𝒑𝒕𝒆𝒓. Kilian l'a compris. Rafael l'a compris trop tard...