3- Journée de merde

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Rafael 6:35
Lundi 2 Septembre

C'est la rentrée.

Fait chier.

Le retour au bahut, les gosses qui crient, qui courent, qui mélangent leurs salives et se bouffent la langue dans tous les coins. Putain.

Sans parler des nanas qui me suivent à longueur de journées se croyant discrètes alors que je les ai cramées dès le premier jour, sérieux c'est pitoyable.

L'alarme de mon téléphone sonna.
Je n'étais pas matinal, vraiment pas, pourtant les jours de rentrée, après chaque vacances, je fais en sorte de toujours faire un petit effort pour me réveiller un tant soit peu à une heure correcte où je pourrais prendre le temps de me préparer dans les règles de l'art.

Il était donc 6h35 ; évidemment encore un autre tic insupportable chez moi, je suis incapable de mettre mon réveil à une heure ronde. Il pourrait être à 6h42 ou même à 6h37, que cela ne me dérangerais pas mais le mettre à 6H30 m'est littéralement impossible. Lorsque mon alarme déborde un peu le début d'une demi-heure, j'ai l'impression d'avoir gratter un peu de temps de repos. Pathologique je sais.

Je poussais un grognement de mécontentement, les yeux encore clos et l'haleine encore odorante de la bouteille de whisky que je me suis enfilée hier soir. C'est lundi matin et je suis déjà de mauvais poil à cause d'une sonnerie de merde. Génial.

Si ce bruit ne s'éteint pas tout de suite je vais commettre un meurtre.

Une idée me traversa l'esprit et je m'exécutai.

Je pris le verre sur ma table de nuit remplis d'un alcool que je ne pus identifier pour espérer me réveiller et mettre en marche mon cerveau, mais évidemment cela resta un véritable échec.

L'alcool n'avait plus aucun effet sur moi.

J'ai commencé à boire tellement tôt que je ne ressens même plus cette sensation curieusement agréable lorsque le liquide coule dans notre œsophage pour se loger dans notre estomac. Ce mélange d'une chaleur brûlante et d'un picotement soutenu qu'on ressent dans notre gorge lorsque la boisson est trop forte.

Putain qu'est ce que c'est bon.

J'aimais ressentir le liquide s'écoulant doucement en moi, m'irritant le palais qui en redemandait toujours plus, car cela me permettais de ressentir quelque chose mise à part de la colère et de la frustration.

Mais malheureusement aujourd'hui, cet effet que j'aimais tant s'est atténué au fil des verres que j'enquillais et à présent, je suis obligé de faire un mélange des alcools les plus forts que je trouve pour ressentir un minimum de ce plaisir habituel.

Comme je dis tout le temps ; « l'alcool permet de rendre l'eau potable » pas vrai ?

Je protestais donc pendant près de 5 minutes, la tête sous mon oreiller, pour enfin trouver le courage d'aller éteindre ce putain de téléphone.

Je m'assis sur mon lit, lorsqu'un calme étrangement plaisant s'installa dans ma piteuse chambre. Le réveil avait cessé de me siffler dans mes oreilles tout seul.
Je soufflai de bonheur.
Ma patiente est très limitée.

Bien que ma mère soit bourrée d'argent et que la maison soit immense, ma chambre est relativement petite.

Peut-être que si je rangeais mon bordel, la pièce paraîtrait plus grande.

La maison est grande, beaucoup trop grande pour le peu de personnes y résidant. J'habite seul, enfin seul avec tout le personnel que ma chère mère a engagé pour me surveiller.

Comment dire « te quiero » ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant