Chapitre 18

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Don't make a sound
Ne fais pas un bruit

Let it pass your lips, "shhhhh"
Laisse-le passer tes lèvres, « shhhhh »

Don't let it out
Ne le laisse pas sortir

Keep in it, keep in it
Garde-le pour toi, garde-le pour toi

Hush – P5E (feat. CLAIRE WYNDHAM)

***

               Je pousse la porte d'entrée en regardant autour de moi. Les boxeurs sont tous à leur poste, les machines sont occupées... Et en levant les yeux, je peux apercevoir Iago, dans son bureau, au téléphone.

La voie est libre.

J'entre et rase timidement les murs pour ne pas me faire remarquer. Vu le retard que j'essuie, j'ai plutôt intérêt à être discrète et efficace.

Je me fraye un chemin jusqu'aux vestiaires, où je suis sûre d'être tranquille et à l'abri. Je pourrais prétendre de m'être cachée là-bas pour m'étirer loin des regards trop masculins qui traînent dans cette salle où les machos sont abonnés par dizaine.

J'arrive presque à mon but quand une voix grave – et passablement énervée – m'arrête dans mon élan :

— Putain Ley, mais où tu étais passée ?

Je sursaute en faisant volte-face. Je dois retenir mon poing de partir au quart de tour.

Comment c'est possible ?

Iago est descendu de son bureau si vite que je ne l'ai même pas vu arriver. Il a pop-up comme un lapin du chapeau d'un magicien, juste dans mon dos. Je pensais avoir réussi à la jouer discrète avec mon plan d'attaque...

Eh merde.

Mais il n'a pas dû rater une miette de ma tentative médiocre.

Je suis foutue.

Je me redresse en retenant un soupir. Les poings serrés, j'ancre mon regard dans le sien, furieux, et me prépare à la tempête. Vu les vibrations qu'il dégage, je vais très certainement passer un sale quart d'heure.

La prochaine fois je me garderai de traîner dans les bars...

Rien que cette pensée me refile la migraine. J'esquisse une faible grimace au moment où Iago décide d'en rajouter en braillant :

— Deux heures de retard, non mais qu'est-ce qui te prend ?!

Aïe. Mes. Oreilles.

Je les frotte en me gardant de le fusiller du regard. Je me suis déjà faite remarquer, ses foudres me suffisent, je ne voudrais pas en attirer de plus puissantes.

Rien qu'à cette pensée, je frissonne.

— Où tu étais passée ?

Très bonne question, à vrai dire... Je suis allée me bourrer la gueule et puis black-out, tu veux m'aider à combler les trous ?

Cette réponse me satisfait assez, mais vu le rouge qui monte au front de mon agent, je ne suis pas sûre que lui s'en fasse une aussi grande joie. Je peux voir la veine qui pulse entre ses deux sourcils s'enflammer un poil trop.
Il me reluque un peu trop à mon goût.

Le monstre c'était toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant