chapitre 2

178 8 0
                                    

Il est 8h30, et je quitte mon appartement, glissant mes écouteurs dans mes oreilles. Ce matin, je commence à 9h, car les lundis sont des journées plutôt calmes au café. Marchant dans la rue, une légère brise effleure mon visage, balayant doucement les mèches de cheveux qui échappent à mon chignon. C'est une journée printanière magnifique : les cerisiers sont en fleurs, leurs pétales roses formant un tapis délicat sur le sol, et les oiseaux réapparaissent, leur chant mélodieux résonnant dans l'air frais, apportant une touche de gaieté à ce matin tranquille.

Le printemps, ma saison préférée, transforme le ciel monotone de l'hiver en une toile colorée et vivante. Les nuances de bleu du ciel sont éclatantes, et le soleil, bien qu'encore timide, commence à réchauffer l'atmosphère. Il devient agréable de se promener dehors sans redouter le froid mordant. En passant devant le parc, je contemple les enfants jouant innocemment, leurs rires s'élevant comme une symphonie joyeuse. Moi aussi, autrefois, je m'amusais au parc avec mes parents, jusqu'à ce tragique incident qui a bouleversé ma vie.

Ce souvenir me hante encore. Depuis, rien n'est plus pareil. Je ne vis plus, je survis. Je n'ai plus de famille. Mes soirées sont souvent solitaires, mon unique compagnie étant une glace à la vanille et des films de Noël à l'eau de rose. La famille de mes parents reste un mystère ; je sais seulement qu'ils étaient en mauvais termes.

Arrivée à la porte du café, je suis soudain heurtée par un choc inattendu qui me déséquilibre. Alors que je m'apprête à m'écraser au sol, un bras puissant me retient par la taille. Mes yeux s'ouvrent, découvrant un torse musclé sous une chemise ajustée, et une fragrance boisée chatouille agréablement mon nez, me transportant instantanément dans une forêt dense et mystérieuse.

Je relève les yeux et me retrouve face à des prunelles d'un bleu intense, comme celles de l'océan sous un ciel d'été. Mon estomac se serre face à l'intensité de son regard et de sa virilité. Jamais je n'avais croisé un homme aussi séduisant. Sa beauté semble parfaite, presque injuste. Il devait avoir environ vingt-huit ans ; il était grand et musclé, vêtu d'un costume noir impeccable, soulignant son allure imposante et élégante. Rien que son attitude et son regard imposent le respect, me faisant presque oublier où je suis.

Reprenant conscience que je le détaillais depuis un moment, je me libère de son emprise. Gênée par la situation, je bafouille quelques excuses avant de me hâter à l'intérieur du café, les joues rougies par la honte et l'embarras.

(**)

La journée a filé à toute allure, mais la scène du matin continue de tourbillonner dans mon esprit, me replongeant dans l'intensité de ce regard troublant. Rien que d'y repenser, mes joues s'embrasent de nouveau. C'est la première fois qu'un homme me trouble à ce point, faisant naître en moi des sensations inconnues.

"Allez, Manon, arrête de repenser à cette scène," murmurai-je pour me convaincre, tentant de chasser l'image de ce regard magnétique.

Il m'a observée d'une manière tellement... tellement... Je n'ai même pas de mots pour la décrire. Tout ce que je sais, c'est que j'en ai encore des frissons. Et à chaque fois que je repense à ce qu'il s'est passé ce matin, je ressens son toucher qui m'avait donné, sur le moment, une décharge électrique, comme un courant traversant tout mon être...

Je murmure à voix basse, tentant de me raisonner :
"Penser à cela ne te mènera nulle part. De toute façon, les chances que tu le revois sont minimes, et il n'a même pas l'air d'être un client régulier," me dis-je, essayant de me persuader.

"De quoi parles-tu toute seule, Manon ?" me demande Marc, l'air inquiet. "Tu es sûre que tout va bien ? Tu es dans la lune depuis ce matin. Heureusement que tu termines tôt, tu pourras te reposer en rentrant chez toi. Tu as les joues toutes rouges."

En effet, aujourd'hui, ma journée se termine plus tôt car j'ai un entretien d'embauche pour devenir femme de ménage chez un certain Monsieur Johnson. Ce salaire m'aiderait énormément à finir de payer mes dettes, allégeant un peu le poids qui pèse sur mes épaules depuis des années.

Je marche pendant environ quinze minutes jusqu'à l'adresse donnée pour l'entretien. À ma grande surprise, je me retrouve dans l'un des quartiers huppés de la ville, là où chaque maison ressemble à une œuvre d'art et où la tranquillité règne en maître.

"À quoi t'attendais-tu, Manon ? Seuls les hommes riches peuvent se permettre des femmes de ménage..." marmonnai-je à moi-même, tentant de me donner du courage.

Avançant dans une allée bordée d'arbres taillés avec soin, je découvre une magnifique demeure très moderne, aux lignes épurées et aux grandes baies vitrées. La maison est imposante, le genre de maison que l'on voit dans les magazines et qui coûte des millions.

Les pelouses sont parfaitement entretenues, et les jardins débordent de fleurs éclatantes de couleur. Je m'approche de la porte d'entrée, hésitant à toquer. Je souffle profondément, prends mon courage à deux mains, et frappe à la porte.

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre sur...

Saga alstroemeria : Un Patron Séduisant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant