Saga alstroemeria : Un Patron Séduisant

chapitre 8

- Je ferais mieux de retourner me coucher.

- En effet, il n'est pas prudent pour vous de rester ici.

Je ne comprends pas vraiment où il veut en venir. Nous sommes seuls dans sa demeure, et il n'y a pas de danger imminent. Serait-il le danger lui-même ? Même s'il est grand, musclé, et a toujours une attitude froide, je ne pense pas qu'il ait de mauvaises intentions.

Son regard reste fixé sur mon visage et mon corps, me scrutant dans tous les sens. Puis nos regards se croisent, et l'espace d'un instant, plus rien ne semble exister. Ni lui ni moi ne semblons vouloir rompre ce moment. Une odeur musquée remplit mes narines, sa propre essence. Inconsciemment, nous nous rapprochons légèrement, seul un pas nous sépare. Mon regard descend sur ses lèvres charnues. Je n'avais jamais vu de lèvres aussi belles ! "Belle" ? Je ne suis pas sûre que ce soit le bon mot à utiliser chez cet homme. Je dirais plutôt viril, séduisant, ou désirable. Oui, c'est ça, je désire ses lèvres. Un désir charnel de l'embrasser s'est éveillé en moi. Sans m'en rendre compte, les battements de mon cœur ne sont plus réguliers, ma respiration aussi est devenue irrégulière.

- Arrêtez de faire ça ! dit-il d'une voix gutturale.

Je le regarde, n'ayant pas compris où il voulait en venir.

- Arrêtez de vous mordre la lèvre.

Je n'avais même pas remarqué que je me mordais la lèvre, une habitude que j'ai tendance à adopter quand je suis nerveuse.

-À votre place, je remonterais dans votre chambre avant qu'il ne soit trop tard.

N'attendant pas davantage, je trottine jusqu'à ma chambre comme si le diable me suivait.

Il est certain que je ne vais pas trouver le sommeil cette nuit, avec tous ces événements qui se sont déroulés. Les pensées tourbillonnent dans ma tête, créant un tumulte intérieur qui rend le repos impossible. Les images de la soirée défilent devant mes yeux, comme un film troublant dont je ne peux m'échapper. Chaque détail, chaque regard échangé, résonne dans le silence de ma chambre.

Les pulsations de mon cœur s'accélèrent à mesure que je repense à la tension palpable, à cette connexion étrange qui s'est établie entre nous. Les paroles prononcées résonnent dans l'obscurité, réveillant en moi des émotions que je pensais enfouies. Les mystères de cette demeure et de cet homme insaisissable planent encore dans l'air, créant une atmosphère chargée d'incertitude.

(**)

Je suis éveillée par les doux rayons du soleil qui caressent délicatement ma peau. Bien que l'aube soit encore précoce, je choisis de m'extraire de la chaleur réconfortante de mon lit pour entamer cette nouvelle journée de labeur, même si mon corps me suggère plutôt de retourner sous la couette. D'un geste rapide, je m'habille et me dirige vers la cuisine pour concocter le petit déjeuner.

En pénétrant dans la pièce, une vision inattendue me saisit : à travers la fenêtre, un manteau de neige immaculée d'environ un mètre, recouvre le sol. Stupéfaite, un sourire béat se dessine sur mon visage. Prise d'une impulsion joyeuse, je me précipite vers ma chambre, enfile mes chaussures, puis m'aventure dehors, plongeant dans la douceur froide de la neige fraîche. Je m'élance, courant avec entrain jusqu'à ce que je m'étale en arrière, riant sous le ciel hivernal.

Mon amour pour la neige se ravive, remémorant la dernière fois que j'ai connu une telle sensation, bien avant que mes deux parents ne soient plus présents. Cependant, lorsque mes mains et mon nez commencent à perdre toute sensation, je prends la sage décision de regagner la chaleur intérieure.

De retour à l'intérieur, je me prépare un chocolat chaud réconfortant et un café pour M. Johnson. Alors que les arômes emplissent la pièce, je m'attelle à la préparation de délicieuses crêpes, anticipant l'arrivée de M. Johnson qui viendra savourer son petit déjeuner dès qu'il descendra.

Pov Alexandre

Depuis ma fenêtre, je contemple silencieusement le spectacle hivernal qui se déroule en contrebas. Mlle Blackford, vêtue d'un petit pull, s'élance avec légèreté à travers la neige fraîche. Son souffle cristallin s'élève dans l'air glacé, laissant une trace éphémère.

Mes yeux suivent avec fascination chaque mouvement gracieux alors qu'elle court, libérant une énergie joyeuse dans l'atmosphère glaciale. Soudain, elle s'arrête et, avec un élan de spontanéité, se laisse tomber sur le manteau blanc qui recouvre le sol. Un éclat de rire résonne dans la quiétude hivernale alors qu'elle s'allonge, formant un ange dans la neige.

Son sourire contagieux illumine son visage, une lueur de bonheur irradiant dans ses yeux. Captivé par ce moment de pure joie, je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour, comme si la magie de cet instant avait traversé les vitres pour toucher mon âme.

- Mon choix est fait . mumurais-je