chapitre 11

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Il est 8h précises lorsque j'entends frapper à la porte, annonçant l'arrivée des déménageurs. Je leur ouvre et leur indique tout ce qu'il y a à déménager.

Durant toute la matinée, j'ai endossé le rôle de chef d'orchestre, guidant les déménageurs pour leur montrer ce qu'il fallait emporter et ce qu'il ne fallait pas.

La décision de louer mon appartement meublé a été mûrement réfléchie. Je doute que M. Johnson et son décorateur d'intérieur soient ravis de voir mes modestes meubles au milieu de pièces conçues par des designers valant plusieurs milliers d'euros. De plus, la location me procurera des revenus complémentaires en fin de mois.

Il est midi lorsque les déménageurs achèvent enfin leur tâche, se dirigeant ensuite vers la demeure de M. Johnson pour y déposer les cartons. Pour ma part, j'attends l'arrivée imminente de la nouvelle locataire, Camille, une étudiante en médecine. Nous nous sommes rencontrées la semaine dernière, et le courant est immédiatement passé entre nous. Camille est une jeune femme mature, dotée d'un grand sens de l'humour.

Comme pour répondre à l'appel, Camille sonne à ma porte. Je l'accueille chaleureusement et l'invite à s'installer tout en lui montrant le canapé.

"Merci," répond-elle.

"Alors, j'ai préparé le contrat. Il ne manque plus que ta signature, et l'appartement sera officiellement à toi."

"Parfait !"

Je lui tends un stylo qu'elle prend avant de signer. Après avoir récupéré une copie, je lui souhaite tout le meilleur avant de retourner vers ce que je surnomme "l'antre du diable".

(**)

Une fois arrivée, j'ouvre la porte et me dirige vers la cuisine pour me prendre un verre d'eau. C'est alors que je découvre une femme d'une soixantaine d'années en train de faire la cuisine.

"Bonjour?"

"Oh bonjour Mme Jonhson, je suis désolée, je ne vous ai pas entendu arriver. Je suis Martha, la nouvelle femme de ménage."

"Enchantée! Vous pouvez m'appeler Manon, vous savez."

"Très bien, Mme Jonhs... Manon, je veux dire," me dit-elle tout en souriant.

Martha me fait penser à ces grand-mères toujours souriantes et chaleureuses qui savent rendre confortable n'importe qui. Le genre de grand-mère qui gâte tous ses petits-enfants pour la moindre occasion. Je sens que nous allons bien nous entendre.

Sa présence embaume la pièce d'une atmosphère accueillante, et ses gestes rappellent la douceur d'une grand-mère aimante.

En la regardant vaquer à ses occupations, il devient évident que sa bienveillance va au-delà de ses responsabilités professionnelles, créant instantanément une connexion chaleureuse entre nous. Je me réjouis de partager cet espace avec une personne aussi charmante que Martha.

En me voyant scruter les alentours, Martha répond à ma question implicite.

"Si vous cherchez M. Johnson, il est parti très tôt."

"Oh, d'accord..." involontairement, mon ton trahissait une certaine déception face à son absence.

Une bonne partie de l'après-midi se déroule dans des échanges agréables avec Martha. Puis, résolue à déballer mes affaires, je me dirige vers la chambre que M. Johnson m'avait prêtée lors de la tempête de neige, mais je ne vois aucuns cartons

Redescendant à la cuisine, je m'adresse à Martha.

"Martha, savez-vous où se trouvent mes cartons?"

"Ah oui, j'ai oublié de vous le dire, les déménageurs les ont emmenés dans la chambre de M. Johnson."

Surprise, je la remercie et me dirige vers la chambre de M. Johnson. À l'ouverture de la porte, une vaste chambre moderne dans des tons froids s'offre à moi. Les murs arborent une teinte grise apaisante, en harmonie avec un tapis moelleux de la même couleur.

Un lit king-size trône au centre, la pièce est baignée dans une lumière tamisée provenant d'élégantes lampes de chevet. C'est un sanctuaire de calme et de sophistication, chaque détail semble avoir été choisi avec soin.

Face à cette simplicité élégante, mon émerveillement perdure, même après toutes les fois où j'ai nettoyé cet espace, comprenant pleinement que ma nouvelle vie prend racine.

Portant un carton, je me dirige vers ma chambre. En me retournant, je découvre M. Johnson appuyé sur le cadre de la porte.

"Où allez-vous comme ça avec ce carton, Mlle Blackford?"

"Eh bien, dans ma chambre. Les déménageurs se sont trompés de pièce."

"Même si ce mariage n'est qu'un subterfuge, il doit tout de même paraître réel aux yeux du monde, de même qu'à Martha."

"Oui, je sais," répondis-je, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir.

Il me regarde avec un sourire en coin avant de répondre.

''Nous dormirons ensemble dans ce lit Manon, ce soir et toutes les nuits à venir.''

Sa déclaration planait dans l'air, semblable à une promesse.

Saga alstroemeria : Un Patron Séduisant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant