THE SAVING LOVE

1. Nouveau départ

ALLISON

5 h 30 du matin, j'ai froid, j'observe les taxis arriver et diriger les voyageurs vers les dépose-minute, pendant que mon père décharge mes bagages du coffre de notre Tesla. Il a l'air épuisé, mais ne dit rien. Depuis le décès de ma mère, il s'est réfugié dans le boulot et ne s'accorde plus une minute. Il est propriétaire de la plus grande concession automobile de Seattle, ces derniers jours Martha, son assistante, déclarait qu'à l'approche de Noël, de nombreux clients affluaient et qu'ils étaient débordés à cause du manque de personnel.

- Tu as tout ?

- Euh, oui, je crois, répondis-je en enfilant mon sac à dos.

Il m'observe, un faible sourire aux lèvres et verrouille la voiture. Je prends ma valise en lui laissant mes deux autres sacs et nous nous dirigeons jusqu'à l'entrée. Je n'ai jamais trop apprécié les aéroports, pour moi, ils sont synonymes d'en revoir, de partir loin. Je n'ai jamais quitté ma ville depuis mon enfance, enfin, j'ai déjà voyagé quelques fois en Europe, néanmoins je n'ai vécu qu'à Seattle et cela me convient. J'ai comme qui dirait, du mal à changer mes habitudes et à casser ma routine. Plutôt étrange pour une fille qui part à l'opposé des Etats Unis, à cinq mille kilomètres de chez elle, seule et complètement terrifiée !

Après avoir enregistré mes bagages et passé les contrôles, l'heure est aux aurevoirs, mon père a du mal a me regarder dans les yeux et je sens son émotion me transpercer le cœur. Je me doute de ce qu'il va s'en suivre et je sais aussi d'avance que je serai en incapacité de répondre quoi que ce soit. L'expression de mes sentiments est un blocage que je m'efforce de briser, en vain.

- Je t'aime ma chérie, prends soin de toi et écris moi de temps en temps, n'oublie pas ton vieux père, me dit-il, des larmes pleins les yeux.

Les mots me manquent et se bloquent dans ma gorge, ma respiration accélère, l'espace autour de moi se réduit et m'oppresse, les larmes montent et me brûlent les yeux. Pourquoi suis-je incapable de prononcer ces trois mots ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Il m'observe dans l'attente d'une réponse, malheureusement les mots me manquent et je fonds en larmes dans ses bras en essayant, par ce geste, de lui montrer mon amour envers lui, qui ne se matérialise pas avec des mots. Notre étreinte dure quelques instants puis je recule et observe son visage en le mémorisant une dernière fois avant mon départ.

- On se voit à Noël, je t'enverrai ton billet d'avion dans quelques jours et je te passerai un coup de fil dans la semaine. Bon voyage Ally.

- Merci papa.

Je veux le lui dire. Aller Ally merde, ce sont seulement trois petits mots vas-y ! J'essai de prendre une grande respiration et commence à dire les trois mots de la mort :

- Je..., commençais-je, tu vas me manquer papa.

MERDE, bon, c'est déjà ça. Il me fit un sourire sincère et m'embrassa sur le front comme quand j'étais plus jeune.

- Tu vas me manquer aussi ma chérie. Allez file, tu vas finir par rater ton vol.

Un dernier regard et je me dirige vers la salle d'embarquement accompagnée de mon sac à dos, mon billet et mon passeport. La salle d'embarquement est bondée, les gens sont pressés et plusieurs personnes me rentrent dedans.

- Non mais ne dites pas pardon surtout, dis-je sèchement.

Je tente d'observer le lieu dans l'optique de trouver une place pour attendre. Le temps passe et une annonce indique que l'avion aura du retard, l'angoisse ! Je mets mon casque et lance ma playlist créée spécialement pour le voyage. Quelques minutes plus tard, mon portable se met à sonner, c'est ma cousine ! Allias ma meilleure amie, ma confidente et ma sœur de cœur.

- Allô ? Cousine, tu m'entends ? me dit-elle avec une voix ensommeillée.

- Ashley, je ne suis même pas encore partie, qu'est ce que tu veux ?

- Eh bien je vois que tu es d'une charmante humeur ma chérie, je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir accompagnée. Ça s'est bien passé avec ton père ? Maman vient de me dire que tu avais l'air angoissé d'après tonton.

J'inspire et expire, Ashley a vraiment le don d'enfoncer le couteau dedans la plaie, sa naïveté m'étonnera toujours.

-Excuses moi je suis un peu à fleur de peau, avouais-je. Papa m'a dit qu'il m'aimait, mais...

- Rien n'est sorti ?

- Oui comme d'habitude... Et ne t'inquiète pas, je sais que tu es très occupée avec ton label et ton album, de toute manière on se retrouve au réveillon ?!

- Ouiiiiiiiiiiiiiii, d'ailleurs, ça me rappelle que je dois trouver une robe trop sexy, car je sais que ton beau gosse de cousin sera parmi nous à Noël, dit-elle avec une voix très enjouée.

- Ash, il a 25 ans !

- Et alors ? L'amour n'a pas d'âge ma chère Ally.

- Mais la pr...

- Prison a des barreaux, me coupe-t-elle. Oui, je sais !

Ashley a un an de moins que moi, mais une vie sentimentale et sexuelle plus remplie que la mienne en dix-neuf ans. Moi, je vis tout à travers mes romans et je dois avouer que je suis assez envieuse qu'elle puisse expérimenter tout cela en vrai. Mais bon ce n'est pas le moment de penser à ça.

"LE VOL EN DESTINATION DE L'AÉROPORT DE BOSTON−LOGAN DÉCOLLERA DANS VINGT MINUTES, S'IL VOUS PLAÎT RENDEZ VOUS VERS LES HÔTESSES AFIN D'ENREGISTRER VOTRE BILLET. NOTRE COMPAGNIE VOUS SOUHAITE UN BON VOYAGE ET DE BELLES FÊTES !"

- Ash, je dois te laisser, je vais embarquer, gros bisous je t'appelle en arrivant.

- Bisous ma belle, bon voyage, amuses toi à Harvard. Ah, au fait, je t'ai laissé une petite chose dans ta valise...!

- Oh non, qu'est-ce que tu as fait, dis-je en soupirant.

- Bisous ma chérieeeeeee !!!

Et comme à son habitude elle me raccroche au nez sans me laisser le temps d'en placer une. Je me lève donc et récupère mon sac à dos en me dirigeant vers les hôtesses.

À 9 h, mon avion décolle enfin. Je suis assise à côté d'une femme et son bébé, c'est l'horreur. Il ne fait que pleurer et sa mère a l'air totalement dépassée. C'est parti pour sept longues heures de vol...!