J'étais persuadé. Je commence toujours mon écriture par des mots similaires. Je n'ai pas dis "j'étais convaincu", non, mes émotions guident toujours mes croyances et mes choix.Tard le soir, j'étais persuadé que le reflet de la lune aidait à m'éclairer. Puis marchant, tout en divaguant de gauche à droite sur les bords de mer, je suis tombé, j'ai trébuché. Sur le sable, mon corps faiblissait. Pourtant je n'avais point bu au goulot. La lune qui devait m'aider à appréhender le quotidien m'a fait chuter.
Enivré de mes peines, je me suis écroulé.
Les yeux fermés, immobile, mon nez enfoncé désagréablement dans ce sable luisant, sentait une odeur, je ne saurais la définir, elle était simple, boisée.
Mes yeux ne voyaient rien, si ce n'était le reflet de mes pensées : un tas d'images d'une noirceur sans nom, le reflet de ma vie.
J'entendais aisément les vagues s'abattre contre le sol. C'était réconfortant, apaisant.
Tous mes sens étaient voués à me nuire, mais mes oreilles en avaient pensé autrement, la nature m'a donné le pouvoir d'apprécier.
C'est toujours cela, je me noyais dans l'épaisseur du sable, et une once de bonheur me tenait éveillé.
C'était une nuit, c'était ma nuit.
Une nouvelle fois au côté de la lune, j'ai trompé le sommeil.
Je me suis réveillé, j'étais entouré de mouettes. Elle me tournait autour. Dans le ciel, quelques vautours. J'avais peur, j'étais tétanisé, mon corps ne répondait pas aux différents appels désespérés de mon cerveau, j'étais détaché. Volonté comme vitalité me quittaient. Je n'osais pas assumer que c'était le cours de ma vie.
Mourir désespérément, sur une plage contre mon gré. J'aimerai choisir le moment de ma mort, le moment, mon état.
La couleur blanchâtre de ces petits animaux me rassurait, je souriais. Puis mon regard s'est levé, un vautour semblait se rapprocher, d'une rapidité presque surnaturel, ce bestiau s'est jeté sur moi : le temps s'est stoppé.J'ai croisé le regard de l'oiseau, j'ai fermé les yeux et j'ai vu.
Tout s'est stoppé.
J'ai revu ma vie.
Mes amis, nous discutions autour d'une table de nos vies, je me voyais analyser les expressions corporels de chacun pour essayer de sonder leurs douleurs. Je me voyais sourire. Je parlais, c'est une chose rare depuis quelque temps. Certains s'intéressaient à moi, ils me demandaient des nouvelles. Je souriais, puis détournais le regard, comme si je fuyais mes responsabilités. Je prenais de l'eau posée devant moi et buvais.
Un mal de tête intense : l'image changeait.
Mon ami, je nous revois parler, et divaguer au gré des pensées. C' était si intéressant de se perdre. J'étais allongé dans une forêt sombre et tu étais assis non loin. Il me semble qu'il y avait un petit feu. Il me brûlait. C'était la vitalité qui me faisait, à l'époque. Dans le sable, en ce moment, je tremble.
Mais la vision qui m'apparaît me secoue. Le temps semble infini. Je revis le moment avec joie.
Un mal de ventre intense... Ma famille.
Nous étions en train de marcher. J'avais cinq, peut-être six ans. Je découvrais pour la première fois une petite île non loin de notre logement de vacances. Les cigales ne cessaient de faire des bruits ahurissants. Il faisait chaud. Mon père et ma mère étaient devant moi en train de contempler l'horizon. Ils se sont retournés et m'ont regardés. Ils n'avaient pas vu, j'avais des petites larmes aux yeux, ces derniers étaient brillants, car j'étais heureux de partager une découverte aussi belle avec des êtres aussi chers. Ils m'ont souris et se sont enlacés. Je me suis assis sur un rocher, il était pointu, près de la falaise. Ce n'était pas rassurant, mais malgré mes nombreuses pensées psychotiques, je n'avais pas peur. C'est souvent après coup, en y repensant que je tremble. J'étais assis, je m'étais juré de devenir navigateur en voyant au loin des grands navires avec de larges voiles tenu par le hauban. Ce que je ne savais pas, c'était le genre de navigateur que j'allais devenir.
Un mal qui me prend dans tout le corps.
A présent, je me vois, moi, seul dans une chambre. Il y avait une machine à écrire, des dizaines voir des centaines de manuscrits, des livres qui jonchaient le sol, et un portrait de ma famille et de mes amis. J'étais au milieu de la petite pièce, seul, en train de penser. Je ne bougeais pas, semblait inanimé, je ne faisais aucun bruit : aucun. Je pleurais.
Seule, une personne observatrice me verrait et me comprendrait. Je me levais, sans la moindre émotion, prenais un carnet et écrivais. Avec une vitesse déconcertante, puis dans un excès de colère, jetais le carnet sur le mur. Me touchant les cheveux, je pensais, encore et encore. L'horloge annonçait 4h44 du matin, je regardais dehors, le soleil commençait à arriver doucement. Je naviguais dans mes pensées, j'avais 24 ans. J'étais sorti et étais allé tromper le sommeil une nouvelle fois sur la plage avoisinant ma maison.Un mal dans le thorax vient de survenir, le vautour fonce sur moi, mes yeux le fixent, j'ai 24 ans, je vais mourir. Je me mets en boule pour me protéger, tout à coups, une voix féminine apparaît près de moi, elle me caresse et en me répétant ceci : "tout va bien, je suis là".
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Une pensée perdue
PoetryTout comme ma personne me le demande, j'écris. Il n'y a pas de structures précises pour cela, car mes pensées ne sont pas ordonnées. Il est simplement le lieu de recueillement de mes maux, pour transformer un tout en mot. Dans la continuité de "let...