Dans un parc de la petite ville de Byzance, j'écris. Un retour aux siècles antiques. Je suis une nouvelle fois victime de mon désir d'évasion. Enfin, j'accomplis cette envie de fuir loin de toutes ces prisons.
Prisons d'actions et de pensées.
Dans ce parc, les fleurs qui ornent mon banc sont colorées. Je n'ai vraiment pas grand chose pour écrire. Je m'imagine tout de même user de mes mots pour faire une lettre à cette personne si loin de moi par son époque.
"Pardonne moi. Pardonne moi pour toutes ces fois ou je n'ai pas su te regarder. J'en suis désolé et mon âme ne guérit toujours pas. J'ai du mal à trouver mes mots.
Je suis terrifié à l'idée de blesser. Maintenant, à l'idée d'oser. Je ne pensais vivre que par expérience, c'était une éventualité abstraite qui s'en est allé.
Si, ce jour-là, j'ai eu un comportement distant, ce n'était pas pour que tu t'apitoies. Pour autant, tu vis de suppositions, cela te nuit.
Je m'égare, la faute n'est pas tienne, mais bien mienne.
J'ai toujours rêvé de partir dans la belle ville de Vienne, devenir un enfant de la culture bien au-delà des murs de ma pensée, bien au-delà des actions qui ont pu blesser et de ces passions fallacieuses qui t'ont nui.
Je suis grandement désolé. Aux yeux du monde rien n'a changé, en toi aussi, car c'est la vie. Mais en moi, mon cerveau ne cesse de raviver la flamme au chalumeau que représente cette action. Je suis alors pris d'une ivresse certaine qui me donne un mal de crâne peu soutenable.
Mais après tout, mon action était-elle peu louable ?
Je suis désolé. Ces oiseaux qui chantent ne semblent pas s'en soucier, ce monsieur, au loin se jetant dans la petite rivière qui longe le chemin ne m'a même pas regardé !
Je souffre de mon action. Pour les autres, je ne suis qu'une simple illusion.
Je pense à aller dans la gare la plus proche du coin, me mettre à voyager, retourner à notre époque, histoire de te retrouver. Une paix s'opérera sans doute, non pas entre toi et moi mais au moins entre moi et moi. Car, ce poids de culpabilité ne cesse de me torturer. Ces souvenirs sont un poids dur à soutenir. Ton rire vient intensifier ce sentiment incessant d'impuissance. J'aimerai transiter, pour enfin aller avec un ton plus grand du côté de la paix.
Tu étais, tu es toujours d'ailleurs. Cette personne qui dans un premier temps j'ai apprécié puis dans un second temps plus considéré, sans doute par fierté. Tu comprends ? Je ne voulais pas délaisser mes pairs. Cause perdue, je t'ai déçu ! Mais, voyons tu ne m'en veux plus ?
Je sais ce que tu vas dire "j'ai mis longtemps à ne plus t'en vouloir." Je vais répondre : "j'ai mis longtemps à ne plus m'en vouloir" Tu comprends ? Toutes mes actions au-delà de tes peines ont eu des dommages collatéraux que je ne saurai considérer autrement que comme des aimants. Ils m'attirent sans cesse dans leur gouffre en calquant ta douleur. Ce n'est pas pour autant que je pleure ! Je suis un homme qui n'a point besoin de cela pour se consoler. Il me faut simplement une bribe de pensées pour me rappeler qu'avant tout cela, tout allait.
Sans doute que le poids des peines reposent en chacun. Dis-moi, vivons nous tous avec cette culpabilité ?"
J'ai cité cela à haute voix avec une intensité qui m'était mienne. Les gens aux alentours me dévisageaient, ils ne comprenaient donc rien à rien.
Traînant les pieds sur le sentier, je me dirigeais, plus loin dans un lieu isolé loin de tout jugement, pour retourner dans le présent, loin de tous ces bohémiens.
Assurément, ce ne sont plus les miens.
VOUS LISEZ
Une pensée perdue
PoetryTout comme ma personne me le demande, j'écris. Il n'y a pas de structures précises pour cela, car mes pensées ne sont pas ordonnées. Il est simplement le lieu de recueillement de mes maux, pour transformer un tout en mot. Dans la continuité de "let...