N'allume pas cette lumière

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Nous revenons de soirée dans une boîte moldue et Charlie me propose de passer boire un verre chez lui. J'accepte volontiers, n'ayant aucune envie de rentrer me coucher. Charlie est revenu de Roumanie il y a quelques années et depuis, nous nous sommes découvert de vrais points communs et partageons pas mal de temps l'un avec l'autre, au détriment de Ron, Harry et Ginny.

Il déverrouille sa porte d'entrée puis entre en premier. Il n'allume pas la lumière, et je ne peux empêcher mon cerveau de bloquer sur ça. Pourquoi il nous laisse dans l'obscurité ? Il aurait dû allumer, non ? Une vague d'une sensation étrange me serre l'estomac. Est-ce que j'appuie sur l'interrupteur ? Ma tête donne l'ordre à mon corps mais celui-ci ne me répond pas. Je le sens passer derrière moi et fermer la porte, toujours dans le noir. Cette fois c'est clair, il le fait exprès et le fait que je n'ai pas moi-même allumé cette lumière veut tout dire. 

En appui contre le mur, je le sens s'approcher de moi, lentement. Il ne dit rien, moi non plus, mais l'air est électrique entre nous. Nous n'avons pas besoin de mots, après tout ça fait tellement longtemps maintenant que cette ambiguïté est présente... 

Je sens bientôt la chaleur de son corps contre moi, apportant une proximité nouvelle. Mes mains rencontrent sa nuque et ses cheveux coupés courts. Sa peau est brûlante. Ses mains traînent sur ma taille avant de m'envelopper dans ses bras, et cette posture me plaît plus que de raison. Je ne devrais pas être dans cette situation. Je n'en ai pas le droit, la sensation de la bague de fiançailles que je porte me le rappelle. Et pourtant...

Pourtant lorsque ses lèvres s'approchent je ne me dégage pas. J'attends, puis me délecte de sa douceur, de sa chaleur. C'est comme s'il n'osait pas, ou qu'il n'assumait pas. Parce que lui aussi sait qu'il ne devrait pas. 

Je passe ma langue lentement sur ses lèvres, puis contre la sienne, et ses bras se resserrent autour de moi. Sa respiration devient plus appuyée, la mienne également, et je me force à me détacher de lui pour reprendre ma respiration. 

Je pose mes mains sur son torse et le pousse petit à petit jusqu'au canapé. Je me place à califourchon sur lui et l'embrasse à nouveau. Il y répond volontiers, avec un peu moins de timidité qu'au début. Je le sens durcir contre mon entre-jambe et commence à onduler sur lui lentement. Il gémis dans mon cou et ses mains descendent sur mes fesses, me demandant d'arrêter. Alors, il m'allonge et se retrouve au-dessus de moi. Il enlève ma robe en quelques mouvements, son t-shirt et son pantalon. J'enlève son caleçon pour découvrir son érection dressée du bout des doigts. Il jure puis tire sur mon string avant de se placer entre mes jambes. Il m'embrasse à nouveau, langoureusement, embrasse la peau fine de mon cou, envoyant des frissons dans chaque partie de mon corps jusqu'à mon clitoris, et enfin, s'enfonce lentement en moi, centimètre par centimètre.

Nous restons quelques secondes ainsi, nous habituant l'un à l'autre, puis il prend un rythme de plus en plus élevé, et j'ai l'impression de perdre la tête de seconde en seconde. Ses cuisses claquent contre les miennes, et nos gémissements s'entrelacent, se perdant dans la nuit.

Bientôt, nous sommes allongés côte à côte, ma main caressant son torse et sa main caressant mon bras. Il prend la parole au bout de ce qui me paraît être une éternité et si peu de temps à la foi. Ce qu'il dit me brise le cœur, parce que je suis en train de me faire la même réflexion.

"J'ai fait une bêtise. Je suis désolé.

- Pourquoi ? 

- Comment, maintenant qu'il s'est passé ce qu'il s'est passé, je vais pouvoir me lever chaque matin en ne t'ayant pas à mes côtés ? 

- Je...

- Tu n'aurais pas dû me laisser faire. Tu aurais dû allumer cette lumière, et on en serait pas là.

- J'ai pas pu. C'était trop dur.

- Comment ça ? 

- Je n'ai pas pu résister à la tentation alors qu'elle existe depuis des années. Mais maintenant, je ne peux pas concevoir que ça n'arrive qu'une seule fois et que cette unique fois vient de se terminer.

- Alors quoi ?

- On se retrouvera. C'est pas notre heure, c'est pas notre moment, mais on l'aura, tu verras. Cette attirance entre nous n'existe pas depuis si longtemps pour rien."

Secrets interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant