Cascade de catastrophes

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Chapitre 4 : Cascade de catastrophes

Seuls les battements infernaux de mon coeur m'ont fait remettre les pieds sur terre.

J'aurais pu trouver cette fille absolument infecte de me sortir une excuse pourrie au possible.
Enfin, qu'est ce ça peut bien être à part un râteau dissimulé sous... des mains froides ?!

Je me sens juste... triste sur le moment. Triste de savoir qu'elle allait donner du grain à moudre à mon hamster qui se pliait de rire.

Le temps restait cependant suspendu à mes lèvres, comme Fred, qui attendait sagement la suite des opérations.

Je pris une grande inspiration, et déclama avec autant d'assurance que possible :

« Ok. »

Comment ça, Leah, juste ok ?! Si si, je t'assure. Mais attends, le geste joint à la parole fut bien plus intéressant. Je tournai le dos à la grognasse russe, et commençai à embrasser son homme.

Pourquoi ne pas avoir tout stoppé ? Parce que tout en embrassant Olivier, je sentais apparaître un autre moi démoniaque, celui qui élaborait une stratégie affreuse.
Ce double envisageait de s'appliquer à être la meilleure des créatures sexuelles du monde. A faire devenir littéralement fou de désir Olivier, et que sa sainte nitouche de copine ait largement l'occasion de regarder la scène, et de sentir poindre une jalousie dévorante.
Horrible. Je sais.

Mais mon plan ne s'est pas déroulé ainsi, malheureusement.

Il se trouve que j'ai été... trop efficace. Je me suis tellement appliquée que ce cher Olivier m'a carrément sauté dessus, mis trois coups de reins en me provoquant une douleur terrible, et a terminé en éjaculant sans avoir le temps de dire ouf.

Ça aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur le hasard. Après avoir été plus rapide que ......... (trouver une comparaison), il s'est avéré aussi prolixe qu'un homme politique qui expose son programme électoral. Alors que Fred commençait à peine à faire découvrir l'étendue de ses talents à Katerina.

Horripilant. Assourdissant. Mais va-t-il la fermer ?! Que nenni. Je sens le regard de Fred qui fusille Olivier. Cette crapule de Katerina n'en a rien à secouer et profite des caresses de celui qui ne l'a pas cassée par ses coups de reins.
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Il fallait trouver une solution. Vite. Intérieurement, j'étais foutue. J'aurais bien aimé m'incruster entre Fred et Katerina, mais ma douleur était trop présente, et le râteau aussi...
Alors, je me sacrifiais.

Comment ça, tu t'es sacrifiée ?! C'est complètement hors cadre des principes sacrés du libertinage !!
En théorie, le sacrifice dans le libertinage n'existe pas. Enfin, pour ma part, à l'époque, je n'en étais absolument pas là dans ma réflexion.

Je sais que je vais faire hurler les puristes du genre ; « jamais tu n'aurais dû ! » Mais la vie, ce n'est ni tout blanc, ni tout noir, et ce genre d'affirmation, je ne l'ai eu qu'avec le temps et... la pratique.

Le dilemme était simple. Soit tout arrêter, et nous serions deux à passer une soirée exceptionnellement pourrie, soit... je laissais une chance à l'un d'entre nous d'en profiter d'une meilleure.

J'ai préféré la deuxième solution. J'ai réfléchi que Madame Princesse Katerina aurait peut-être l'extrême obligeance de fourrer le membre de mon Viking bien profondément dans sa gorge, à défaut de salir ses mains.
Et quant à moi... jour de bonté. Dans ma grande mansuétude, j'offrais à Katerina un moment d'intimité avec un être doux, soucieux de son plaisir...toute princesse prout prout qu'elle est (je n'en reviens pas d'écrire ça dans un livre...), elle méritait de savoir qu'elle n'était pas obligée de souffrir.

Donc, j'embarquais Olivier (même pas penaud...) dans la cuisine pour subir son monologue et soulager la concentration de Fred.

Il me fallait absolument un café, à défaut d'une vodka pure. A l'époque, je ne pensais pas qu'il était primordial de garder une bouteille d'alcool fort dans ses placards « juste au cas où ».
Le « cas où » fut ce moment où il décidait de me raconter qu'il avait eu une fille, morte à l'âge de huit ans. Tout ceci, au beau milieu de mon café sans alcool et des gémissements très appuyés de Princesse faux ongles. Celle là même qui avait le chic de crier encore plus fort à chaque détail donné par Olivier sur la perte catastrophique de son enfant.

J'osai regarder ma montre. Je ne pouvais pas ressusciter l'enfant, alors j'acquiesçais à la douleur du père, et essayait de ne pas absorber sa douleur. Ma concentration sur la trotteuse s'intensifiait. J'essayais de rentrer dans un état méditatif suffisamment bien géré pour donner l'impression que j'étais encore de ce monde tout en protégeant mes nerfs d'hypersensible.
Je priais la divinité du libertinage de faire que, pour une fois, Fred terminât vite. Très vite.



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Elle m'exauça mais seulement en partie, en faisant qu'Olivier change de sujet d'un coup, pour me raconter son rêve de devenir forain.
Merveilleux. En moi-même, je je disais : Fred, regarde l'horloge du salon et prends conscience que ça fait un quart d'heure que nous sommes partis donc... TERMINE et AU TROT !!

Enfin, il passa la tête dans l'encadrement de la porte de la cuisine, seul. Katerina n'avait même pas daigné se déplacer. J'espérais qu'elle avait perdu un de ses faux ongles dans la bataille.

Je n'ai avoué ma douleur à mon homme que lorsqu'ils ont quitté notre appartement. Je ne voulais pas qu'on termine cette soirée avec une bagarre et un œil crevé par les ongles de la Princesse.

J'ai plutôt bien fait car il était furieux. Quand je lui ai demandé si lui avait eu la chance de passer une bonne soirée, il a tenté de temporiser, disant que ça allait, mais que ce n'était clairement pas le meilleur coup de sa vie. J'en étais sûre. Comment ça, je suis vilaine ? Non, juste observatrice. Cette « gourgandine » (une expression empruntée à un patron de club que j'aime beaucoup!) a beaucoup gémi, en revanche je n'ai quasiment pas entendu la voix de Fred. Pas démonstratif le viking ? Si, si, quand c'est bien fait (et toc!).

Confessions Libertines: Valentine Puissance 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant