Chapitre 8 : Love is blind
La sensation est terrible. Mon stress augmente d'un coup, mais il enchaîne en m'attachant les poignets à la chaise avec deux cravates. J'ai l'impression que je vais mourir d'appréhension dans la seconde. Puis je sens son souffle sur ma nuque , et il me susurre « je reviens dans un instant ».
Comment ça, tu reviens « dans un instant » ? Dans combien de temps exactement ? Non mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? Le rythme de ma respiration devient plus rapide, l'angoisse monte trop vite... je ne pourrais même pas hurler si j'en avais eu envie, la boule dans ma gorge m'étouffe.
La seconde d'après, lorsque je réalise que je suis au bord d'une crise, je commence à me concentrer sur ma respiration et à compter les secondes en tentant de caler les deux sur le même rythme... Leah, c'est la Saint Valentin, bordel, tu ne risques rien d'autre qu'une overdose de romantisme et de... putain de paillettes ! Ça me gratte terriblement le postérieur, ce qui achève mon stress en me faisant rire nerveusement une énième fois.
Ma respiration est encore un peu rapide, mais ça devient beaucoup plus raisonnable. Je rêve de pouvoir me gratter le dos. En me trémoussant pour tenter de soulager cette sensation, je songe au bon mot que je vais jeter à Fred lorsqu'il reviendra : « et dis donc, je ne savais pas que, pour la Saint Valentin, tu prévoyais une soirée BDSM ! Géniale, la torture par la paillette qui gratte, je n'y aurais jamais pensé ! »
Trêve de plaisanteries, j'entends des voix. Plusieurs timbres résonnent dans l'entrée, mais je ne parviens pas à distinguer le nombre... du féminin et du masculin, c'est certain. Nom d'un chien, combien a-t-il fait venir de personnes chez nous ?!
Je ne dispose pas d'assez de temps pour essayer de les compter, parce que d'un seul coup , tout s'arrête. Je n'entends plus un seul bruit dans la maison. Qu'est ce qu'il a fait de ces gens ? Il ne les a quand même pas virés comme ça, en ayant dit à peine bonjour ? Si c'est le cas, il va sûrement avoir de sacrés potins à me raconter quand il va revenir, et ça nous animera le reste de la soirée...
Chut. Le parquet grince. Et pas qu'un peu, il y a plusieurs pieds dessus, c'est certain.
Mon coeur recommence à s'emballer. Ils approchent. Mon heure arrive. Je vais enfin savoir à qui et combien j'ai affaire.Tous mes sens sont en éveil, je guette pour percevoir le moindre bruit. Je n'entends que du parquet grincer, et aucune voix. Plus aucune. Jusqu'à ce que je sente quelqu'un juste derrière moi, suivi d'un « oh » étouffé, puis un silence de plomb.
Je cherche machinalement à me cramponner à quelque chose, comme les pieds de ma chaise, mais mes mains s'arrêtent instantanément lorsque l'une d'elles tombe sur quelque chose de chaud.
Un doigt, assez long et fin, se trouve au bout du mien.
Quelqu'un est juste derrière moi, suffisamment près pour que je puisse entendre son inspiration de surprise. À moins que ça ne soit la mienne...Je tends l'oreille, comme une chasseuse à l'affût. Ça fait une personne dans la pièce. Mais combien d'autres ? Hommes, femmes ? Je repère une effluve de parfum fleuri, le parquet craque encore mais légèrement... Je suis Sherlock Holmes en quête d'indices !
Et il se trouve que je vais en découvrir plus, d'une façon assez... étonnante.
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Confessions Libertines: Valentine Puissance 2
Short StoryDeuxième tome de mes confessions. Une saint Valentin surprise organisée par mon chéri...