Enfin, je sais combien vous êtes...

520 2 0
                                    

Chapitre 9 : Enfin, je sais combien vous êtes...

Le parquet craque de nouveau.
Une voix inconnue susurre :

- Ça va ?

C'est une voix d'homme. Grave, assez sensuelle d'ailleurs. Je sursaute légèrement, et je me demande si ça m'est adressé. Une toute petite voie répond immédiatement :

- Oui, enfin, je suis terrorisée.

Je m'empresse de répondre, spontanément :

- Oh la la, moi aussi !

Et là, gros fou rire. Enorme rigolade à... quatre. Je saisis quatre rires différents, et je comprends que la jeune femme est peut-être dans la même posture que moi, juste dans mon dos. C'est une sensation... vertigineuse. Elle est sans doute même attachée, comme moi. J'aimerais voir le visage de mon Viking. J'imagine ses canines reluire, son sourire satisfait et son entrejambe... réveillée.

Après quelques instants, le jeune homme lui glisse à l'oreille d'attendre et de se laisser faire. Que tout ira bien.
J'entends le froissement du satin, quelques pas sur le parquet puis une main qui effleure la mienne. Je commence par ouvrir ma main en signe d'invitation à la découverte, jusqu'à ce que les doigts timides qui me chatouillaient viennent s'agripper fermement autour des miens.

Je contiens ma surprise. Elle s'accroche à moi comme quelqu'un... qui aurait pleinement confiance. Qui a besoin d'un soutien à cet instant précis et qui sait que je peux le lui donner. En moi-même, je suis extrêmement flattée de cette marque de confiance spontanée, donnée dans retenue et sans connaître, sans même aucun visuel.
Et je me surprends à m'y agripper moi aussi, à cette main. J'entends un petit rire cristallin juste derrière moi.

Une main se pose sur mon visage, je pense qu'elle appartient à Fred, mais je n'en suis pas tout à fait certaine. Je me sens frétiller de ne pas savoir exactement quel est le propriétaire de cette main, qui me caresse doucement le visage.
Puis j'entends :

- Alors, tu aimes l'idée ?

- Oui, j'adore , murmuré-je dans un souffle.

- Et c'est loin d'être fini.
19
Un frisson me parcourt le dos. Je sens qu'on me détache une main, mais je reste statufiée lorsque je sens la cravate glisser le long de mes doigts. Quelqu'un prend ma main et la promène sur un visage barbu, mais pas la même barbe que mon Viking de mari.
Je comprends que l'inconnu va sans doute me faire découvrir son corps de cette façon, à l'aveuglette. Il semble porter une chemise en genre de fibre synthétique ( pourquoi ce détail ? Toujours mon coté Sherlock, sans doute.), une ceinture et un jean.

Puis, d'un coup, il met mon index dans sa bouche. Je sursaute au contact de sa langue, très habile au demeurant, qui attaque une danse sensuelle sur mes phalanges.

Plus rien. Je profite de ce moment de calme pour m'imaginer Fred faisant de même avec sa nouvelle partenaire de jeu... mais je n'y crois pas. J'imagine plutôt qu'il est parti à la découverte du sien, qu'il teste la douceur de sa peau, à quels endroits sa chair de poule est la plus intense... avec toujours sa même humeur de matin de Noël.

Je regrette la présence du bandeau. Ne pas pouvoir observer ses nuances de joie dans son regard m'attriste un peu, mais ça ne me dérange pas en soi. Je ne ressens bizarrement aucune jalousie ou inquiétude, et pourtant je ne sais absolument pas à quel «  visuel » il a affaire! Il a peut être le sosie d'Alyssa Milano devant les yeux, avec une personnalité extrêmement charmante avec laquelle je pourrais me sentir en concurrence. Mais ça n'a pas lieu. Peut-être parce que je suis maintenant occupée à découvrir du bout de mes doigts un homme plutôt bien fait de sa personne !

Ne fais pas cette tête, c'est normal non ? De bonnes épaules, des abdos présents, des fesses rebondies... j'ai beau être plutôt sapiosexuelle, j'ai quand même des sensibilités !
Et je sais admirer une œuvre artistique quand j'en vois une... ou devrais-je dire, qu'en j'en sens une.

Je recommence à me trémousser sur ma chaise... Cela fait beaucoup rire mon partenaire, qui lance à Fred :

- Dis donc, ta femme, elle ne tient pas en place !!

Et lui de répondre, le plus naturellement du monde :

- Je sais. Une vraie succube assoiffée de sexe.

Il me vient des envies de meurtre, mais tout le monde dans la pièce semble rire de bon coeur. Et ça a l'air de détendre les doigts de ma partenaire attachée, alors ce n'est pas si mal.

Nous continuons un moment avec ce jeu de découverte, avec mes doigts,puis les siens, jusqu'à ce que Fred y mette un terme :

-Bon, et si on passait aux choses sérieuses ?

Confessions Libertines: Valentine Puissance 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant