Chapitre 6: L'été est bien loin

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L'on avait toqué à la porte. Un garçon s'était mis à courir dès l'instant où ce bruit lui était parvenu. Il avait vu les lèvres de la gouvernante se mouvoir avec mesure.

- J'y vais! lui avait-il dit. Il avait presque percuté la porte de tout son long, pris qu'il avait été dans son élan. Ses mouvements avaient la configuration de celle d'un paresseux. Tous les bruits qui en découlaient se laissaient percevoir à travers un écho, bruits muets, bruits retentissants, bruits assourdissants, bruits macérants dans dans un vide. Il l'ouvrit. L'impression de lenteur s'estompa. Il avait accueilli cette personne avec amabilité. Lorsqu'il vit son sourire, le sien disparut.

**********

- J'ai une importante nouvelle à vous annoncer les enfants, dit la dame Azalée.

- Qu'avez-vous à nous dire, madame Azalée, dit un enfant.

- Vous êtes désormais six à avoir obtenu votre certificat de fin d'étude primaire. Donc, je ne vous ferai plus cours à la maison. Vous ferez cours dans un établissement externe.

- À l'extérieur? On ira à l'extérieur ? dit ce même enfant.

- Oui, ...

- Pourquoi devrait-on aller à l'extérieur? persista-t-il.

- On y est obligé. Je n'ai pas la certification pour, alors vous devriez y aller.

- On ira à l'extérieur pour poursuivre notre cursus, madame Azalée? dit un autre enfant submergé par une vague de tristesse.

- Oui, Été.

- Oh maintenant que j'y pense! Sa tête venait de se redresser tel un piquet.

- Quoi donc?

- Vous ne nous donnerez plus cours, alors... alors, cela signifie qu'on ne sera plus obligé de vous appeler madame Azalée !

- Été! s'écria-t-elle. L'on s'affectionna à rire, y compris les plus jeunes qui ne comprenaient rien à la situation.

Le jour tant attendu arriva pour certains. Après le petit déjeuner tout le monde dut prendre le chemin de son occupation. Mais bien avant, les plus jeunes avaient été invités à dire aurevoir aux plus âgées. On leur avait expliqué plus intimement la raison pour laquelle il n'allait plus faire cours avec eux. Été avait fait un énorme câlin à Lune. Lorsqu'il avait vu ses petites mains qui lui disaient aurevoir, cela l'avait empli d'une douce chaleur par ce temps particulièrement froid.

- Restez bien couvert! avait dit Petite-Mère.

- Oui Petite-Mère! s'était plu à dire Été.

La gouvernante les accompagnait pour se rendre au dit établissement.

Les plus jeunes durent rentrer. Leur classe paraissait être dépouillée de la majeure partie de sa substance. Elle était silencieuse.

- Madame Azalée? dit une petite voix Madame Azalée?

Une petite main toute douce était posée sur une joue. Celle-ci voulait y effacer quelque chose. Il s'agissait d'un enfant. Il s'agissait de Lune. La personne qu'on avait ainsi nommée avait la tête posée sur la table. Lorsqu'elle la leva, on vit nettement qu'elle avait les yeux débordants de larmes. Elle saisit Lune dans ses bras et leur cause gagna en force. Quatre nouveaux bras l'entourèrent.

Sur la route, Éte observait le paysage avec attention. Il était plus excité qu'une puce. Ce qui n'était pas le cas d'un autre enfant. Il était à la traine. Il était triste.

- Avez-vous bien retenu le chemin? De toutes les manières, c'est la troisième fois que vous le prenez. Vous reviendrez seul au retour, dit la gouvernante. Aurevoir les enfants.

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⏰ Dernière mise à jour : May 19 ⏰

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