ENASTRA (TOME 2)

3

Ava

J'ai beau chercher et chercher, il n'y a que ce job que je veux, qui m'obsède.

Je le veux, j'en ai besoin, et je le mérite.

Ce poste c'est mon rêve, malheureusement mon putain d'ex est à la tête de l'entreprise.

Mais il me le faut, je n'ai pas le choix, c'est un besoin vital. Il faut que j'arrive à instaurer une relation professionnel avec lui, et pour ça, je vais devoir lui parler.

Je m'habille et me maquille avec tout ce que j'aime. Je me sentirai plus confiante comme ça. Je vais vraiment y aller au culot. Mais je n'ai pas le choix. Je ne l'ai pas recroiser depuis le désastre de la semaine dernière. Tout va mieux avec Antoine, malgré que je lui ai fait comprendre que je n'avais pas apprécié son comportement. Il est un peu jaloux et c'est normal, je vais sans doute bosser pour mon ex, mais ça ne change rien à mes sentiments pour lui. Et toute cette histoire n'est qu'un malentendu.

 C'est Mélanie, qui a croisé Antoine à la boulangerie, ils ont discuté et il lui a dit que je cherchais un emploi. Alors elle lui a dit qu'elle connaissait une entreprise qui recrutait pour un poste qui pourrait me plaire. Elle lui a donné une adresse en lui disant que je devrai passer dans la matinée car ils allaient bientôt choisir. Je ne m'attendais pas du tout à le trouver là.

Quand bien même c'était volontaire, il n'avait aucun droit de se jeter sur sa "copine" de la sorte. J'avoue avoir eu mal quand il l'a prit par la taille en m'ignorant. D'habitude on était dans la même équipe. Il va juste falloir que je m'habitue à ce que l'on se batte l'un contre l'autre dorénavant. Mais il m'a regardé avec tellement de véhémence, c'était comme si je venais de le tromper en direct. 

On ne se doit plus rien, non ?

Je n'ai pas prévenu Antoine de ce que je comptais faire. Mais il est hors de question que je reste dans cette situation. Je ne peux pas être en conflit avec l'employeur de mon job de rêve. J'ai peut être mal réagis, mais j'étais effrayée a l'idée qu'il les voit. Quel était le pourcentage de chance pour que dans une même ville, on habite dans la même résidence ? En même temps j'aurai dû m'en douter, c'est la plus chère et la plus sécurisée.

Je prends une grande inspiration avant de sortir du taxi pour me diriger vers le bâtiment appartenant à Aaron. Je prépare mes arguments mentalement pour que la secrétaire me laisse monter à son étage. Mais je n'en ai pas besoin, je sens sa présence d'ici. Il est là, en train de serrer la main à une femme avant de la raccompagner jusqu'à la porte par laquelle je viens d'entrer. Lorsqu'il me voit, il pousse sa langue dans sa joue pour réprimer je ne sais quoi.Je vois qu'il a toujours les mêmes tics. 

Je le regarde faire en reprenant mon souffle. Il n'a pas pris une ride, il est toujours le même. Seulement il a laissé sa barbe pousser un peu plus, je m'y opposais catégoriquement quand on était ensemble, mais je dois dire que ça lui va bien.

- Madame Stanley, que puis-je pour vous ? me demande la secrétaire en me voyant m'appuyer contre le comptoir de l'accueil

Je me tourne vers elle, surprise qu'elle se souvienne de mon prénom.

- Je me posais exactement la question, ajoute une voix derrière moi

Mais ça n'est pas la voix que je pensais entendre. Je me retourne incertaine mais si, c'est bien lui..

- Qu'est ce que tu fais là, amour ? je questionne anxieuse en surveillant Aaron du coin de l'oeil qui rit à gorge déployé avec sa cliente

- Je te retourne la question. Tu fais les choses derrière mon dos maintenant ?