Chapitre 5

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Grâce à M. Conner, j'ai pu envoyer mon design au client à temps. Sans lui, j'aurais pu dire adieu à ma nuit réparatrice du dimanche. J'ai l'impression de ne pas avoir eu de weekend. Voir son directeur en dehors de travail est perturbant et ça ne va pas s'arrêter puisque je lui ai promis un tour à la foire de Lille. Je suis d'ailleurs en train de chercher des coupons promotions, car les prix peuvent facilement grimper entre chaque attraction.

— Tu vas à la foire ? me demande Margaux en jetant un œil à mon écran.

— Mmh, j'acquiesce.

— Tu y vas quand ? J'avais prévu d'y aller aussi avec mes filles.

— Je sais pas encore.

— Tu veux qu'on s'organise ça ensemble ?

— Euh... Je... Je vais peut-être y aller en famille aussi, je mens, un peu paniqué.

Elle ne doit pas savoir que je prévois d'y aller avec le PDG. En y repensant, c'est très bizarre d'aller à la foire avec son directeur. Directeur qu'on ne connait que depuis quelques jours et avec qui on a déjà été en boite de nuit...

Je me demande comment je vais pouvoir demander à M. Conner ses disponibilités. Je n'ai pas son numéro de téléphone et le seul endroit où on se voit, c'est au travail. Je ne vais pas lui demander au détour d'un couloir, et si on nous entendait ? Je ne vais pas encore aller le déranger dans son bureau pour lui demander non plus... Je vois déjà Sao me gronder avec ses yeux perçants. Peut-être que je peux l'amadouer ? Il doit me rester quelques bonbons dans mon tiroir à cochonneries. Non. Quelle idée ! Ce n'est pas une bête à apprivoiser. Je ricane légèrement en m'imaginant lancer des chocolats sur Sao qui grogne.

— Et bien, y en a un qui aime travailler... se moque Élise avant d'ajouter : t'as commencé à contacter les Américains pour le voyage ?

— Ouah, ben y en a une qui s'est levé du mauvais pied, je rétorque, ironique.

Elle secoue la tête et lève les yeux en souriant, mais je vois bien qu'elle attend une réponse concrète.

— Non, je sais même pas par où commencer... je réponds.

— Ben commence par un mail déjà, suggère Margaux.

— Ouais, un mail qui va se perdre et que personne ne va lire, dis-je, découragé en ouvrant mon tiroir de sucrerie. Et comment je vais les convaincre d'accepter d'héberger un Français pendant trois jours ?

— Ben, on a la chance d'avoir un Américain ici, t'as qu'à aller lui demander, il a l'air sympa puis il est là pour aider. C'est Robert qui l'a dit, propose Élise en tendant la main.

— Non, il a dit qu'on devait le voir si on avait des "remarques" à faire, je réponds en lui lançant un paquet de Dragibus.

— Merci. Et bien, dis-lui que la communication entre Américains et Français de l'entreprise est à revoir.

— Aller Arthur, de quoi t'as peur ? demande Margaux.

— Pourquoi j'aurai peur ?

— T'as peur de te faire gronder ? me taquine Élise.

J'avale un bonbon avant de répondre :

— J'irai en fin de journée.

— Ouais, pour que t'aies le temps de réfléchir à ce que tu vas lui dire ? se moque Élise.

Je ricane.

— Non, pour éviter Sao, je dis.

Elles se mettent à rire toutes les deux et je les entends jaser sur la secrétaire un peu froide de M. Conner.

Mister CEO [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant