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Une silhouette parcourait les jardins de l'établissement, observant la mort de la flore.

Il assistait silencieusement à l'enterrement du beau temps et des plantes colorées.

Tout devenait du feu, mélangeant des tons rougeâtres et orangés.

Le silence pesait tant que la brise sifflait indiscrètement.

Le garçon continua de pavaner les chemins et ses yeux, épuisés par l'absence du marchand de sable, rencontrèrent un véritable enterrement.

Des sanglots nourrissaient un arbre, le corps d'une jeune fille à genoux en dessous.

Elle tentait de dissimuler sa tristesse, mais son cœur débordait d'un océan de souffrance.

Le noiraud leva un sourcil et se rapprocha.

Il resta dans le silence.

Et écouta les pleurs.

La jeune fille se releva et croisa le regard de l'adolescent.

"Bonjour Livaï." Souffla t-elle en essuyant ses yeux rougis par la douleur. "Que fais-tu par ici ?"

"Je ne change pas mes habitudes. Cependant, c'est rare de te croiser, toi, par ici, Petra."

Un léger rictus sortit de ses lèvres et elle soupira, regardant la fleur qui se reposait sous l'arbre.

"Chaque années, je viens en ce jour, ici. J'y dépose une fleur, je pleure un peu, et puis je repars."

"Et en l'honneur de qui ?"

Petra laissa quelques secondes s'écoulaient. Elle mordilla sa lèvre inférieure et passa une main de sa chevelure.

"Tu vois... Je t'ai dis plus tôt que je comprenais ce que tu ressentais pour tes amis défunts." Elle leva les yeux vers le ciel. "Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de ma meilleure amie."

Livaï déglutit mais ne dit rien.

Il souhaitait l'a laisser exprimer ce qu'elle ressentait sans l'interrompre.

"Si tu veux tout savoir... Je ne peux pas me rendre sur sa tombe. Alors je pose une fleur sous cette arbre."

Ses sanglots reprirent.

Son sourire habituellement rayonnant ne brillait plus. Il ne pouvait plus combattre face au mal.

Aujourd'hui, elle devait replonger dans l'acceptation de la perte d'une personne chère.

Et la réouverture de cette plaie se faisait si saignante que plusieurs compresses ne suffisaient pas.

"L-Livaï ?"

Sa voix tremblait, mais ses lèvres tentaient de s'étirer alors que la main du noiraud caressait calmement le haut de sa tête.

"Le plus douloureux est le jour où nous devons accepter qu'ils sont partis. Quand le cercueil se referme, que la terre les recouvrent et que les hurlements de douleurs résonnent. Quand nous entendons les autres dirent que la vie continue, alors que l'impression que le temps s'arrête cesse de nous ronger. Quand nous avons a compter les jours, puis les semaines, les mois et ainsi les années après leurs départs."

Les sanglots de la jeune rouquine se faisaient si fort qu'elle en perdait son souffle.

"Qui était-elle Petra ?"

"M-Mary... Elle s'appelait Mary !"

Livaï attendit quelques minutes, laissant l'adolescente dans sa recherche de souffle.

Elle inspira et expira profondément, secouée encore par quelques de ses hauts de cœur.

Puis, sa respiration devint plus calme.

" Ma meilleure amie s'appelait Mary. C'était une fille si aimable et jolie. Elle adorait aider les autres, elle donnait tout son temps pour faire plaisir aux personnes qui l'entouraient. Les gens l'appréciaient, car elle était simple et pétillante. Je lui vouée une si grande admiration. Personne ne savait réconforter d'une meilleure manière qu'elle, et elle était si encourageante. Elle avait tout de la fille parfaite, mais sa santé mentale ne concordait pas avec l'image qu'elle renvoyait..."

Livaï haussa un sourcil, et écouta attentivement les paroles de sa vis-à-vis.

"Elle souffrait d'une grosse dépression depuis de nombreuses années, d'autres troubles s'ajoutant par la suite. Je voyais bien qu'elle perdait pieds, parfois elle faisait des crises d'hallucinations si fortes que je devais l'empêcher de... Hum... Je gardais ça pour moi, car j'estimais qu'elle se battait assez contre ses propres démons, et pour son image." Une pause, marquant un passage de l'histoire qui importé. "Seulement, malgré tout les efforts que j'ai pu faire pour l'a sauver, j'ai fais l'erreur de l'ignorer une soirée... Et, le lendemain j'ai appris qu'elle s'était jetée par sa fenêtre."

La rouquine ferma les yeux durant quelques instants et laissa des larmes longeaient ses joues de nouveau.

"Je vis avec la culpabilité de ne pas avoir été présente ce soir la. Mais pourquoi ? Pourquoi ai-je été si égoïste pour ne pas me rendre compte qu'elle avait réellement besoin de moi ?"

Livaï fixa un point imaginaire.

Les paroles de Petra sonnait tel un écho dans sa tête.

Elles s'incrustaient dans une partie de son cœur, où l'obscurité se meurt.

"Je ne méritais pas d'avoir une personne si fabuleuse. Elle avait besoin de moi, et j'ai juste donnée mon temps à des personnes odieuses. Alors je vis en me demandant "Si je m'en étais rendue compte plus tôt ?" J'aurais peut-être pu l'a sauver, ou empêcher sa mort... Je ne mérite même pas d'exister."

Livaï le savait au fond, que vivre en se demandant si le passé avait été changé, n'était pas une solution.

Le passé enchaînait le futur, mais seul le présent pouvait donner la liberté au futur.

Pourtant, ces pensées s'enfonçaient si profondément, qu'on ne pouvait plus apercevoir le fond de celles-ci.

Elles existent et tentent de survivre.

Détruisant l'avenir.

Se nourrissant du bonheur.

"Mary aurait eu une si belle vie, j'en suis persuadée. Elle ne méritait que d'être heureuse..." La rouquine laissa ses mains se liaient et posa sur front contre. "J'espère que tu reposes en paix Mary, que tu es heureuse où tu es et que toute ta douleur a pu disparaître. Je suis désolée."

Elle resta dans cette position durant quelques secondes puis se releva, et remit ses vêtements en ordre.

Son visage se tourna vers le noiraud et elle laissa un sourire peiné se peindre délicatement sur ses lèvres.

"Merci pour tout Livaï. Je me sens enfin comprise par quelqu'un après tant d'années."

Livaï laissa un juron sortir, mais son regard dégageait une telle douceur que la rouquine en fut surprise.

"Merci... Merci encore."

Petra s'inclina avant d'attraper les poignets arrières du fauteuil de l'adolescent.

"On peut terminer cette balade ensemble, du coup ?"

"Pourquoi pas."

Le soleil brilla de nouveau, laissant une fleur derrière son passage.

Une jonquille.

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Hi <3
C'est un chapitre plutôt court que nous avons là, mais j'espère tout de même qu'il vous a plu !
Merci encore une fois de lire Sick, savoir qu'elle vous plaît me touche tant.
Prenez soin de vous, hydratez vous bien et n'oubliez pas de manger !
À bientôt <3

病気 Sɪᴄᴋ -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant