II. Rendez-Vous

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- Pourquoi t'as accepté d'aller le voir, sérieux ? Me demanda Herschel avec une pointe d'agacement dans la voix.

- Parce qu'il ne me lâchera pas tant qu'il n'aura pas ses réponses, chéri, répondis-je en appliquant une couche de mascara sur mes cils.

Ses bras s'enroulèrent autour de ma taille, sa tête se posant sur mon épaule.

- J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, princesse, chuchota-t-il au creux de mon oreille.

Je me retournai pour lui embrasser furtivement les lèvres.

- Il ne peut rien m'arriver, Herschel. Il n'osera pas, et je suis beaucoup plus entraînée qu'il y a trois ans.

Ses yeux caramels se rivèrent aux miens, essayant de faire baisser ma volonté.

- Je n'aime vraiment pas que tu ailles à un rendez-vous avec ton ex.

Je soufflai, exaspérée. J'ai rencontré Herschel il y a deux ans, et c'est lui qui a participé à mon rétablissement après la mort de mon père et de mon frère. Je suis incapable de l'aimer, et il le sait, mais je me sens bien entre ses bras. Il m'a demandé en mariage il y a deux mois, et j'ai accepté pour l'héritage. Si je meurs, la French Connection lui appartiendra, et je lui fais confiance.

- Ce n'est pas mon ex, et ce n'est pas un rendez-vous. J'ai accepté de le rencontrer car j'ai besoin de ses réponses aussi. Après ça, je pourrai passer à autre chose, dis-je pour le rassurer, penser au mariage, à nous...

Mes mains défroissèrent son sweat-shirt. Il me lança un regard réprobateur, puis coquin.

- Est-ce que ça veut dire que tu dormiras à la maison ? Demanda-t-il avec une lueur d'excitation dans le regard.

- Comme si cela t'arrêtait que nous soyons au réseau, m'esclaffai-je en faisant référence aux nombreuses fois où nous avions couché ensemble dans l'enceinte du réseau.

- Ce n'est pas faux..., susurra-t-il en embrassant la peau de mon cou.

Je repoussai sa tête en gloussant.

- Pas de ça maintenant, je ne veux pas être en retard, le réprimandai-je.

- Il mériterait d'attendre que je te baise sur le lavabo.

Je levai les yeux au ciel devant sa vulgarité.

Même si c'est vrai. On ne fait clairement pas « l'amour ».

No feelings.

- Est-ce que je peux au moins te déposer ? Demanda-t-il avec une moue.

- D'accord, cédai-je pour avoir la paix.

***

PDV : Alexander

Elle n'avait pas changé, toujours en retard.

Le « quart d'heure français ».

Un serveur en chemise et pantalon de costume m'apporta la carte, que je faisais semblant de consulter alors que je savais déjà ce que je voulais.

J'avais peur qu'elle me pose un lapin. Mais je savais aussi qu'elle allait venir, elle veut des réponses aussi.

Et, cazzo, je n'allais pas la laisser se marier avec ce putain de polonais.

Un énorme Hummer s'arrêta à côté de la terrasse, recevant plusieurs coups de klaxon comme accueil. Un brun d'un mètre quatre-vingt maximum en descendit, puis ouvra la portière passager. Aphrodite en sortit, vêtue d'une courte robe noire, d'un long trench de la même couleur, et de cuissardes à talons. Elle portait des lunettes de soleil Céline sous le ciel nuageux de Paris.

Lets Have Fun - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant