40 - Absence

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[...] UN AN PLUS TARD

Vendredi, 23 heure.

Ma tasse de thé à refroidit, je me suis perdue dans mes pensées en attendant son appel comme chaque jour à cette heure ci.

Il appelle entre vingt et une heure et minuit généralement... enfin... ça c'était pendant les derniers mois.

Les appels se font plus rare depuis quelques semaines, sans aucune justification réelle. Juste un silence lourd et pesant.

Un silence et une absence qui me font perdre pieds.

Il est en prison depuis un an, sept mois et quinze jours maintenant.

J'ai eu vingt six ans, lui vingt huit. Je les ai fêté dans ma chambre, lui entre les barreaux. Ça change pas vraiment en réalité.

J'ai l'impression d'être enfermée aussi. De partager sa cellule et d'être à des milliers de kilomètres en même temps.

J'ai l'impression qu'un océan nous sépare, pourtant seule une bretelle d'autoroute le fait.

Une route qu'il me refuse de franchir.

Des parloirs ? J'en ai demander des centaines, j'ai essuyer tout autant de refus.

Il ne veut pas, il est catégorique. J'ai tout dit, tout fait... tous le monde lui a parler mais il reste fixe sur sa décision.

Une décision stupide et égoïste pour ma part.

Une décision qui au final... me fait penser qu'il ne veut peut-être définitivement plus de moi... qu'il ne veut pas me voir.

Que je ne lui manque pas comme lui me manque. Que mon absence ne le fait pas souffrir.

Que mon attente est vaine en réalité.

Que je fais tout ça... que je reste à fixer ce téléphone pour rien... parce qu'il ne rappellera pas.

Et qu'en plus de ça, j'ai l'interdiction d'essayer de le joindre pour des raisons de sécurité évidente. Il ne s'est pas fait prendre et le but est que ça n'arrive pas... en priant pour que la juge soit clémente et le laisse sortir en conditionnelle après qu'il ait purgé les deux tiers de sa peine.

Ce vendredi il n'a pas appelé... la semaine qui a suivie non plus.

Cette année a été rythmé par la dépression dont j'étais parfaitement consciente de traverser, mes tracas de rendre le studio rentable et aussi de maintenir la tête hors de l'eau des garçons qui eux, flanchent à certains moments.

Solo a tout arrêter... il se fait même rare. Quant à Kidd et Chris ils semblent refuser de quitter leurs habitudes, leurs mœurs toxiques... leur vie rapide.

Entrer dans un quotidien simple et légal est dur, j'en avais conscience... mais en les voyant, je me demande si ils y arriveront.

Je me demande si ils ne finiront pas par abandonner.

Qu'ils décident de retomber dans leurs travers, dans la facilité.

Pourtant Raakim est ferme. Il a un plan... alors je pense que c'est ce qui les force à garder espoir que ça marchera.

De mon côté je m'occupe de faire en sorte que le studio fonctionne. J'ai engagé un ingénieur son, il est déjà en location depuis quelques mois et ça marche plutôt bien... mais toujours pas assez.

L'idée est de continuer à produire des artistes... beaucoup d'artistes. Pourtant c'est Raakim qui gérait cet aspect. Et il n'est pas la... alors sans lui les choses tournent moins bien.

FINESSE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant