ABY
voici mon prénom, Aby.. t'as pas plus simple vous me direz ? Je penses que mes parents n'étaient pas inspirés.
En vrai, c'est pas plus mal. Au moins les profs n'avaient pas à écorcher mon prénom en plus de mon nom de famille durant ma scolarité
- ABY! EN CABINES S'IL TE PLAÎT.
Ça, c'est ma manager. Camille. Je la déteste d'une force... même le diable en est jaloux
Aby - Ouais. Ouais. J'y vais.
Camille - Tu prendras ta pose à 15h!
Aby - Mmh...
Je suis allée en cabines. Vous avez pu le deviner, je travaille dans une boutique de prêt à porter.
Une grande enseigne qui me prends quasiment tout mon temps libre, je suis actuellement presque broke, alors je me dois de faire des heures supplémentaires pour arrondir mes fins de mois.
Et faut dire que 1400€ ça ne sort personne de la merde.
Enfin bref, je déteste mon travail, je déteste ma vie. Je déteste ma banquière aussi, mais c'est pas de sa faute. Elle ne fait que son travail, bien que je pense qu'elle le déteste aussi.
Après avoir fini ma journée d'esclavagisme moderne, je me suis dirigée vers le parking du centre commercial pour récupérer ma voiture et enfin rentrer chez moi.
Ne me suis-je pas présentée ? Peut-être un peu.
Mais pas assez pour que vous sachiez qui je suis. Enfin, a part mon prénom et mon travail ainsi que mes nombreuses plaintes.
Donc moi c'est Aby. 22 ans, je suis sénégalaise de ma mère et érythréenne de père. J'ai un petit frère de 19 ans, Ahmed.
Ma mère est retournée vivre au Sénégal il y a deux ans de ça. Elle préfère ça à l'air ambiant qui est la France.
Ah... ce si beau pays.
Je n'ai pas besoin de vous dire que c'est ironique j'espère.
Mon père lui, je ne l'ai jamais connu. Lol, c'est triste à lire hein ? Bah moi je m'en bats les couilles.
Non, sérieusement. Je m'en cale. Ma mère m'a élevée dignement. Elle n'a eu besoin de personne pour ça. Et je suis fière de la personne que je suis devenue grâce à elle. Rien ne vaut ma mère, rien ne vaut son estime. Et rien ne vaut son statut. C'est une femme forte, une lionne.
Ahmed et moi n'avons pas le même père donc, lui est sénégalais entièrement et il vit d'ailleurs entre Dakar et ici, tout comme ma mère.
Il fait ses études en métropole mais y retourne majoritairement pendant les vacances. C'est un fils à maman, ça c'est sur.
Il a des contacts avec son père même si ils sont étroits. Il a même des demi frères et sœur ici à Paris.
Je ne les connais pas vraiment, enfin.. on a eu a se voir quelque fois mais sans plus.
Moi, je vis seule donc. Quand mon frère est en France, il a son appartement étudiant mais passe souvent faire quelque jours. Pour me surveiller dit-il. Un jour je vais lui casser le nez pour qu'il se souvienne de l'ordre de nos naissances.
Sinon, je me débrouille ici... même si c'est un peu la dèche certaine fois, je refuse de demander de l'aide à ma mère. Je préfère faire semblant d'assurer plutôt qu'avoir à lui dire que je galère, que mon travail me pompe toute mon énergie et que j'ai l'impression de stagner au niveau de mon évolution personnelle.
Je n'ai jamais fait de longues études, c'est pas mon délire. J'ai voulu les lards très vite, voilà où j'en suis. Mais je n'ai pas de regrets. C'est ce que j'ai choisi.
J'aspire tout de même a quelque chose de nouveau, quelque chose qui m'intéresserait et surtout qui me rapporterait assez d'argent pour me mettre à l'abris mon frère, ma mère et moi.
Et pour ça, il faut soit reprendre des études, soit monter son entreprise... ou tremper dans l'illégal.
Pour l'instant la troisième option ne m'intéresse pas. Croupir entre quatre mur n'est pas une ambition. Surtout pas en tant que femme.
Et pas en tant qu'Aby aussi.
Enfin bref, je suis arrivée chez moi.
Je vis dans un appartement dans la périphérie de paris, pas très loin du centre et ça grâce à ma mère.
Elle a plusieurs connaissances et donc j'ai pu trouvé ça rapidement.
Il n'est pas petit, juste assez grand pour mon frère et moi, quand il est là. Et aussi pour accueillir ma maman lors de ses retours impromptu du Sénégal.
Il y a deux chambre, un grand salon et une cuisine ouverte ainsi qu'une petite terrasse où j'ai installé un coin weed & chill.
La drogue? Un de mes vices parmi beaucoup. Mais je ne vais pas les citer... ça serait trop facile pour vous de me cerner.
Mon loyer est difficile à payer... en même temps l'appartement est bien situé. Sans compter les innombrables autres charges qui me pèsent sur le dos, je peux vous dire qu'à la fin du mois... ma banquière veut ma peau.
J'ai toujours été indépendante, à mes propres dépends d'ailleurs. Donc j'assume totalement cette vie. Je finirais par m'en sortir. Un jour...
Mon téléphone s'est mit a sonner pendant que je balançais mon sac à l'autre bout de la pièce pour aller prendre une douche.
Genesis.
Genesis - Conference.
Aby - Vous ne voulez pas laissez les gens rentrer chez eux d'abord donc ?
Ridwan - Ferme la, djantra.
Aby - Et puis quoi ? Ton père Ridwan
Ridwan - Le tiens!
Aby - Whore
Ridwan - Gourdandine
Aby - Ndumba-
Genesis - STOP! Erh... vous ne vous arrêtez jamais ?
Aby - Elle a commencer !
Ridwan - Ça va bébé ?
Aby - Oui et toi mon cœur ?
Ridwan - Oui... bon, ce week end tu travailles pas j'espère ?
Aby - Normalement non, pourquoi ?
Genesis - On va surement aller à la soirée sur Paris.
Aby - Ah bon ? Sur la seine la ?
Genesis - Yes!
Okay, Genesis Et Ridwan sont mes fesses droites. Mes amies, mes sœurs... bref, vous avez compris.
Genesis est d'origine congolaise, Angolaise et Ridwan elle, Ivoirienne Ghanéenne.
Ridwan a 21 ans, Genesis elle, 23. C'est la maman du groupe.
On a d'autre amis, mais ça... ça arrivera plus tard.
La soirée dont elles parlent se déroule sur une sorte de pub extérieur qui se trouve sur une péniche au bord de la seine. C'est bonne ambiance, chill et surtout il y a de la bonne musique.
Ça fait west side un peu, tout ce que j'aime.
On a continué à discuter, on devait donc toutes se retrouver là-bas samedi. Peut-être avec d'autre potes à nous. Rien n'est sûr avec ces gens là de toute manière.
Après avoir raccrocher je suis enfin aller prendre cette douche, j'ai prit des nouvelles de ma mère et de mon frère qui sont tous les deux à Dakar en ce moment même.
On est en juillet donc en vacances. J'aurais bien aimé les rejoindre mais bon... vous savez déjà.
Mais il faut à tout prix que je change ça. Cette vie n'est pas la mienne... et j'y arriverais coûte que coûte.
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FINESSE
RomansaL'escroquerie est tout un art, l'amour aussi. Pourtant, l'amour ça fait mal, aussi beau et attirant qu'il puisse être. Je n'aurais peut-être pas dû écouter mon coeur, ça m'aurait évité bien des choses.