𝕍𝕀 - 𝕁𝕦𝕘𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥

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2 août 2005

C'est la merde ! Une vraie horreur. Une atrocité du stress. Ils n'apprennent pas des erreurs des autres et maintenant c'est moi qui dois m'y coller à la tâche. C'est surtout parce que je suis la seule à avoir fait la paperasse nécessaire auprès des administrations pour que je m'y rende.

Pachin a vraiment merdé sur ce coup-là. C'était inconscient de sa part de faire ça, pas que c'était de l'inconscience réfléchit pour qu'il l'ait fait, mais que c'est son inconscient qui a pris le relais. Mais dès que ça se résume à utiliser un objet contendant ou une arme blanche, surtout pendant les bastons, les choses changent, les niveaux changent, se relèvent, nous faisant basculer dans un autre monde que celui de l'amusement de se battre avec des potes.

C'est une autre chose.

Il a failli buter un gars, à croire que la vie des gens ne vaut rien, je crois comprendre les motivations derrières, elles étaient plus ou moins nobles mais elles viennent de les mener tout droit en camps de redressement. Est-ce que le Toman est destinée à finir chacun à son tour en taule. Je les adore mais je ne suis pas sûre de continuer si ça me mène là-bas. La prison ne me tente pas du tout.

Je passe en même temps que les autres familles qui viennent voir leurs délinquants de fils. Je me laisse contrôler par les agents de sécurité, déposant mes affaires dans l'endroit prévu pour ça.

J'ai mis un pantalon aujourd'hui, en le contrastant avec un top assez léger, malgré la chaleur, mais j'ai toujours l'impression d'être scruté sous chaque couture et je ne suis encore passé devant aucun prisonnier. Rien que les murs suffisent à me donner la chair de poule. Je ne sais pas comment ils font pour supporter ça.

J'avale longuement ma salive en entrant dans la salle des visites. Ça me serre toujours autant le cœur d'être ici, hésitant entre ralentir ou accélérer, me provoquer une crise ou me faire pleurer. C'est la dernière fois que je viens ici, je sauterais la visite de la semaine prochaine comme il sort au début de celle d'après.

Je remarque Pachin passer dans le fond retrouvant ses parents de l'autre côté de la pièce. Il a l'air surpris de me voir attendre ici, ce n'est pas un secret que je viens voir Kazutora toutes les semaines. Il affiche une moue abattue, ça va être dur pour l'année à venir, je lui rends un faible sourire compatissant pour l'encourager.

— Salut Kisoku, commence mon frère toujours aussi monotone, encore une fois ça fend quelque chose en moi.

— Salut Kazutora, ça va ? demandais-je.

— Pas plus mal que d'habitude, mais je sors bientôt, souffle-t-il.

— T'as envie de quelque chose de particulier, insistais-je pour marquer le coup.

— J'sais pas, dormir dans mon lit, mettre des vêtements normaux, manger un bon truc, redécouvrir la ville.

— Je vais essayer que t'aie tout.

— Ton collier ? remarque-t-il. C'est ma boucle d'oreille ?

J'y jette un coup d'œil. Oui, je ne sais pas pourquoi mais je le garde comme ça, mais si tu veux je l'enlève et la range quand je rentre.

— J'avais jamais remarqué, ça te va bien, souffle-t-il. Par contre il fait quoi Pachin ici ?

— Lors d'une baston avec des gars du Moebius, il a poignardé le chef, il est là pour tentative de meurtre involontaire si je ne me trompe pas, avouais-je.

— C'est chelou, fait-il. Il me mate bizarrement depuis qu'il est là.

— Il est arrivé il y a quelques jours, ça doit l'être pour vous deux. Tu le fais comme tu le sens.

Stand by Me | Baji x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant