𝕍𝕀𝕀. ℂ𝕠𝕦𝕡𝕤

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3 août 2005

Mes baguettes n'ont jamais autant raclé le fond de mon bol avec ce désespoir constant. J'ai l'impression que ça ne pouvait pas être aussi mort avec mon père, je le vois plus souvent que ma mère puisqu'au moins je suis sure qu'il vit ici. Mais c'est froid, très froid, plus froid que le corps de Jack au fond de l'Atlantique.

— Tes résultats aux examens sont corrects, essaye de faire mieux la prochaine fois, affirme-t-il. Mais c'est bien.

Je hoche la tête distraitement, mais c'est bien, c'est rare quand il reconnait que j'ai réussit quelque chose. C'est bizarre cette relation que j'ai avec mes parents, les deux rencontrent des difficultés à communiquer à nous reconnaitre, mais c'était une évidence de voir que chacun avait son jumeau préféré. Kazutora n'a pas échappé à ses remarques acerbes et moi je n'échappais pas à celle de ma mère. 

Je ne sais pas ce qu'avait bu le juge le jour du procès, mais la garde alternée rien que pour moi, n'était pas la meilleure idée de la décennie.

— J'ai vu ton bulletin, il faudrait que sois plus attentive en cours et que tu participes plus, continue-t-il. Tu travailles bien chez elle ?

Elle est égale à ma génitrice, il n'a pas de considération pour elle, ou pour ce qu'elle peut faire. Ça a toujours été sa faute, et cela continue.

— Comme quand je suis ici, je rentre, je travaille jusqu'à ce qu'il soit l'heure de manger, je relis les cours, une douche et je vais au lit, listais-je en oubliant de préciser qu'entre les cours et la douche je sors avec le Toman pour me battre ou espionner d'autre gang et que le plus souvent je rentre entre minuit et deux heures.

Il relève à peine la tête dans ma direction, la hochant passivement.

— Profite de tes vacances avant qu'elle ne soit gâchée, reprend-t-il.

Je fronce légèrement les sourcils, la seule allusion possible que je vois est la sortie de Kazutora dans les semaines qui viennent. Je sais que je ne pourrais pas lui faire changer d'avis, il est comme mort et enterré dans son esprit, c'est limite comme si j'étais fille unique d'un couple qui ne voulait pas d'enfant. Je me concentre sur la première partie de la phrase, je ne crois pas qu'il le pense sincèrement.

— Alors, c'est possible que je sorte ce soir pour aller au festival Musashi, demandais-je la voix tremblante. Je n'ai pas eu le temps de te demander avant, justifiais-je.

Il redresse vivement la tête, me jugeant froidement. Avec qui ?

Question piège. Pas de nom de gars, pas de nom de famille qu'il connait sinon je suis interdite de sortie. Hinata Tachibana, c'est une fille de mon collège, répondis-je spontanément.

— Mouais, vas-y de toute façon j'ai encore du travail à faire, termine-t-il en débarrassant sa partie de la table. Evite de rentrer trop tard, déclare-t-il.

— Merci, terminais-je en m'occupant de mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle. J'essayerais. Bonne soirée, terminais-je en le voyant récupérer ses affaires de travail.

La porte claque lourdement derrière lui. Je suis de nouveau seule, comme toujours. Baji ne devrait pas tarder à venir me chercher. J'espère qu'il a réussit ses examens sans trop de difficulté.

Je me laisse tomber dans ma chambre, admirant la peinture au plafond en attendant que le temps passe. Mon téléphone sonne au loin, branché à son câble de l'autre côté de la pièce.

— Allô, demandais-je en ne regardant pas qui appelle.

— Le Mobius s'en est pris à Draken, il y a baston, dépêche-toi de venir, me demande Chifuyu sans prendre la peine de respirer.

Stand by Me | Baji x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant