𝕏𝕏𝕀𝕍 - 𝕄𝕖𝕤𝕤𝕒𝕘𝕖

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26 novembre 2005
Shibuya

Je n'arrive pas à pardonner Kazutora, je sais qu'il se sentait trahi et abandonné, et il a fait des progrès par rapport à lui-même, mais je n'arrive pas, avouais-je. Je m'en veux parce que je sais que ça le fait souffrir, que tu ne voulais pas que ça arrive. Mais je ne peux pas, déclarais-je.

Je joue légèrement avec la flamme de mon briquet avant d'allumer les encens que je dépose sur la tombe de la famille Baji.

J'en ai marre, soupirais-je.

Je passe mon pouce sur une phalange que j'ai éraflé en m'entrainant. Je replace les quelques fleurs qui ont été déposées récemment pour qu'elles retrouvent une certaine harmonie dans le bouquet .

C'est dur de continuer sans que tu sois là. Je suis fatiguée, fatiguée de tout, fatiguée de pleurer, soupirais-je en tournant une mèche autour d'un doigt. Fatiguée de Hanma et Kisaki qui ont l'air d'avoir disparu. Fatiguée de faire un minimum semblant que je vais bien.

J'ai fait un peu de changement dans mes cheveux. J'ai refait quelques mèches noires à l'intérieur de ma chevelure et une frange qui est assortie. J'ai hésité à tout refaire en noir, mais le changement aurait été trop brutal. J'ai l'impression qu'il ne m'aurait pas aidé, pas du tout.

Draken essaye de me faire sortir, du coup j'en profite pour le pousser à draguer Emma, je te promets, si c'est toi qui a raison je te laisserais l'argent, soupirais-je.

J'aurais tellement voulu plus de lui, plus de sa compagnie. Je voudrais l'entendre râler encore quelques fois à cause des surnoms que je lui donnais.

Tu continuerais de m'appeler mouffette avec mes cheveux comme ça ? demandais-je toujours avec l'espoir d'une réponse.

C'est très probable. Je n'ai jamais compris d'où lui est venue cette idée, mais je m'y étais habituée. Il était drôle et sans prise de tête. Il n'était pas niais. Il était bien. Je n'avais besoin de rien d'autre.

J'essuie une larme. On avait dit qu'on verrait où cela nous mènerait, je m'étais attendue à une autre fin. A aucun moment je n'aurais pensé que ça se terminerait avec sa mort. Mes sanglots reprennent sans saccader ma respiration.

Il est mort. Il ne reviendra pas. Et ce n'est pas en parlant à une pierre que ça arrivera.

Je ne sais pas quoi faire, murmurais-je.

T'es encore là, ma grande, je me retourne vivement dans la direction de Mme Baji.

Elle aussi a changé de coupe de cheveux, les raccourcissant au-dessus de son épaule. Elle est fatiguée, ses cernes sous ses yeux bruns la trahissent.

Oui, je suis arrivée il y a quelques minutes, affirmais-je doucement.

Il me manque tellement, déclare-t-elle en s'allumant une cigarette.

Moi aussi, murmurais-je. Vous fumez ? fis-je en haussant un sourcil surpris.

T'en veux une ? fait-elle en me tendant le paquet.

Non, merci. Je ne savais pas que vous fumiez, soufflais-je.

J'avais arrêté quand j'étais enceinte, puis seulement de temps en temps à cause du boulot, mais là, j'en ai besoin, soupire-t-elle. C'est tellement vide à la maison, fait-elle en essuyant des larmes.

Je hoche la tête, comprenant ce qu'elle dit. Peut-être pas dans ce sens, mais je la reconnais.

— Je n'arrête pas de penser à vous et à quel point cela doit être dur et atroce, j'essuie une larme qui dévale sur ma joue.

Stand by Me | Baji x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant