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5 août 2005, Hôpital de Shibuya
Matin

Allez ! Il est l'heure de te réveiller, feignasse ! grogne la voix criarde. Tu n'as aucune idée de la honte dans laquelle tu me mets.

Quelle charmante manière de se faire réveiller, par les reproches de ma mère. Elle n'a jamais été comme ça avec Kazutora, alors pourquoi moi je n'ai jamais eu le droit à la mère attentionnée qu'il a eu, c'est autre chose qu'une simple préférence.

Par chance pendant la nuit, je me suis retournée pour dormir sur le côté. Elle est dos à moi pour le moment, je ne dois pas encore la confronter. Il est sept heures du matin.

Ce n'est pas parce t'es en vacances que tu dois te laisser aller, plus que tu ne l'es déjà, continue-t-elle amèrement.

Oui, maman, soufflais-je toujours endormie.

Parfait Kisoku, t'as des comptes à me rendre, t'as aucune idée de ce que ça fait d'être interrogée par la police, continue-t-elle en s'installant dans le fauteuil qui borde la fenêtre.

Si je le sais, j'ai été témoin d'un acte atroce, j'ai été interrogée par la police, pareil quand Kazutora a dû aller en prison.

Je me retourne sur le dos pour la réduire de mon champ de vision et prendre mon temps.

Tu m'as pris des affaires ? demandais-je en commençant à tracer les lignes qui dessinent la couverture.

Oh, fait-elle surprise. Je n'y ai pas pensé, avoue-t-elle. Elle secoue la tête, c'est sa manière de changer de sujet. Il s'est passé quoi, redemande-t-elle avec amertume.

Je retiens ma respiration pendant que je commence à réfléchir au mensonge le plus crédible. C'était sa semaine de garde, et je n'ai pas envie de la remettre en question à cause de ça. Pour elle, les membres du Toman sont les anciens copains de Kazutora, ceux qui ont une mauvaise influence sur lui, il arrivait de temps en temps que je les fréquente à l'occasion. Ce qui renforce son idée que je ne suis pas une personne particulièrement aimable et sociale et qui après s'étonne de ne pas avoir beaucoup d'amis.

Je voulais faire des courses, avouais-je. Et en prenant la ruelle pour la supérette, il y a de la racaille qui m'a agressé, soufflais-je en fuyant son regard. Fuyant son jugement.

Et tu t'es pas défendu, ton frère t'as appris non ? remarque-t-elle méprisante.

Non, coupais-je, coupable. J'ai pas su le faire.

Des larmes mouillent à nouveau mes joues, principalement à cause de ma culpabilité et que j'ai pas envie qu'elle continue à me poser des questions pour que je lui réponde et qu'elle trouve une un détail qui la gêne. La fatigue, elle aussi, joue en grande partie son rôle.

Kisoku, fait-elle attendrie. Arrête de pleurer, il y a des gens qui ont de vrais problèmes, souffle-t-elle en rangeant des affaires dans son sac. Je dois aller travailler ma puce. Repose-toi un peu, t'as l'air fatigué.

Je hoche la tête, déstabilisée, elle n'est venue que pour ça ? J'aurais bien voulu dormir un peu plus avant qu'elle ne se décide à me réveiller. Hier soir, j'ai veillé assez tard, j'ai continué de discuter avec Draken en regardant les épisodes de GTO qui passaient, probablement jusqu'à ce que je m'endorme et il a dû partir après.

J'aurais bien voulu qu'au moins ma mère m'apporte des affaires de rechange. Je ne supporte plus la blouse de l'hôpital et s'il faut que je reste plus longtemps, j'aurais préféré avoir des vêtements plus confortables. Peut-être que je devrais appeler mon père pour qu'il le fasse.

Stand by Me | Baji x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant