Chapitre 15: Niveau 11

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C'est comme ça dans les backrooms, tu veux sans cesse y croire parce que, de toute façon, il n'y a rien d'autre à faire. Tu te laisses glisser, il n'y a rien à comprendre. C'est les backrooms.



Un air frais remplaçait la douceur de la température du niveau 57. Le niveau 11, une ville. Il était une des suites du niveau 9 mais dans un environnement bien plus urbain que celui-ci.



Le niveau 11 est une ville vraisemblablement infinie, peuplée de bâtiments, de magasins et de gratte-ciel. Les entités qui y sont majoritairement présentes sont les chiens et les facelings.



Si vous tombez dans les backrooms, trouvez vous un sauveur. Une personne autre que la personne qui vous a guidé (Peter par exemple) mais quelqu'un qui vous maintiendra en vie et qui s'assurera de garder votre moral et votre mental au plus haut. Prenez quelqu'un que vous appréciez, pas quelqu'un que vous aimez plus que tout.



Nous étions allongés en étoile sur le goudron en mangeant un paquet de chips volé à l'Artiste. Je me demandais comment un humain pouvait ne plus y croire au point de se résigner à être une entité. L'environnement du niveau me faisait penser à la vie que j'avais avant. Je n'arrêtais pas de regarder les grandes publicités pour du shampoing ou des boissons énergisantes affichés en grand sur des immeubles. L'air semblait pollué sans aucune voiture qui ne roulait, je me demandais si je pouvais essayer d'en conduire une.

-Donc tu me dis que t'habitais dans un endroit comme ça avant dit Gale en mâchouillant bruyamment une chips.

-Hmhm...

-C'est sympa, moi je me rappelle d'un endroit de campagne.

-J'ai toujours rêvé d'habiter à la campagne, les champs, la forêt,... C'est magnifique.

-Disons que tu respires mieux. Ici même quand personne ne roule tu sens la pollution.

-Je confirme.

Je bois une gorgée d'eau d'amande. Des frissons me parcourent le corps pendant que le liquide circule.

-Tu sais quoi, Gale? Tu avais raison. Je suis bien contente de l'avoir ce truc.

Il rit. Son rire, je pouvais l'entendre à longueur de journée sans jamais m'en lasser.



-Aie !

Je me cogne bêtement la tête contre un mur.

Le grand escalier d'un immeuble mène à... un plafond.

-Cet endroit n'a vraiment aucun sens, dit mon ami.

Je tourne la tête vers lui avec ironie.

-Enfin encore moins de sens que d'habitude je veux dire.

-Tu penses que tous les immeubles sont bloqués comme ça, lui demandai-je?

A son tour, il me regarda avec ironie.

-J'en sais rien, Talia. Il n'y a aucun.sens.

Nous décidons donc de descendre les escaliers et de choisir un autre immeuble pour essayer de monter le plus haut possible. Un chien grondait en bas de ceux-ci. J'avais beau avoir vu bien pire, ils me faisaient toujours autant peur. Je me repasse la scène où il enfonçait ses grands crocs dans mon bras avant de griffer mon poumon. Machinalement, je serre mon bras et place une main sur mon ventre, comme si celle-ci allaient me protéger. Gale, tendit l'arbalète trouvée dans un magasin il y a quelques dizaines de minutes et tira sur la bête.

-Tu sais tes mains ne sont pas en titane.

Je voyais qu'il essayait de me détendre et cela marchait très bien. Quoi qu'il disait, je pouvais aller mieux. L'immeuble d'en face était un peu près normal, les escaliers menaient à un autre étage. Il en avait 40.



-J'en peux plus je suis mort. Passe-moi de l'eau d'amande Talia je t'en supplie.

Je lui tendis la bouteille, nous nous retrouvions dans la même position qu'à notre arrivée. Allongés par terre. La moquette bleue était douce, je passais mes mains lentement dessus. Gale courrait vers une fenêtre après avoir bu la bouteille.

-Oh merde, Talia vient voir !

Je me relevais difficilement, mes cuisses tremblaient légèrement. Mes bras s'appuyaient sur le bords de la fenêtre. La vue était à la fois magnifique et terrifiante. A perte de vue, s'étendait des immeubles, des bases nucléaires et des bureaux. Il n'y avait pas de fin, comme me l'avait dit Peter. Je m'en fichais, j'allais trouver une sortie. Je souriais énormément, ce sentiment d'accomplissement de quelque chose était génial, je l'avais presque oublié. Je pensais que rien de meilleur ne pourrait m'arriver dans cet endroit mais Gale m'embrassa, sa main collée à ma joue. Et ce n'est qu'à ce moment que je réalisai comment avais-je fait pour tenir autant de temps ici. Ce n'étais que grâce à Gale. C'était lui mon sauveur.



J'ouvris une porte et lâchai un petit cri lorsque je vis la hauteur de 40 étages sous mes pieds. Je referma la porte et dessinai une croix dessus.

-Aucun-sens, dit Gale.

Je ris et repris ma marche. Elle fut interrompue par des ballons colorés accrochés à une porte, mon coéquipier me cacha les yeux.

-Oula, non ! Je n'ai pas envie que l'envie te prenne de rentrer là-dedans.

Je retirai sa main, un smiley était dessiné sur la porte. =).

-Ça mène où ?

Je me tournai vers lui, il était livide. Le niveau fun !

-Gale, j'y crois pas ! Tu ne m'avais pas dit que ces niveaux étaient rares ?

-Je t'ai surtout dit qu'ils étaient extrêmement dangereux!

Je voulais avoir la réponse, toutes les informations que j'avais obtenues des backrooms me ramenaient sans cesse aux niveaux énigmatiques.

-Nan, nan, nan ! Talia c'est hors de question tu m'entends ?

-Gale on a réussi à s'enfuir d'un monstre marin et tu as peur de ça ?

-Je te rappelle qu'ils peuvent nous transformer en gâteaux et nous manger, Talia Golden !

Je n'avais aucun argument mais j'étais persuadée que ce lieu était la clé.

-Écoute, j'ai une phobie énorme des fonds marins, et toi, tu m'as fait sauter dans un océan avec une créature gigantesque. J'ai extrêmement peur des chiens mais quand tu es près de moi ces bestioles me paraissent totalement dérisoires. Toi, tu as peur de ce niveau mais je suis persuadée qu'à deux, on vas sortir de cet endroit. Vivants et avec des réponses.

J'avais peur qu'il me haïsse mais ma curiosité prend toujours le dessus.

-Tu as raison, dit-il en souriant. Allons faire des gâteaux.


BACKROOMSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant