Je sais que vous allez me détester, croyez moi je me déteste aussi. La plupart des gens dans les films meurent pour une raison particulière, on dit qu'ils ne sont pas morts pour rien. Gale est mort pour rien, le niveau fun ne m'a rien apporter, aucun petit détail qui n'aurait pu me guider vers la sortie de cette réalité. Rien. Lorsque j'ai mangé le gâteau les partygoers m'ont simplement laissé tranquille, j'ai trouvé une sortie et c'est tout. J'ai visité les cuisines, le salon et j'ai parcouru des dizaines de salles mais il n'y avait rien du tout. Je sentais que les partygoers me recherchaient car leurs lourds bruits de pas courraient dans ma direction à certains moments. Mais ils avaient exactement le même fonctionnement que les autres entités. J'ai retrouvé la salle où il m'a enfermer, j'ai vomi et pleuré pendant une journée entière en boule sur le sol. Je ne pense pas que qui que ce soit puisse imaginer à quel point on veut mourir dans ces situations, et je ne veux pas que qui que ce soit le sache en réalité. Au fond de toi tu sais que, même avec le temps, cette envie de t'abandonner sera toujours là. Mon but était de me laisser crever de faim en me lamentant. Mais je me suis rendu compte à quel point ce que je faisais n'avait pas de sens, Gale s'était tué pour ma vie, donc je me suis relevé et je marchais à nouveau, les jambes tremblantes. Je ne vous ai pas raconté tout cela pour que vous ayez pitié de moi et que vous m'aimiez à nouveau, je veux juste en venir à ceci: si vous tombez dans les backrooms, forgez vous un état d'esprit solide. On doit s'habituer au fait que la mort puisse faire partie de sa vie et toujours se relever. Vous savez, garder espoir. Je vous répète cela depuis le début donc si vous vivez une mort dans votre entourage, relevez vous et marchez jusqu'à ce que quelqu'un d'autre se présente. Mais surtout si vous atterrissez dans les backrooms, ne tombez pas amoureux, je me fiche d'à quel point vous vous sentez seuls ou mal. Croyez-moi, l'attachement vous fera monter aux cieux, certes, mais seulement pour mieux vous enterrer après.
J'étais de retour dans le niveau 1. Le niveau où ma série de traumatismes a débuté. L'entrepôt était aussi silencieux qu'avant. Je ne savais pas quoi faire, je m'assois et je fermai les yeux. Je revois Gale qui se fait prendre par les bras de sangsue des partygoers
-Brûle mon putain de corps, ai-je demander et me frappant le visage.
Je ne savais pas à qui je m'adressai, sûrement le maître du jeu encore une fois. Même si Michael m'avait dit qu'il n'existait pas je continuais au fond de moi à lui demander des faveurs, vraiment stupide.
Je marchai à nouveau entre les poteaux en béton froid, j'avais l'impression d'être déjà morte et qu'il n'y avait plus rien à faire pour moi. C'était peut-être le cas, je n'avais plus rien. Plus de buts, plus d'amis, plus d'espoir. Je vis un papier froissé à ma droite. «Vous ne resterez pas pour une fête ? =)». Je le déchirai machinalement et me mis à hurler, je sentais ma gorge se déchirer.
J'ai vu ici ma première entité, une longue créature avec des membres très fins. Une bête que personne ne semblait avoir vue sauf moi. Je l'ai revue. La lumière s'est éteinte, j'ai croisé un Clump avant de la revoir. Elle me fit toujours aussi peur. Son sourire me glaça le sang encore une fois mais je savais que j'étais en sécurité grâce à ma lampe, elle s'approcha exactement comme la dernière fois pendant que je regardais tous les détails de son corps. Elle était presque transparente, ses pattes étaient crochues, des yeux sombres. Les lumières se rallument, elle disparaît en me laissant avec ma gorge qui me brûlait.
J'aurais dû écouter l'Artiste.
Elle m'avait prévenue.
Mais je ne l'avais pas entendu, pas écouter plutôt.
Tout ce que je voulais c'était le ramener et continuer à vivre avec lui. Lui faire goûter l'eau pour la première fois depuis 6 ans. Peut-être même qu'avec un peu de détermination on aurait retrouvé sa famille ensemble. Peut importe ce qu'on me proposait, j'aurais été partante si ça pouvait permettre de me réunir avec Gale. Je m'en veux tellement, c'est affreux.
Je me rendis compte bien longtemps après mon entrée dans le niveau que j'allais devoir repasser dans tous les niveaux déjà traversés avant d'aller dans d'autres niveaux je soufflais et me laisse glisser sur un mur. Je pleurai à nouveau comme une enfant. Lorsque je rouvris les yeux, ma vision était floue tant mes larmes les recouvraient. Mais je distinguais la lumière d'une porte de sortie de secours. Je tentai de m'essuyer les yeux mais ils redevenaient flous en quelques secondes. J'arrivais tout de même à distinguer très clairement cette porte, signe du niveau «La Fin». J'y suis rentré sans aucune hésitation, de toute façon je n'ai rien à perdre. Une lumière m'aveugle.
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BACKROOMS
HorrorSi, par hasard, ce journal se retrouve dans le vrai monde, ceci n'est pas pour vous. Refermez-le et essayez d'oublier quoi que ce soit de tel existe. Car l'existence d'un dédale sans fin menant à la folie ou à la mort peut vous faire perdre la tête...