Chapitre 2 : Le Goujat Gentilhomme

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Comment ça, j'ai tué son fiancé ?

Interdit, Liam fixa la route devant lui. Il se trouvait encore à une bonne heure de route du château de Krieger, mais là, il faillit arrêter net sa monture. Mais de qui parlait-elle ? Des hommes, il en avait tué un paquet. Aussi était-il incapable de savoir de qui elle parlait.

-Comment s'appelait votre fiancé ?

-Edgard de Ventebourg.

Merde, c'est qui, ça ?

Il réfléchit à toute vitesse, revoyant la liste de tous les nobles de Finiance et de Kashar réunis. Il venait d'un royaume aujourd'hui tombé entre les mains de l'Empire, aussi cela prenait-il du temps. Il en était à peine aux Vicomtes quand elle murmura :

-Vous êtes un chevalier errant, monsieur ?

-Non.

-Qui êtes-vous ?

-Liam.

-Vous ne voulez pas me le dire, c'est ça ?

-Comment avez-vous deviné ?

-Roh !

Elle lui frappa la cuisse, le faisant frémir. Trop innocente. Beaucoup trop innocente !

-Refaite ça, gronda-t-il à son oreille, et je vous mords.

Deux battements de cœur furent nécessaires pour qu'elle le regarde par-dessus son épaule, réprobatrice.

-Vous êtes un curieux mélange de gentilhomme et de goujat.

-Je suis plus goujat que gentilhomme, croyez-moi.

-Pourtant, vous n'avez pas tenté de profiter de la situation, fit-elle. C'est galant.

-Non, c'est normal. Il n'y a rien de galant à prendre une femme pour un être humain normal, cérébré et doué de sentiments. Nul homme ou nulle femme ne devrait outrepasser le consentement de l'autre, mademoiselle.

Sa véhémence surprit Sana. Il était rare qu'un homme s'exprime de la sorte. Le Comte de Krieger était tellement misogyne... Il avait tellement inculqué sa vision des autres à son entourage, son personnel... Elle regarda ses mains, confuse.

-Vous êtes un homme bien.

-Oh, n'allons pas jusque-là.

Elle le regarda de nouveau. Il haussa un sourcil, ses yeux bleus perçant baissés sur elle.

-Etes-vous un chevalier à louer, monsieur ?

Comme il ne répondait pas, elle poussa un profond soupir en se détournant.

-Avez-vous besoin d'aide, ma dame ?

-Si je vous disais oui, que feriez-vous ?

-Quel serait le meilleur moyen de vous aider ?

Sana rit pour elle-même.

-Si je vous disais que j'ai besoin de me marier pour sortir de là, le feriez-vous ?

Il y eu un petit silence.

La Fiancée de la FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant