La Fiancée de la Foudre

Chapitre 1 : Rencontre avec un Cuistre

Sana poussa un hurlement en découvrant un homme entièrement nu devant elle. Tant et si bien qu'elle trébucha en arrière dans sa panique, pour se vautrer dans l'eau glacée. Tout du moins, les choses auraient dû se passer ainsi.

Car le malotru la rattrapa par le poignet avec un juron bien sentit, pour l'attirer à lui.

Se retrouver plaquée contre son torse coupa la chique à la jeune femme, qui écarquilla les yeux. Le torse des hommes était-il toujours aussi dur ? Bon sang, celui de son oncle lui semblait tout mou, mais là, elle avait failli se casser le nez sur un pectoral aussi dur que blanc comme un cu...

-Bon sang, quel organe, râla-t-il en se frottant une oreille, l'air sonné.

-Merci. Pouvez-vous me dire pourquoi vous êtes nu ?

Mais surtout, pourquoi n'avait-elle pas perçu sa présence ? Confuse, elle leva la tête, pour considérer l'inconnu d'un œil intrigué. Lui l'observait de deux iris d'un bleu pale, si pale qu'ils lui firent penser à la foudre s'abattant du ciel lors d'un orage. Tout ce qu'elle vit en ses pensées furent des points d'interrogations intrigués. Le calme régnait sur son esprit, en dépit de son expression effrayante.

-Et vous ? rétorqua-t-il.

-Quoi, moi ?

Il poussa un soupir en la relâchant.

-Que fait une femme seule, nue, dans un lac, en plein territoire réputé pour ses bandits errants ?

Elle ouvrit la bouche. La referma, sourcils froncés. Heu... Oui, comment pouvait-elle justifier cela, en fait ? Sana, ma fille, trouve une bonne explication, et vite ! Une belle gueule n'implique pas une belle âme !

-Et combien de temps comptez-vous restée contre moi ? s'enquit-il avec un sourire narquois.

Hein ? Confuse, elle baissa les yeux. Pour voir ses seins toujours plaqués contre son torse, alors qu'il l'avait lâchée. Poussant une série de jurons incompréhensibles, Sana recula précipitamment. Pour manquer tomber de nouveau.

Bon sang ! Il la déstabilisait, avec son manque de... de... tact !

Le regard rivé à cet homme aux cheveux noirs comme la nuit, et aux yeux d'un bleus troublant, elle se sentit rougir. Il était nu de chez nu, le bougre ! Sa peau pale couturée de cicatrices, anciennes et récentes, était ombrée de muscles solides, dont des abdominaux disparaissant sous la ligne de flottaison qui...

-Dites le moi, quand vous aurez fini de vous rincer l'œil, ricana-t-il.

Poussant un nouveau juron, elle détourna le regard. Ce qui permit à Liam de l'étudier sans vergogne. Femme mince et menue à la peau d'ébène, l'inconnue arborait une volumineuse chevelure crépue, alourdie par l'eau du lac. Mais surtout, il avait du mal à ne pas fixer cette petite poitrine arrogante pointée vers lui.

Belle, elle l'était indéniablement.

Caractérielle, plus encore.

-Je ne me rinçais pas l'œil ! s'insurgea-t-elle, déjà remise de son trouble.

-Ah bon ? Alors pourquoi cherchiez-vous à percer les mystères sur la surface de l'eau, alors ?

Était-il obligé d'être aussi observateur !?