Chapitre 9 : La Cochon et la Cochonne

4.1K 632 102
                                    


En ne trouvant pas mademoiselle Deslys dans sa chambre le lendemain matin, madame Kleen ne paniqua pas. Bien au contraire, elle tapa sur la main de son mari, sur le point d'aller toquer chez le Duc. Souriant comme deux vieilles commères, ils redescendirent sans rien dire au reste de la domesticité. Pour se retrouver confrontés à un problème qu'ils ne pensaient pas venu si tôt.

Mais, ignorant tout de la situation, Sana se trouvait face à un autre problème.

Bon sang, comment avait-elle fait pour s'endormir ainsi dans les bras du Duc de Karth !?

Tétanisée dans son étreinte, elle comprit que ni l'un ni l'autre n'avait bougé de la nuit. Trop bien installés, partageant leur chaleur, ils avaient sombré dans un sommeil réparateur. Pour un réveil dans la panique la plus totale. Pour elle.

Elle n'avait pas vu, hier, mais maintenant... Elle était nez à nez avec son torse. Toujours aussi dur, toujours aussi ferme et musclé. Et blanc comme un cul. Elle l'avait déjà remarqué au lac... Et à la taverne. Diantre ! Elle l'avait presque vu autant nu que vêtu, celui-là ! Pour une vierge, ça faisait beaucoup !

Soucieuse, elle remarqua son épaule. Un réseau de marques courrait de la base de son cou jusqu'à sa main, du côté de son bras d'épée. On eu dit une fougère se ramifiant et se déployant le long de sa peau, en un tatouage atypique. Néanmoins, la couleur ne correspondait pas. Réfléchissant, elle toucha du bout des doigts l'une des fines lignes du dessin. Cela lui rappelait quelque chose...

-C'est la marque des foudroyés.

Elle fit un bond en attendant sa voix grave.

-Liam ! Ne me faites pas des peurs pareilles ! s'exclama-t-elle, confuse.

-Vous devriez vous attendre à ce que je me réveille, en me caressant de la sorte.

-Je... Je ne vous caressais pas !

-Votre mauvaise foi vous honore. Néanmoins, si ça... fit-il en glissant un doigt léger le long de sa cuisse, ce n'est pas caresser, dites-moi ce que c'est.

Un frisson lui coupa la parole, à la sensation sur sa peau. Heu...

-Je... un... heu...

-Mmh... vous voir sans voix est fort attrayant...

Son cœur battait trop vite, et elle avait beaucoup trop chaud. Incapable de savoir pourquoi, elle leva les yeux sur le Duc... Et son cœur cessa d'un coup de battre. Pour reprendre à un rythme effréné. Les cheveux en bataille, les traits détendus par un sommeil réparateur, Liam de Karth était, en cet instant, un mâle dans toute sa splendeur. Appuyé sur un coude, la joue dans sa main, il la considérait de cet air légèrement moqueur qui lui allait si bien.

-Mais qui est si beau de bon matin !? s'exclama-t-elle d'un ton accusateur.

-Vous ?

-Que... Oh... Oh ! Monsieur, ne cherchez pas à m'amadouer avec vos compliments ! Je refuse tout de même de vous épouser !

-Sana... soupira-t-il en se laissant retomber sur le dos. Ne commencez pas, hein. Nous sommes encore au lit.

Au lit...

Sana se leva d'un bond avec un glapissement effarouché. Sauf que... elle le savait, l'œil acéré du Duc ne loupa pas sa poitrine fièrement dressée, fortement visible en raison de sa chemise de nuit blanche. Encore plus paniquée, elle se heurta au loup, endormi par terre, qui poussa un jappement en se redressant d'un bond... et serait tombée dans une envolée disgracieuse si Liam ne l'avait pas rattrapée au vol. L'attirant à lui pour la bloquer de nouveau dans sa chaude étreinte, il poussa un grognement.

La Fiancée de la FoudreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant