Tes lèvres ont toujours panser mes blessures. ( Young Royals )

Chapitre 73: Poème 💙

Pdv Wille

- Je veux t'apprendre Simon. Je veux te connaître par cœur.

Son regard surpris plonge dans le mien, ma remarque est un peu sortie de nulle part.

- Tes boucles, ton grain de peau, ton visage, ton tatouage, tes cicatrices... Je veux lire ton corps tel un poème en braille...

- Moi aussi Wille. La pulpe de mes doigts composera la plus belle mélodie sur ta peau.

D'un même mouvement nous nous dirigeons vers sa chambre pour nous déshabiller lentement. Ses yeux chocolat parcourent déjà mon corps pâle pour s'arrêter quelques secondes sur ma poitrine, où se situe mon cœur. Sa paume se pose délicatement dessus, mon cœur bat la chamade, il le sent et c'est ce qu'il veut. Sentir mon cœur pour la peut-être dernière fois.

Son index tape un tempo régulier. Mon bouclé m'a dit qu'il créerait la plus belle mélodie, peut-être que mes patrons de cœur en sont la base.

À mon tour, je pose ma main dans ses boucles, je les ai tellement caressées, débouclées, tirées dans nos moments plus intimes.

Ses doigts remontent sur ma clavicule, le premier endroit où il m'a marqué. Mes phalanges glissent sur ses lèvres, tous nos baisers nous reviennent en mémoire. Notre premier baiser sur le terrain de foot, notre première fois, nos je t'aime respectif et nos anniversaire.

La pulpe de mes doigts descend sur son tatouage, effleurant les trois papillons. Ces souvenirs sont aussi beaux que douloureux. Ils nous ramènent tous les deux dans notre vie passée. Une partie de nous veut l'enfouir au plus profond pour l'oublier, l'autre veut l'exposé au monde car elle nous a forgé. Nous faisant devenir ce que nous sommes aujourd'hui. Nous faisant nous rencontrer.

Ses mains atterrissent dans mes cheveux, ses phalanges s'y mélangent me provoquant quelques frissons. Redescendant sur mes bras pour s'arrêter sur mes cicatrices. Il les frôlent avant de déposer ses lèvres dessus.

Mes doigts se posent sur ses hanches que j'ai si souvent enlacés, effleure la paume de ses mains que j'ai si souvent liées aux miennes. La pulpe de mes doigts caresse la peau autour de son nombril avant d'y insérer un doigt. Tout son corps se met à trembler. Finalement mes mains se posent sur ses fesses rebondies, dont j'avoue en secret m'allonger dessus tellement elles sont confortables. Un sourire en coin se place sur ses lèvres. Je sais qu'il sait que je sais qu'il n'est pas censé savoir.

La pulpe de ses doigts effleure l'intérieur de mes cuisses, là où ces boucles se sont tant de fois faufiler. Elle frôle mes fesses avant de se poser elle aussi sur mes lèvres.

- Un aveugle ne lit pas le braille avec ses lèvres, j'aimerais tout de même essayer..

Mes lèvres frôlant les siennes lui répondent. Ses chairs roses se posent sur ma joue gauche. La première qu'il a embrassée. Les miennes font de même sur sa joue droite. Sa bouche continue son chemin sur mon front, mes cheveux, mes oreilles, là ou il m'a souvent murmuré tout ce qu'il voulait me faire. Particulièrement au gala des fusées. De mon côté je fais le même trajet jusqu'à celles que j'ai tellement mordiller.

Ses lèvres caressent ma mâchoire pour finir par déposer un baiser sur mon cœur. Elles glissent jusqu'à l'intérieur de ma cuisse pour embrasser ma tâche de naissance. Six fois. De la même manière qu'il m'avait prouvé que c'était vraiment lui la première fois qu'on a inclus le Maître dans notre vie sexuelle. Je fais de même, embrassant un par un ses papillons. Finalement, je dépose un baiser à côté, imaginant notre propre tatouage.

Toujours sans un mot, nous nous dirigeons vers le lit, main dans la main. Ses prunelles chocolat ne lâche pas les miennes miels, en plus de m'apprendre, il veut me graver sous ses paupières pour l'éternité.

Délicatement, je récupère ses doigts pour y presser mes lèvres. Phalange par phalange, pour finir par la pulpe de ses doigts que j'embrasse en plongeant mon regard dans le sien.

Sa bouche se dépose doucement sur mon front dans un baiser rempli d'amour et de pureté.

Main dans la main. Yeux dans les yeux. Nos cœurs battants à l'unisson. Nous nous apprenons par cœur. Les veines de nos corps respectifs semblables aux lignes d'un poème. Le plus beau et malheureux des poèmes. Nous.