Chapitre 13

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Fichtre ! Je voulais juste sentir s'il était là ! Pas sortir de mon corps ! C'était même pas censé être possible !
Je passe mes nerfs en jurant et hurlant sur Henri -qui ne comprend sûrement rien- et lorsque je me retourne brusquement vers lui une bourrasque fait tomber sa chaise en arrière, lui arrachant un gémissement de douleur. Je me fige et observe mes mains bouche bée.

*Je crois que tout en toi se réveille. En moi plutôt, rappelle toi : nous sommes la même personne. Tu refuse juste de l'admettre.*

Je n'y crois pas. C'est trop pour moi. Je ne suis p...

-Henri ? (Je relève sa chaise et le force à me regarder.) Qui suis-je ? Que sais-tu ? Dis moi ! C'est important !

Il me regarde avec appréhension et au fond de ses yeux une étincelle d'espoir s'allume.

-Tu es unique. Il te veut. Morte ou vive qu'il a dit.
-Pourquoi ? Et qui est ce il ?
-Je ne sais pas qui il est mais je sais qui tu est toi...

Un léger sourire de désespoir se dessine sur son visage et je sens quelque-chose en lui disparaître...
Mes yeux percent ses barrières et entrent dans sa tête. Mon esprit flotte au dessus d'une flamme dorée aux reflets verts : l'espoir. Une main noire et déformée cherche à l'étouffer, de la même manière qu'on éteint une bougie. Mais la flammèche se débat et brûle l'étrange agresseur, un doigt se consume entièrement et des cendres se répandent dans le vide autour. Je m'approche et chuchote d'instinct :

-Tiens bon, j'arrive...

Et mon esprit s'interpose entre les deux combattants, mettant fin à la lute vaine. La main rampe vers moi et un fluide noir se détache de la peau carbonisée, elle m'entoure de ses doigts décharnés et resserre la prise sur mon torse. Je tente de me dégager mais la pression se fait plus forte encore.
Je me concentre un peu plus et un goût de sang se répand dans ma gorge. Le fluide noirâtre de la main coule le long de mon corps et retourne s'enrouler sur l'attaquant. Il remonte le long des doigts et brise les os un par un sur son passage, me libérant lentement de mon étau.
Je cligne des yeux et Henri affiche une expression de gratitude et d'admiration.

-Merci. Il allait reprendre le contrôle.
-Co... Comment ai-je fait ?
-Un peu comme lui, mais en plus puissant. Vous savez qui vous êtes maintenant.
-Non je ne sais pas !
-Je ne peux rien dire de plus. Il me tuerai.
-Tu crois vraiment que je vais t'épargner ?

Son visage blêmit et il secoue la tête de droite à gauche. Son cri envahit la pièce et j'aspire sa peur de mon avide cruauté. Je chantonne à son oreille d'une voix charmeuse :

-Le jeu peut enfin commencer...

Sombre HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant