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10 juin 2023
"l'homme était bon avant qu'il souffre, mon reflet dans une flaque déformé par le vent qui souffle"

une première gifle, douloureuse, forte et retentissante, frappa la joue du seul et unique fils de Gérard de Salces.

ce n'était pas la première fois que l'homme usait de sa force pour se faire entendre par ses progénitures. il avait toujours dit qu'une petite claque ne faisait de mal à personne. seulement, il y avait bien une chose qu'il n'avait malheureusement pas pris en compte : ses enfants avaient tous les deux grandis et étaient en train de devenir des adultes. Ruben ne souhaitait plus se laisser frapper sans rien dire, c'était devenu insupportable pour lui. il ne pouvait plus être sous l'emprise de cet homme malsain et égoïste qu'il appelait papa.

il y eut un silence, le silence le plus effrayant que Raquel n'avait subi depuis quelques temps encore. les deux hommes se défiaient presque du regard, et Ruben n'allait définitivement pas baisser les yeux. il ne bronchait pas, les poings serrés, les bras tendus, et fixait son père sans bouger. personne n'osait bouger, ni parler,

Ruben ne dit rien, ne bronche pas, ne bouge pas. quelques secondes de silence, bruit de claque fait écho. Raquel sous le choc, elle a pas bougé non plus, trois sont silencieux et immobiles.

"- et tu penses que me frapper fait de toi un homme ?" ces simples mots sortirent de la bouche du plus jeune de la famille Magalhaes De Salces, sonnant comme une provocation pure et dure pour le paternel qui ne put qu'agir.

une seconde gifle, tout aussi forte que la première, vint s'abattre à nouveau sur la joue du portugais. seulement, celui-ci, une nouvelle fois, ne bougea pas d'un poil.

"- c'est tout ce que tu sais faire, depuis que maman n'est plus là. agis comme un homme et parle plutôt que de frapper. tu penses que maman serait fière de toi ?" il posa sa main sur sa joue, rouge. "- frappe si tu veux, frappe. j'en ai rien à foutre. parce que moi, moi au moins, je sais qu'elle pleurerait de te voir faire ça." il marqua une pause, tandis que Raquel pouvait sentir la tension monter au sein de l'appartement. ils allaient s'entretuer. "- moi, à chaque fois que je marque, je prie pour elle. et toi, quand tu me gifles, tu penses à elle, toi ?" le regard de Gérard était si sombre. "- non, parce que t'es une sombre merde."

"- Ruben, vint dire Raquel, comme pour l'apaiser." seulement, elle n'eut pas le temps de dire quelque chose de plus.

Gérard sortit de table directement, contournant celle-ci pour venir prendre son fils par le cou. il avait déjà été violent dans leurs jeunesses, n'hésitant pas à leur adresser une gifle lorsqu'ils la "méritaient". seulement, leur mère avait toujours pris leur défense, car finalement, l'unique chose que tous savaient mis-à-part Gérard était que la violence ne résoudrait rien.

"- espèce de petit...

- petit quoi ? petit fils de pute ? dis-le vas-y, dis-le, se mit à crier Ruben."

sur le visage du jeune portugais, on ne voyait que la colère, de la haine, du dégoût, et peut-être de l'épuisement. en criant, une veine apparut sur son front, tandis que ses yeux prirent rapidement une teinte brillante. cela que put que briser le cœur de la jeune femme : voir sa famille se déchirer ainsi, son petit frère au bord des larmes. en organisant ce repas, elle avait imaginé un bon grand nombre de scénarios, sauf celui-ci malheureusement.

il n'en fallut point plus pour que le grand Gérard de Salces plaque son fils contre le mur avec une force monstre. avec force, il garda ses mains serrés autour du cou de son fils - tandis qu'on pouvait voir les pieds de celui-ci se décoller du sol. ils allaient s'entretuer.

alors que jusque là, elle était restée immobile. face à cette scène, elle ne put s'empêcher de réagir. quittant la table à son tour, elle courut vers les deux protagonistes : "- papa, Ruben, arrêtez !"

Ruben sembla puiser de ses dernières forces pour pousser son père, Gérard, qui eut un mouvement de recul de quelques pas uniquement. c'est à ce moment là que Raquel s'interposa, se plaçant devant son petit frère pour barrer la route à son père. il était hors de question que celui-ci ne prenne un autre coup.

malheureusement, son paternel, pris de colère, n'ayant point remarqué l'entrée de sa fille, lui adressa un coup en plein dans le visage. un cri s'échappa des lèvres de la jeune femme, n'ayant été que très rarement frappée et d'ailleurs n'ayant jamais été frappée avec une telle force.

Raquel sentit alors son téléphone vibrer dans sa poche ; quelqu'un était en train de l'appeler, mais elle n'avait point le temps pour cela. sa joue la brûlait terriblement, elle y plaça alors sa main comme pour la rafraîchir tandis que sonnée, elle releva doucement le regard vers son père qui était resté immobile, se rendant bien compte de son erreur.

cela fut la goutte de trop pour le gardien de but qui partit dans une colère monstre. "- mais pour qui tu te prends à la frapper comme ça ? on touche pas à ma sœur." il commença à ruminer, venant provoquer son père, à seulement quelques centimètres de lui, sans jamais lui adresser un coup. "- pars, pars avant que je ne puisse plus me retenir." il criait, criait littéralement sur son père, qui lui adressait un regard énervé mais honteux. il venait de frapper sa fille d'une force inconcevable. "- moi au moins, j'ai la décence de ne pas te frapper."

Gérard adressa un regard à sa fille, entrouvrant les lèvres pour prononcer un mot. seulement, il n'eut point le temps car ce fut elle qui parla en premier : "- pars."

alors, sans même réfléchir, comme mécaniquement, le vieil homme fit demi-tour, prit son sac, son manteau, et quitta les lieux sans même s'être rhabillé correctement.

on aurait pu penser que son départ apaiserait totalement la situation, seulement cela ne fut pas le cas. nous eûmes le droit à un autre silence, bien plus long, tandis que Raquel put remarquer des gouttes de sang tombant une à une sur le sol. elle saignait du nez. et, sans même qu'elle n'ait pu reprendre correctement ses esprits, elle entendit la porte claquer une seconde fois. Ruben avait lui aussi quitté les lieux ; elle était désormais seule face à elle-même.

ce fameux soir, tard dans la nuit, Raquel n'avait même pas la force de pleurer, ou ni même de s'énerver. alors, elle resta simplement assise sur son lit, durant des heures, différents mouchoirs pour apaiser son nez, tentant de se persuader corps et âmes que la soirée ne s'était jamais déroulée.

t'as pris un abonnement WWE premium ? avait envoyé le métis, Mbappé, durant la soirée, en entendant le raffut. seulement, Raquel n'avait point eu la force de répondre, restant paisiblement dans ce silence étouffant et sombre, souvenir de la soirée qu'elle venait de passer.

magalhaes // kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant