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13 septembre 2023

"tellement jaloux, j'préfèrerai p't'être que tu sois moche"

"- Raquel ? je me disais bien que le nom que l'on m'avait donné me semblait familier." il laissait apparaître sur ses lèvres un sourire, le même sourire charmeur qu'il portait lors du mariage. à vrai dire, il n'avait que très peu changer finalement. "- comment vas-tu ? et comment vont les autres ?"

la jolie brune laissa un joli blanc de quelques secondes, ne sachant pas vraiment comment gérer cette situation. elle avait toujours tenu à séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle, mais alors comment allait-elle pouvoir gérer l'intégration d'un membre de sa vie personnelle dans sa vie professionnelle ? il savait bien trop de choses sur elle : ses proches, Kylian, bien trop de choses qu'elle s'était efforcée de cacher depuis son arrivée ici. il allait tout détruire, comme un ouragan, elle le sentait.

"- ils vont bien, je vais bien, répondit-elle simplement.

- rien d'autres ? même pas un mot sur Kyky ?

- il va bien aussi, nous sommes ensembles, vint-elle dire à voix basse.

- je le savais." il s'arrêta quelques secondes, pour analyser l'expression faciale de la jolie brune avant d'ajouter : "- félicitations ! je sens que l'on va bien travailler toi et moi." elle soupira, tentant de garder un sourire sur son visage gêné.

alors, ils conclurent rapidement cette réunion de présentation, parlant durant quelques minutres du projet et de comment ils s'organiseraient. à vrai dire, Raquel n'avait pas peur de travailler avec lui - elle savait travailler avec n'importe qui. elle avait peur qu'il parle, qu'il parle trop.

c'est ainsi qu'ils arrivèrent rapidement à la pause café, pause café durant laquelle Paolo eut le plaisir de rencontrer ses collègues. la brune n'appréciait pas ce moment : ses mains étaient moites, son regard sur-analysait chaque situation. elle sentait peu à peu qu'elle pouvait perdre le contrôle, contrôle qu'elle avait toujours maintenu jusqu'à présent. Carla vint la voir, un sourire coquin sur les lèvres, avant de dire à voix basse : "- pas mal ton externe, tu ne penses pas ? il te regarde comme la huitième merveille du monde."

Raquel arbora un sourire gêné tandis qu'elle jouait nerveusement avec ses doigts. prise de court, elle ne répondit pas, se contentant de lâcher un rire bête, pour contourner la situation. admettre qu'elle avait quelqu'un aurait été faire face à l'avalanche de question qui suivrait, mentir et dire qu'elle n'avait personne serait leur donner la fausse bonne idée de continuer ces blagues douteuses. elle était bloquée, du moins, elle l'était jusqu'à ce que Paolo la sorte de cette situation. "- Raquel, veux-tu bien me raccompagner jusqu'à la sortie ? j'aimerai en profiter pour discuter de deux-trois points du projet." elle acquiesça en hochant la tête, tandis que sa collègue lui jetait un regard plus que révélateur et moins que discret.

alors qu'ils quittèrent la pièce, une fois à l'abris des regards mais surtout des oreilles, Paolo lâcha : "- ils ne sont pas au courant ?" elle secoua la tête négativement.

"- non, je n'ai pas envie qu'ils le sachent. ce n'est pas une bonne idée.

- tes collègues m'aiment bien à ce que je vois, lâcha-t-il en souriant grandement.

- j'ai cru remarquer ça, oui."

et alors, qu'ils atteignaient enfin la porte, il passa son badge pour sortir et conclut : "- en tout cas, j'ai hâte de te revoir. de façon professionnelle bien sûr." il accompagna ses paroles d'un clin d'œil et disparut. alors, elle laissa ses épaules tomber et souffla bruyamment. dans quelle merde se retrouvait-elle encore ?

ce soir là, Raquel rentra du travail exténuée, exténuée de sa situation avec Paolo, exténuée de ses collègues, exténuée de son père, exténuée de son frère et de ce fameux joint dont elle devait s'occuper. c'est pourquoi, en entrant dans l'immeuble, elle ne prit même pas la peine de rentrer chez elle et fonça directement à l'étage du métis. une fois la porte passée, elle fonça sur le canapé et s'y affala comme si elle comptait y disparaître.

"- oh, mauvaise journée, demanda le footballeur en sortant de la salle de bain, serviette autour de la taille ?" la portugaise grommela un minuscule "oui", sa tête enfoncée dans l'oreiller. "- j'arrive dans cinq minutes, tu vas me débriefer tout ça." quelques minutes plus tard, Kylian arriva sur le canapé, ouvrant ses bras pour indiquer à la brune de s'y loger tandis qu'il demanda : "- qu'est-ce qu'il se passe ?"

la brune arriva dans ses bras, nicha sa tête dans le creux du cou du jeune homme et soupira. contre lui, elle se sentait apaisée, comme si plus rien ne pouvait lui arriver désormais. "- et bien, mon père veut me marier avec un de ses amis, collègues, ou je ne sais quoi. Fleur a vu Ruben fumer un joint. et, Paolo est mon nouveau collègue."

bizarrement, le footballeur se redressa uniquement à la dernière phrase : "- comment ça Paolo ?" il croisa alors le regard de la brune, à la recherche de la moindre information qui pourrait l'intéresser - c'est à dire, toutes.

"- oui, je suis cheffe de projet et je travaille avec un externe, en duo. et cet externe, c'est Paolo.

- mais genre, que tous les deux ? tout le temps ?"

elle ne répondit pas tout de suite, se donnant quelques secondes pour réfléchir avant de répondre avec un petit sourire : "- mais t'es jaloux là ?"

le brun grogna avant de répondre : "- bien sûr que non. je veux juste que tu fasses attention à toi." il détourna alors le regard, presque gêné d'avoir laissé paraître sa jalousie au grand jour. alors, il reprit subitement, pour changer de sujet : "- comment ça Ruben fume ? et comment ça ton père veut te marier ?" Raquel conta alors sa journée, sa visite au bureau de son père, mais aussi son repas avec Fleur la veille et la révélation qui avait été faite sur Ruben ; elle en profita pour partager toutes ses émotions, son stress, sa colère, sa tristesse. avec lui, elle se sentait libre d'être elle-même, d'assumer ses faiblesses, d'assumer ses difficultés. après tout, n'étaient-ils pas là pour ça, pour s'entraider ?

après une longue discussion, Kylian lui adressa une étreinte pleine de réconfort, lui assurant que tout allait bien se passer avant d'ajouter : "- maintenant, tu vas me laisser te détruire à Mario Kart. on va finir cette journée sur un point positif !

- positif ? de perdre ?

- positif, pour moi.

- égoïste." et deux rires se firent entendre dans l'appartement du brun. 

magalhaes // kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant