magalhaes // kylian mbappé

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10 septembre 2023

"pas besoin d'un 'djo quand t'es jolie garce"

une table dans un restaurant italien un dimanche midi, deux verres de Saint-Germain Spritz sur la table, une blonde et une brune qui papotaient depuis bientôt une heure, vous connaissiez déjà le schéma non ? comme habituellement, les deux jeunes femmes se retrouvaient dans la capitale parisienne pour débriefer leur semaine, se partager les derniers potins, commenter les actualités ou bien débattre pendant des heures sur des sujets x ou y. c'était une habitude qu'elle avait construit au fur et à mesure du temps, et désormais, elles ne s'imaginaient pas vivre sans.

"- un enfant ?

- ouais, une petite fille !"

les deux femmes arboraient leurs plus beaux sourires tandis que Fleur ne pouvait cacher le choc sur son expression. après tout, c'était la première femme de son entourage, mais aussi qui avait approximativement son âge, qui tombait enceinte. pour les deux, c'est comme si leur vie s'accélérait une nouvelle fois, car désormais, elles avaient l'âge d'être maman. "- mais elle va être trop belle ! et c'est Kylian le parrain du coup ? mais c'est trop mignon, j'adore, commenta la blonde qui n'en revenait absolument pas c'est incroyable !" la blonde ne put s'empêcher d'applaudir, ne sachant cacher sa joie.

après les phrases bateaux des félicitations, à s'imaginer à qui la petite ressemblerait, les meilleures-amies finirent par redescendre pour commenter ensembles : "- mais tu pourrais avoir un enfant toi, maintenant, demanda Fleur ?

- l'enfant du Saint Esprit, du coup ? en vrai, je pourrais, mais je n'en veux pas pour l'instant."

sa meilleure-amie marqua un temps de pause à la regarder, comme si elle l'analysait avant de répondre : "- non mais, je pense effectivement que tu feras une excellente maman, et moi une superbe tata !

- pas une superbe maman ?

- le jour où j'arriverai à faire des pâtes, on réfléchira au mot maman. pour l'instant, on va se contenter du statut de tata. je sais déjà pas me gérer moi-même, mais alors gérer deux moi, un bordel..."

la petite brune lui adressa un léger rire avant de rentrer les deux pieds dans le plat en répondant : "- justement, il va comment le supposé papa ?" sa meilleure amie ouvrit grand la bouche suite à cette question, comme si Raquel avait posé une bombe sur la table.

Fleur et Ousmane, c'était la définition même de l'incompréhension. fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. une bataille incessante d'égo, de "je m'en fous" ; comme s'ils se fuyaient sans cesse sans jamais y arriver, comme si malgré toutes leurs tentatives, l'univers ne cessait de les pousser à se retrouver. ils s'ignoraient pendant des jours, pour se retrouver comme par hasard à la même soirée. ils tentaient d'oublier l'existence de l'un et de l'autre avant que l'un d'eux ne se décide à appeler l'autre, totalement alcoolisé. Fleur et Ousmane, c'était une attirance refoulée qui semblait pourtant se décupler.

"- il n'y a pas de supposé papa. il se passe rien avec lui, je te l'ai déjà dit

- mais, comment tu peux dire qu'il ne se passe rien, vous êtes rentrés ensemble vendredi soir ?

- ça compte pas ça, c'était juste du sexe, rien de plus." et pourtant, Raquel la connaissait si bien qu'elle aurait pu jurer avoir vu son nez s'allonger. alors, la portugaise afficha un sourire vrai, sourire qui voulait dire "je sais que tu mens, mais tu ne l'assumeras pas ce soir alors je te laisse" "- et toi, le tien ? vous vous lâchez plus, la vie de ma mère, on dirait Tic et Tac."

changer de sujet, cela avait toujours été la technique ultime de la jolie Fleur. aujourd'hui, Raquel l'avait décidé, elle la laisserait changer de sujet sans rien dire, sans forcer. les deux filles avaient toujours été ainsi, respectant l'espace de chacune, en étant omniprésente dans la vie de l'une et l'autre.

"- n'importe quoi ! on est pas tout le temps ensembles, on a chacun notre vie. puis, ça se passe bien, enfin, je crois ?

- il a toujours pas essayé de ... croquer le fruit défendu ?" la jolie brune fit un signe de tête avant d'hausser les épaules. non, voilà déjà deux mois que les deux adultes se fréquentaient et Kylian n'avait jamais essayé de passer à l'étape supérieure avec la portugaise. au fond, cela n'avait rien de négatif, cela permettait à la jeune femme de profiter tranquillement de chaque nouveauté, chaque découverte qu'elle faisait, chaque étape qu'elle passait. elle ne se sentait pas pressée, et justement, elle avait comme l'impression qu'il savait l'écouter sans qu'elle ne parle. "- un jour, peut-être. ça te stresse ?"

la portugaise secoua la tête négativement une nouvelle fois : "- non, on prend notre temps, j'aime bien." et sa meilleure amie ne put que sourire en entendant ces mots.

"- profite, car une fois que tu y auras goûté, tu ne pourras plus t'en passer, vint-elle conclure en pointant sa fourchette vers Raquel, accompagnant ses paroles d'un clin d'œil."

et les deux jeunes femmes rirent doucement tandis qu'elles dégustaient leurs pâtes à la truffe. tandis qu'elles mangeaient sagement, Fleur prit la parole d'un ton un peu plus sérieux : "- euh, au fait Raquel, j'ai vu Ruben, tout seul, en train de fumer un joint au niveau du stade, vendredi soir, en rentrant de chez toi avec Ousmane." la portugaise fronça directement les sourcils :

"- t'es sûr que c'était lui ?" et son amie acquiesça. elle ne lui aurait jamais dit si elle n'en avait pas été persuadée. elle avait réfléchi toute la journée d'hier à si cela était utile ou non de lui dire, si cela était réellement important. la conclusion avait été oui, elle ne pouvait lui cacher. "- bon, euh, je vais mener mon enquête alors, répondit-elle déboussolée." son frère, son petit bébé, son gardien, fumer ? cela n'avait pas grand sens, surtout que son frère n'était pas un grand buveur, ni un fumeur. il était tellement omnibulé par son sport qu'il ne s'imaginait pas prendre le risque de perdre son niveau ; mais alors, pourquoi ?

Raquel fut tirée hors de ses pensées par son téléphone qui sonna, pour laisser apparaître le nom de son amoureux. elle leva les yeux vers sa meilleure-amie qui arborait un sourire en coin avant de murmurer un "- allez, réponds." et elle sauta sur le téléphone pour écouter la voix de celui qui partageait désormais sa vie.

"- tu veux qu'on se fasse une soirée burger ce soir ?" tout était parfait.

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