magalhaes // kylian mbappé

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24 juin 2023
"fais le 911, j'crois qu'un gangster est tombé love"

le réveil pour la jolie brune fut bien plus paisible qu'elle ne le fut pour le jeune homme en ce samedi matin. lorsqu'elle sortit de son lit, Raquel fut bien surprise de découvrir un magnifique petit déjeuner sur la table du salon : céréales, croissants, pains au chocolat - ou chocolatines pour d'autres, fromage blanc, fruits... un vrai petit déjeuner de roi.

"- t'es vraiment la meilleure, ma Fleur, vint alors dire la brune en venant faire un câlin sa meilleure-amie.
- j'avais surtout grave la dalle, avoua son duo en levant les yeux au ciel."

et c'est ainsi qu'elles commencèrent le petit déjeuner, devant un épisode lambda de la série Sex & The City. en profitant en même temps chacune de leur côté pour réaliser le tour des réseaux sociaux, découvrir les notifications de leur téléphone une à une. le matin, après une soirée comme celle-ci, il n'y avait qu'une règle d'or : le silence.

seulement, le silence n'était pas si silencieux que cela ce matin. car, après à peine dix minutes sur Twitter, Fleur ne put s'empêcher de dire "- oh le petit con.", attirant le regard choqué de sa meilleure-amie.

"- de qui tu parles, demanda-t-elle en fronçant les sourcils ?" elle lui tendit alors le téléphone, ne sachant pas vraiment si c'était une bonne idée à vrai dire. cela n'était jamais plaisant à voir. mais, après tout, n'était-ce pas un bon moyen de lui remettre les idées en place ?

alors Raquel se retrouva nez à nez avec cette vidéo, une vidéo qui faisait le tour des réseaux depuis quelques heures déjà. on y voyait son voisin du dessus, dansant collé-serré avec une jeune femme, avant de l'embrasser à pleine bouche. on y voyait les lumières de la fête, la foule, les verres d'alcool, les fumées. mais Raquel voyait bel et bien uniquement les deux lèvres se touchant, les deux visages quasiment collés. et, elle ne sut d'ailleurs point expliquer ce qu'il se passait au fond d'elle à ce moment présent. après l'avoir visionné quatre ou cinq fois, elle fut stoppée par sa meilleure-amie reprenant le téléphone. "- c'est bon Raquel, tu vas pas regarder ça toute journée."

la portugaise ne vint rien dire de plus. son cœur la pinçait, littéralement ; une sensation qu'elle n'avait que très rarement ressenti, surtout avec un inconnu ou du moins quelqu'un qui n'était de sa famille. elle avait de la tristesse, de la colère, de la haine, une amplitude de sentiment bien différente de l'indifférence dont elle était habituée.

"- comment tu te sens, demanda la blonde ?
- je sais pas. ça me soule, mais en même temps j'ai rien à dire non ?" elle avait bel et bien raison. qu'avait-elle à dire ? ils n'étaient que de simples amis, ils ne s'étaient jamais rien promis. il n'y avait toujours eu que de l'amitié non ? "- c'est mon pote, il fait ce qu'il veut."

Fleur soupira, en éteignant l'épisode en cours, pour se tourner vers son amie en levant les yeux au ciel. il y eut alors un silence de quelques secondes et sa meilleure-amie vint dire : "- c'est ton pote Raquel ? vraiment, regarde-moi dans les yeux, c'est ton pote ? donc, tu t'en fiches ? un jour il va se marier, il va avoir des enfants, avec une fille, avec cette fille même, et tu t'en fiches ?"

non, elle ne s'en fichait pas. elle ne s'en fichait pas du tout. et le silence qui suivit ne put que le prouver.

"- je t'aime, je t'aime meuf. t'es très intelligente, surdouée même, mais des fois il y a des connexions qui ne se font pas dans ton cerveau ma puce." et c'était vrai. elle avait totalement raison."- réagis."

Raquel soupira, commençant doucement à comprendre ce que sa meilleure-amie voulait lui apprendre depuis quelques jours déjà. non, elle n'avait pas envie de le voir avec quelqu'un d'autre. le simple fait de voir et revoir cette vidéo lui serrait le cœur chaque jour un peu plus. 

"- je crois que je l'aime bien.

- tu crois ? même moi, j'en suis sûre, répondit sa meilleure-amie." 

à l'opposé, à l'étage du dessus, le métis se réveilla avec un mal de crâne horrible, tentant tant bien que mal de survivre à ce lendemain de soirée catastrophique. il fut surpris, en quittant son lit pour partir à la recherche d'un doliprane, de trouver une belle brune dégustant un café dans la cuisine. que faisait-elle ici ? cela aurait été mentir de dire qu'il n'avait aucun souvenir de sa soirée ; seulement, tout était si flou qu'il préférait ne pas chercher à s'en rappeler. comment avait-il pu ramener une femme chez lui ? Raquel avait-elle entendu ? que faisait-elle actuellement ? était-elle chez elle ? 

"- bonjour monsieur.

- bonjour, répondit-il en se grattant la nuque." 

la bonne nouvelle était qu'il n'avait rien fait avec cette fille, il avait simplement dormi avec elle pour avoir l'affection qu'il souhaitait depuis des jours déjà. maintenant, il regrettait, c'était stupide ; mais c'était bien trop tard. elle était jolie, très mignonne, une peau basanée, des traits sombres, une origine sûrement d'Amérique du Sud ou bien d'Espagne, ou bien du Portugal : elle ressemblait tant à Raquel. "- désolé, j'ai pas envie de te virer mais-

- t'inquiète pas, j'allais partir. je me doute que tu as des choses à faire." elle termina son café d'une traite, avec un sourire sincère sur les lèvres. elle n'était pas que mignonne, elle était aussi très sympathique. c'est ainsi qu'elle prit son manteau et qu'elle se dirigea vers la porte. "- en tout cas, merci Kylian, c'était cool. et hésite pas si tu veux qu'on reprenne un verre, ça me ferait plaisir !" et, il la remercia avant de claquer la porte. Camila, c'était son nom. 

et c'est ainsi qu'il vint se replacer dans son lit, l'esprit encore plus brouillé qu'il ne l'était avant. seulement, il ne fut pas mis au courant de ce qu'il se passait actuellement dans les couloirs de l'immeuble. 

en ouvrant la porte de l'appartement pour partir, Fleur, accompagnée de Raquel qui venait lui dire au revoir au pied de la porte, fut bien surpris de voir cette jolie brune qui se pavanait dans les escaliers de l'immeuble d'un air bien heureuse. lorsqu'elle aperçut les deux jeunes femmes, elle ne put que sourire en les saluant d'un joyeux : "- bonjour !" une salutation qu'elles lui rendirent bien sûr tout en l'analysant de tout son large. 

putain ; elle était belle.