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02 juillet 2023
"c'est pas le Tiers-Monde, non, parce qu'on est blancs"

pour faciliter la compréhension dans ce chapitre, les dialogues en portugais seront écrits en français gras et italique pour que l'on puisse comprendre que ce n'est pas la langue parlée normalement. les dialogues en français resteront simplement en gras comme habituellement !

"- bienvenue, nous venons d'atterrir à l'aéroport de Porto. il est dix-huit heures trente et la température extérieure est actuellement de vingt-cinq degrés. veuillez garder vos ceintures jusqu'à l'extinction des signaux lumineux. nous espérons que vous avez apprécié le vol, au plaisir de vous accueillir prochainement avec AirFrance. bonne journée !"

lors de leur arrivée, ils furent accueillis à l'aéroport par leur oncle, Luis, et sa femme. durant ses cinq ans d'étude, ils avaient été comme des seconds parents pour la jolie Raquel. ils l'avaient accueillie, aidée et soutenue lors des moments les plus difficiles, félicitée et embrassée lors des moments les plus joyeux. ils avaient été les anges gardiens de la jeune femme lors de ces cinq ans d'étude d'ingénieur et elle leur en était parfaitement et entièrement reconnaissante.

"- bonjour, mes amours, comment ça va, demanda la femme de Luis, Tania ?

- ça va et toi tata, répondit Ruben en venant étreindre sa tante puis son oncle ?" ils se serrèrent tous dans les bras les uns et les autres. après tout, ils avaient grandi en se voyant très souvent. à chaque vacance, la famille Magalhaes avait pris l'habitude de se rendre au Portugal durant une, deux, trois semaines voire deux mois l'été. malheureusement, à la mort de leur génitrice, Gérard avait développé comme une certaine aversion pour ce pays - malheureusement et tristement expliquée par un deuil qu'il ne soignait pas.

à partir de ces retrouvailles, la semaine passa rapidement. à vrai dire, lorsque les deux frères et sœurs venaient au pays pour un si court instant, ils passaient leur semaine à courir à gauche et à droite pour rendre visite à tout le monde. malgré tout, en quelques jours, ils arrivaient à réaliser tout ce qu'ils souhaitaient faire pour repartir paisibles et heureux.

premièrement, il était question de se rendre sur la tombe de leur mère et ce fut d'ailleurs l'une des premières choses que fit Raquel lors de son arrivée au pays. assise en tailleurs, à même le sol, devant la tombe de sa génitrice, elle avait déposé une fleur et s'apprêtait désormais à vider son esprit : "- bonjour maman." ces discussions avec sa mère étaient semblables à une séance chez le psychologue. elle exprimait ses pensées à haute voix. à chaque fois qu'elle se rendait sur cette tombe, Raquel organisait ses idées pour qu'elles soient claires oralement et en sortait soulagée et apaisée. "- je me sens bien sur Paris, j'ai l'impression d'avoir trouvé les personnes qui me font me sentir chez moi. pendant cinq ans, ce n'était pas un lieu que je cherchais, c'étaient des personnes. à Paris, j'ai Fleur, elle va très bien d'ailleurs et, on est très présente l'une pour l'autre. Ruben est très bien sur Paris aussi, il a trouvé un ami qu'il considère comme son frère et je pense que ça lui fait du bien. pour Papa, je pense qu'il ne s'est pas encore remis de tout ça et, j'avoue que nos liens sont un peu compliqués. je sais que tu aimerais qu'on s'aime tous très forts et, j'espère qu'un jour on y arrivera, pour toi." elle esquissa un faible sourire en essayant d'imaginer un futur utopique. "- moi, j'ai rencontré un garçon. il s'appelle Kylian. je sais pas vraiment comment ça va se passer mais je l'aime bien, et c'est la première fois. il me traite bien et il me rend heureuse." puis, elle resta encore quelques minutes devant la tombe, à rentrer plus en détail dans chacune des relations qu'elle avait avec les personnes citées, pour tenir sa mère au courant de l'avancée de sa vie, comme elle aimait le faire depuis sa disparition.

en dehors de cette venue au cimetière, lors de cette semaine, elle et son frère partagèrent de nombreux repas avec différents membres de leur famille. certains dans la joie et la bonne humeur comme avec Luis et Tania, d'autres dans la gêne comme avec des membres de leur famille dont ils étaient moins proches et avec qui ils partageaient des repas juste par respect, comme celui qu'ils avaient réalisés en milieu de semaine. "- alors, Raquel, tu n'as toujours pas de mari ?" la jolie brune manqua d'avaler sa bouchée de travers lorsqu'à table, sa tante ainé lui balança cela en plein visage. "- tu as l'âge pourtant, d'avoir un enfant et de te marier." elle sentait sur elle les regards des six personnes présentes à table, dont le regard compatissant de son frère. dans sa famille, il avait toujours été commun d'avoir des enfants assez tôt, lors des débuts de la vingtaine. et certes, les générations changeaient et désormais les femmes avaient des enfants plus tard, mais cela ne modifiait pas les habitudes familiales - et Raquel y était poussée lors de chaque séjour qu'elle effectuait. son frère prit la parole en français pour détendre l'atmosphère : "- je vais être tonton." ce à quoi elle avait répondu simplement : "- ta gueule." c'étaient des moments gênants mais qui ne l'embêtaient pas plus que cela, après tout ils étaient simplement vieux-jeu et les deux frères et sœurs préféraient profiter de leur présence que de critiquer leurs pensées.

enfin, durant cette semaine, il y eut des messages, des appels, différents moyens pour les deux adultes de se tenir au courant de ce qu'il se passait dans leur vie. et, Raquel put le confirmer : le test était amplement passé. ils adoraient discuter, se raconter leurs journées, débattre, tard le soir, lorsque tout le monde était couché. même si quelques fois, durant cette semaine, ils crurent de nombreuses fois se faire prendre. cette fois là, Raquel était sur le balcon, fumant une cigarette en discutant avec le footballeur en facetime :
"- mon oncle m'a parlé du prodige français, de la coupe du monde, c'était plutôt drôle."
- pourquoi drôle, demanda le parisien ?
- parce que j'arrive pas à croire que le fameux footballeur Kylian Mbappé dont on me parle est celui avec qui j'ai fait mon premier date il y a moins d'une semaine.
- et moi j'arrive pas à croire que tu as bien voulu de moi."
comme seule réponse, la jolie portugaise leva les yeux au ciel avant d'être interrompue dans sa réponse par l'ouverture de la fenêtre. Ruben venait de faire son apparition face à elle : "- toujours à fumer, caralho. c'est qui ?" il commença à s'approcher de l'écran pour regarder, et elle quitta l'appel pour prendre twitter.
"- personne, je faisais des vocaux pour Fleur." il hocha la tête et quitta les lieux, tandis que quelques secondes plus tard la jolie brune rappela Mbappé en s'excusant : "- désolée, mon frère est arrivé et j'ai paniqué." ce n'était pas grave, parce que Kylian ne pouvait lui en vouloir très longtemps.

finalement, ils avaient passé une semaine paisible, entre rires, larmes, discussions sérieuses et retrouvailles. et désormais, il était temps de revenir en France, la prochaine étape étant le mariage d'Amine.

"- bonjour et bienvenue, nous venons d'atterrir à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle. il est dix heures. ce matin, la température extérieure est actuellement de vingt degrés et un grand soleil est prévu alors profitez en ! veuillez garder vos ceintures jusqu'à l'extinction des signaux lumineux. au plaisir de vous accueillir prochainement avec AirFrance. bonne journée à vous !"

magalhaes // kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant