// ... Chapitre trente-sept ... //

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"Red Sun" - Big Wild


Il fallait vraiment serrer...

Je grinçai des dents en tirant l'une des trois brides de la ceinture. Elle était là pour soutenir mon dos, englober le haut de ma taille et une partie de ma poitrine, épousant les formes de ma poitrine dans une armature solide, parce que si je devais courir, autant soulager mes muscles. Fixer le lourd fourreau de Laureline dans mes reins et soupirer une fois la tâche terminée. J'ai replacé le kimono qui tombait sur mes cuisses, le passant correctement sous Laureline. J'étais bien, confortable dans le pull blanc tout doux et protégé par le kimono épais doublé d'une fine fourrure. Il montait sous mes oreilles, protégeant mon cou du froid.

Il faisait encore nuit... L'hiver avait pris possession des lieux et seuls les Valars savaient à quel point je n'aimai pas le froid. Mais nous allions descendre le long des montagnes et même si cela serait une épreuve pour moi, je ne pouvais que sourire en pensant que j'allais pouvoir poser mes yeux sur la neige à profusion. C'était tellement beau et imaginaire pour moi la neige. J'ai laissé la cape dans mon sac en regardant le ciel depuis le balcon, pas un seul nuage, la journée allait être agréable...

J'ai fermé la porte sans me retourner. Pourquoi le devrais-je ? Mon retour serait suivi par un nouveau départ, un départ pour une nouvelle vie ailleurs. Si je revenais bien entendu. J'ai parcouru les rues silencieuses, les elfes allaient dans la même direction que moi, mais leurs pas étaient inaudibles comme d'habitude. L'air froid s'engouffra dans mes cheveux en arrivant devant les escaliers de la terrasse. Ils étaient déjà presque tous là, j'ai croisé les yeux de l'elfe qui me dévisageait en descendant les marches, mais lui fit néanmoins un signe de tête respectueux, qu'il ne me rendit pas...

J'ai salué Boromir qui m'a répondu par un sourire chaleureux. Gandalf qui soupirait, les hobbits qui perdaient leurs yeux sur la lame dans mon dos, Gimli qui pestait déjà contre Legolas qui ne me voyait déjà plus...

- Maliha, ton sac, me demanda Aragorn, tenant le poney par la bride.

- Bonjour Estel, dis-je en lui tendant.

- Bonjour, comment était ta nuit ?

- Agitée...

- Tout comme la mienne...

Son visage était fatigué, ses yeux tristes et son teint pâle. Quelque chose était probablement arrivé.

- Estel, tout va bien ?

- Non, et je ne veux pas en parler.

J'ai froncé les sourcils, prête à engager le conflit, mais Elrond arriva à cet instant. Mon regard croisa les yeux d'Arwen à côté de lui, elle aussi avait un visage triste au-delà des mots. N'ayant pas vraiment besoin de plus de réflexion, j'ai dévisagé Aragorn d'un regard dur, qui baissa automatiquement les yeux. Il crachera le morceau tôt ou tard...

Glorfindel était venue à côté de moi et... me prit dans ses bras sans que je n'eu le temps de dire ouf. Surprenant soit disant passant...

- Fait attention Maliha, prends le temps de méditer, ne la laisse pas te prendre et reviens moi...

Il avait déballé ses paroles en quelques secondes, comme on déroulait une check list... J'ai serré mes bras autour de lui, rempli mes narines de son odeur en fermant les yeux.

- Attends-moi Glorfindel, si je reviens, c'est que tu auras eu raison de me faire confiance... Si je ne reviens pas c'est, soyons honnête, c'est que je serais morte dignement. Je ne reproduirai pas ce qu'ils ont fait, tu as ma parole.

TITANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant