// ... Chapitre cinquante et un ... //

144 17 7
                                    

"Under The Water" - AURORA


Il l'a regardé longtemps.

La claymore luisait dans une main, tandis que l'autre tenait Laureline. Il la jeta au pied du corps qui ne bougeait plus et s'accroupit pour la contempler de plus prêt. Au plus profond de lui il n'aurait jamais pensé rencontrer un membre de sa lignée et encore moins une femme. Les souvenirs voulaient remonter, mais l'ombre l'en empêcha avec force et il se laissa faire sans résister.

Elle était si jeune... Il regarda son visage aussi blanc que ses cheveux et les membres dont certain angle étaient en trop. Les plaies béantes la parcouraient et il trembla de colère.

- Un jour je te tuerai, mais ce jour n'est pas arrivé, dit-il. Ton ombre n'est pas assez grande pour te faire basculer. Alors seulement, nous serons chérir ton utilité comme il se doit.

Le pensait-il vraiment ? C'était la question qui passa dans son esprit, mais qui fût mangée en une fraction de secondes.

- Mon seigneur... demanda un Uruk Hai en s'approchant. Les hommes se sont tassés dans le bâtiment principal.

- Le titan est à terre, ma tâche est terminée, dit-il en retirant son heaume.

- Mais...

Les longs cheveux blanc balançaient dans le vent glacial, alors qu'il serrait le poing d'énervement.

- Je ne réponds pas à Saroumane. dit-il d'une voix sombre.

- Il a pourtant dit que vo...

Il attrapa l'Uruk par le cou pour le broyer.

- Crois-tu que mon maître partage ses pouvoirs ? Saroumane est bien trop présomptueux pour y avoir seulement pensé. S'il échoue ici, alors il n'a aucune valeur.

L''Uruk tomba lourdement dans la boue avant de repartir affolé sans demander son reste. Le titan regarda encore une fois le corps déformé avant de partir à son tour pour rejoindre son maître.

- Savoure ton humanité, tant que tu en a encore le temps.

oOo

Le cor résonna, haut et fort et la pluie sembla trembler face à la note grave sortant du gouffre. Elle sembla même chasser les nuages. La pluie avait cessé et il ne restait plus que la boue et les orcs criant presque déjà victoire.

Ce fut l'éclat du matin, mélangé au désastre qui accompagna le courage. Un renouveau montrant que non, l'esprit et le souffle des hommes n'étaient pas encore tombés.

Ils dévalèrent les ruelles, martelant le sol. Tranchant du haut de leurs chevaux les têtes noires en brandissant les lances d'un dernier signe d'honneur. Oui, on pouvait perdre une bataille, mais pas sans s'être battu jusqu'à son dernier souffle. Telle était l'image que l'on aurait pu voir à cet instant.

Aragorn cherchait du regard, mais il ne voyait que les corps jonchant le sol boueux. Ou était-elle ? La seule trace blanche dans ce décor noir qui attirait son regard était la main blanche de Saroumane sur un casque noir. C'est un trou large dans une des tours qui lui donnait un frisson d'horreur.

- Sur la plaine ! hurlait le roi en tête des cavaliers. Rabattez-les sur la plaine !

Son cœur s'emballa encore. Quand ils avaient ouvert les portes, il s'attendait à la voir là, à combattre, mais elle n'était pas là... Et il n'y avait pas que lui qui était inquiet. Du coin de l'œil il vit Legolas chercher également tout en continuant son propre combat avec Gimli.

TITANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant