// ... Chapitre seize ... //

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"Drama" - Christine


J'ignore par quel miracle j'ai trouvé un cheval, mais il était là, à m'attendre comme par magie à la fin du ponton. Si ça n'en était pas d'ailleurs, comme si quelqu'un avait déjà prévu tout ça... Je ne me pose pas plus de questions et monte en selle.

J'ai commencé à galoper dans la nuit, regardant de temps en temps le chemin à suivre sur mon compagnon. Par chance, j'avais eu la merveilleuse idée de prendre en photo les différentes cartes d'Arda en long, en large et en travers, pour les retranscrire dans une carte virtuelle complète.

Alors, c'était plutôt simple. Descendre vers le sud en longeant Celduin (la rivière vive), jusqu'à qu'elle se détourne de la forêt noire. Puis longer la forêt en question jusqu'à la brèche Est. À partir de là, on traverse la forêt noire direction Sud-ouest et en théorie, je devrais tomber sur Dol Guldur facilement.

Pitié que j'arrive à temps, faite que j'arrive à temps, il le faut...

Je talonne encore le cheval, mais combien de temps tiendra-t-il à ce rythme ? Ce n'est clairement pas la porte à côté...

Pas une pause, pas un instant de répit, j'ai galopé la nuit entière et à la fin de journée, j'étais arrivée à la brèche. J'ai continué en réduisant l'allure dans la forêt Noire. Les arbres semblent morts autour de moi, une épaisse couverture de nuages cache les dernières lueurs du soleil et l'air est suffocant. Lourd, pire qu'à ma première traversée avec les nains. Je n'entends que le souffle de l'étalon et sers un peu plus les rênes rendues humides par ses efforts entre mes doigts.

- Allez, on y est presque, dis-je en flattant son encolure.

Nous nous enfonçons dans la forêt morte. Après une heure encore, j'aperçois la tour noire en ruine de mon rêve et mon sang se glace. Alors c'était ça, l'obscurité... Je m'approche d'un pont et mets pied à terre. Le silence, tout n'est que silence, pesant de mort...

J'ai traversé le pont en dégainant Nordeline. Il n'y avait rien, mais la peur me tiraillait et je sentais des sueurs froides dégouliner dans mon dos. Mes pas sont hésitants face à ces ruines menaçantes. J'ai serré la lame dans ma paume pour me donner le courage d'avancer et monte lentement les escaliers, les sens aux aguets. Je me suis retournée à maintes reprises, me sentant observé comme jamais auparavant, chaque pierre semblait me regarder avec l'envie de me dévorer... Le vent sifflait un murmure sinistre, mon souffle se perd, mon cœur bat la chamade et j'ai avalé ma salive douloureusement avant de continuer. Je ralentis le pas, guettant chaque bruit, chaque coin de mur, à chaque instant. Regarde chaque recoin, serrant mes phalanges sur le pommeau de ma lame,qui semble être mon seul espoir de survie et avance encore et encore, comptant les pas ou je suis encore en vie.

- Je vais te prendre cet anneau magicien, avec ou sans ton accord.

Gandalf ! Je cours et monte les dernières marches quatre à quatre oubliant la peur. Car je dois faire vite et monte pour atteindre finalement une plateforme de roche lisse entourée de piliers en ruine. Il est là, affalé par terre, un orc lui tient le bras sur un plateau de pierre, prêt à lui trancher la main.

- Non ! j'hurle dans un souffle.

Je me suis précipitée, levant ma lame et trancha la tête de l'orc d'un mouvement rapide. Il gisait par terre sans sa tête. J'ai repris mon souffle en regardant autour de moi, vérifiant qu'il n'y en a aucun autre. M'approche du magicien qui était maintenant à terre et le prend contre moi.

- Gandalf, Gandalf, réveillez-vous, je vous en prie, il faut partir.

Il ne fait rien, ne bouge plus, son visage est livide et blanc comme la mort. Mon cœur panique, c'est impossible, il ne peut pas mourir... Je le berce contre moi, retenant mes larmes, mais je suis arrivée peut-être trop tard... Pourquoi ? Les ténèbres semblent nous entourer, les piliers se resserrent sur nous.

TITANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant