/ ... Chapitre quarante-sept ... /

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"us" - OVERWERK


Je me réveillais d'un bon et en sueur... Haletante comme après la course la plus folle de ma vie. Après avoir repris mon souffle, je sortie du lit, accablée par les images encore trop claires dans le noir de la chambre. Pris mon visage entre mes mains un instant et me lèvais finalement en enfilant ma chemise blanche et mon legging.

Les images étaient de plus en plus horribles. Le sang, les hurlements, la noirceur, lui devant moi, ma main serrant le cou d'Estel. Je gémis faiblement aux souvenirs en sortant sans faire de bruit. Je passais un passage rapide par la salle de bain pour me rafraîchir et me changer les idées, avant de repartir vers les zones communes.

Tout était silencieux même si les ronflements du nain semblaient faire trembler les murs. J'aperçus la nuit à travers les carreaux de la grande salle, combien d'heures avais-je dormi ? Quatre, peut-être cinq avec un peu de chance... Je soupirais en marchant vers la grande porte.

L'air était glacial, mais je me sentais si bien dans le vent, restant assise sur le bord de la terrasse, une jambe dans le vide en me soutenant de mes mains en arrière. Le liquide métallique dégoulinait le long de mon cou et savourais le son calme en regardant les plaines danser sous la lune.

Une ombre s'avança à côté de moi, mais je ne me retournais pas, juste couper le son en attendant la suite, méfiante.

- Cauchemars ?

Le mot résonna dans ma tête et je ne pus m'empêcher de trembler, sursautant même légèrement, en reconnaissant sa voix puis l'entrevoir s'asseoir à côté de moi.

- Comment as-tu deviné ? je demandais.

- Je suis celui qui ne dort pas, je te l'ai déjà dit. Je t'entend souvent te plaindre durant ton sommeil.

Je soupirais... Pourquoi notre relation devenait-elle comme ça, si naturelle ? Je le regardais, il était dans la même position que moi, à regarder la plaine et la lune. Sa peau semblait luire et le trouvait encore une fois, parfait. Il m'avait dit qu'il ferait des efforts, mais ça commençait à faire beaucoup... Les tresses, ses mains trouvant trop souvent mon bras ou les miennes, ses mots trop gentils à mon goût et ce comportement presque doux.

Je ne voulais pas me poser de questions, pas trop du moins. L'espoir n'était pas permis avec les elfes, ils n'oubliaient rien, n'épargnaient rien... Mais pourtant... Là, à le voir regarder cette lune avec un sourire en coin comme si nos rapports avaient toujours été aussi simples... Oui, je devais m'avouer que l'espoir gagnait mon coeur et il n'y avait rien qui ne puisse m'y empêcher. Je ne pouvais que flancher, moi digne humaine, et lui pardonner.

Vraiment ? Devrais-je moi aussi faire un effort ? être naturelle ? Comme je pouvais l'être avec Estel ou Glorfindel ? J'ai souri, non pas comme Glorfindel, impossible...

- C'est toujours les mêmes images, je commençais en le quittant des yeux. La bataille sur les plaines d'Erebor, la neige qui se teinte de rouge... Le visage de Thorin aussi blanc et froid que la galce... L'ombre de Sauron devant mes yeux, sa voix dans ma tête... Gandalf qui tombe et cette peur...

Je fis une pause en reprenant mes esprits assaillis par les souvenirs.

- J'envi les elfes de ne pas pouvoir rêver, je murmurais en serrant mes genoux contre moi.

- Je ne pourrai malheureusement rien te conseiller en effet, dit-il en soupirant.

Son regard sur moi était presque doux, mais je détournais les yeux.

TITANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant