HOAX

2. Emilia

Une agitation générale règne au lycée. On se croirait dans une gigantesque fourmilière aux heures de pointe, ça s'active de partout.

Un groupe de filles est en train d'installer les dernières décorations. Le hall est méconnaissable, décoré du sol au plafond. À croire que c'est ici que vont se passer les festivités.

Pour connaître le sujet de la fête qui s'annonce, ce n'est pas bien compliqué : il suffit d'observer autour de soi.

D'immenses cœurs en mousse habillent les murs. Certains sont rouges, d'autres roses ou encore blancs. Et de grosses bouches rouges, également en mousse, pendent du plafond.

Des tas de ballons transparents gonflés à l'hélium flottent dans l'air au-dessus de nos têtes. Chacun est rempli de paillettes aux couleurs pastel.

— Sacrée décoration, tu ne trouves pas ? lance une voix familière derrière moi.

— J'utiliserai le terme gnangnan pour désigner tout ceci, je réponds sans prendre la peine de me retourner.

Après quelques secondes, je vois Tom apparaître dans mon champ de vision, puis s'arrêter à ma hauteur.

— La rabat-joie de service !

J'esquisse un sourire et tourne la tête sur le côté. Mon ami me fixe du coin de l'œil.

— Tout ça pour cette fête, j'avoue que ça me dépasse. J'ai toujours trouvé démesuré l'enthousiasme de certains pour ce type d'événements.

Tom balaye son regard autour de nous.

— C'est sûrement trop, de notre point de vue. Mais si ça fait plaisir à certains, tant mieux, non ?

— Certes.

— La Saint-Valentin, ça en ravit certains ! lance mon ami en chantonnant.

J'arque un sourcil et je lui réponds en affichant un air faussement blasé :

— Personnellement, j'y assiste sans me sentir concernée.

Tom secoue la tête, des mèches brunes balayent son front dans tous les sens, faisant disparaître ses sourcils.

Vu la longueur de ses cheveux, bientôt, ses yeux aussi se retrouveront cachés sous cette masse brune.

— La reine de la grise mine.

Je souris franchement.

— Assistée du roi des vieilles expressions.

Je guette sa réaction. Tom me donne un léger coup d'épaule en riant.

— Elles te plaisent, ne dis pas le contraire.

— Parfois, elles me divertissent, je le taquine.

Mon ami lève théâtralement les yeux au ciel. La sonnerie de reprise des cours retentit au moment même où mon téléphone émet le bruit des notifications.

Je le consulte et je ne peux retenir un sourire. Une nouvelle publication de Nalo. Rien de tel pour donner le smile !