Sanvisage ~ Le Détenteur

16. Au Belvir, la Couronne !

PDV Nélya 

                           Sehva est restée au campement tandis que Prym, Mercène et moi, nous nous sommes rendus au temple. Mon amie m'a dit au revoir comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait. C'était une possibilité. Je déteste les adieux. Je préfère ne rien dire, ça évite les moments d'émotion et de mélancolie. De peur de ne plus revoir l'autre.

Ils me font un récapitulatif du plan avant que le clan Sanvisage arrive pour ouvrir le portail. D'après Mercène, il faut trois personnes pour le tenir ouvert et cinq personnes ont le temps de passer avant qu'il ne se referme. L'idée est de prendre une place, avant la dernière personne.

Je me cacherai derrière le puits énergétique et j'attendrai le signal de Mercène pour le traverser. Dès que ma famille me verra débouler, ils essaieront de me stopper, mais les Dohan m'aideront.

- Tiens, prends ce sac. A l'intérieur, y' a de quoi tenir une semaine.

Il met son masque tandis que je pars me cacher derrière la Source lumineuse. Ils ont vraiment pensé à tous. Alors que moi, je me pointe sans vraiment réfléchir à la suite.

Quelques minutes plus tard, le clan arrive.

- Mercène ! s'enjoue la voix de mon paternel. Tu as déjà préparé notre départ.

Sans voir, je reconnais les pas de ma famille.

- Ce désert me tuera, se plaint ma tante Miéllie. Je suis déjà exténuée alors que nous n'avons pas ouvert le portail.

- Plus vite nous le refermerons, plus vite nous pourrons reprendre les recherches pour Nélya, dit ma mère. Je suis déçu de toi, Freus. Comment as-tu pu la laisser seule un jour pareil ! Tu la connais autant que nous, tu ne t'es pas dit qu'elle allait s'enfuir en apprenant la vérité ?

Ava sort de ses gonds.

- Ce n'est pas de ma faute si vous ne l'avez pas assez préparé, crache Freus. Vous n'aviez qu'à dire la vérité au lieu de vivre dans le mensonge toutes ses années !

Cette dispute m'insupporte. Les deux sont fautifs de ma fugue. Tous le sont.

- Du calme, s'écrit Trane. Ce n'est pas le moment de se disputer.

Ils ont tous la tenue du clan, remarqué-je. Mes yeux montent au niveau de leur taille puis de leur avant-bras. Et, bien armé. Je n'ai rien sur moi, hormis ce petit sac. J'ai aussi cette dague émoussée qui ne trancherait pas une brindille. Vraiment, je ne suis pas préparée à ce qui m'attend. Ce n'est vraiment pas le moment d'angoisse. Il n'y a pas de place pour le stress, me motivé-je.

- Ouvrez ce portail qu'on en finisse, râle Freus.

Mon cousin s'assoit durement sur les marches.

Des paroles s'élèvent dans le temple.

J'entends des pas s'approcher de moi. Je contourne le puits. Paniquée, je me dissimule un peu plus vers les marches. Qui est en train d'avancer vers moi ? Je me cache derrière un pilier. Je manque de trébucher, mais quelqu'un vient me tirer le bras pour me redresser.

Sur ce même pilier, Mercène vient s'adosser. Il bloque l'arrivant. Je ne bouge plus. Personne nous a vu ? Heureusement qu'il a été là pour me rattraper.

- Oui ? demande Dohan, loin du monde suspicieux.

J'arrête de respirer et je pris les Jur que notre plan marche.

- Qu'est-ce que tu caches ?

Korzan. Il fait tellement peu de bruit que je n'ai pas distingué ses pas parmi les autres.