Chapitre 11 : Edoras

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C'était le cœur plus léger que nous étions en train de nous diriger vers Edoras. Cependant avec les informations que nous avait donné le cavalier du Rohan, les évènements à venir risquaient d'être des plus complexes. De loin, j'aperçus une fine silhouette blanche en haut du bâtiment principal. Je tourna la tête quelques secondes et quand je reposa de nouveau mes yeux sur lieu, il n'y avait plus personne. Aragorn arrêta le cheval, me faisant reprendre mes esprits. Les gens autour étaient si silencieux que cela me mit très mal à l'aise et de trop dans cette ville.

- Eh bien c'est plus gai dans un cimetière, bougonna le nain.

Je hocha la tête en signe d'approbation et descendis de la monture, n'oubliant pas de la récompenser par une caresse. La grande porte du bâtiment s'ouvrit laissant place à un homme d'une cinquantaine d'années et plusieurs gardes.

- Vous ne pouvez pas voir le roi Théoden ainsi armé, Gandalf Maison Grise, déclara-t-il. Par ordre de Grima Langue de Serpent.

A contre-cœur, je remis à un des gardes mon arc, la dague de Fili et un petit poignard que je gardait dans ma manche au cas-où. Ce dernier me regarda longuement, comme déconcerté, avant de reprendre un air impassible.

- Votre bâton, demanda l'homme à Gandalf.

- Oh..vous n'allez pas priver un vieillard de son appuis.

Pour appuyer ses propos et sa "faiblesse", le magicien s'appuya légèrement sur mon bras et celui de Legolas. Nous pûmes enfin rentrer dans la salle. Au fond de celle-ci, se trouvait un vieillard sur un trône, et à côté de lui un homme repoussant qui lui chuchota quelques mots. J'avais déjà entendu parler de Théoden il y a quelques années mais je le pensais encore jeune; pas comme un vieillard affaibli aux yeux vitreux, à la barbe sale qui semblait encore plus vieux que Gandalf. La vieillesse est vraiment dévastatrice chez les hommes, pensais-je. L'ambiance était lourde et je pouvais sentir que les gardes nous encerclaient et nous dévisager.

- La courtoisie de votre demeure  a quelque peu diminuée ces temps-ci, roi Théoden.

- Pourquoi vous ferais-je bon accueil, Gandalf corbeau de tempête, siffla le vieux roi.

- L'heure est tardive où ce magicien choisit de réapparaître.

- Fais silence, garde ta langue fourchue entre tes dents. Je n'ai pas passé par le feu et la mort pour échanger des paroles malhonnêtes avec un vil serpent.

- Son bâton. JE VOUS AVAIT ORDONNE DE LUI PRENDRE SON BATON !

 Les hommes se jetèrent sur nous, tels des chiens affamés.

- Pathétique, murmurais-je.

Je coinça le bras qui s'apprêter à me frapper, le tordit jusqu'à entendre le craquement de l'os. Le garde hurla de douleur et j'en profita pour lui donner un coup de genou bien placé dans l'entrejambe. Je baissa pour esquiver un nouveau poing et donna un tacle dans la jambe de l'agresseur le faisant tomber sur le premier. Je me joigna à Aragorn qui donnait des coups de poing à tous les assaillants. Alors que l'un allait le frapper par derrière je lui fit un croche-pattes et il finit par s'éclater au sol, le menton en sang. Ils étaient tous à présents maitrisés. Gandalf avait pu se rapprocher entre temps de Théoden:

- Je vous libère de l'envoutement.

Rien ne se produisit et le roi éclata dans un rire macabre.

- Vous n'avez aucun pouvoir ici, Gandalf le Gris.

Sur ces mots, Gandalf enleva sa cape laissant apparaître la blancheur de ses vêtements.

- Je vous aspirerai Saruman comme on aspire le poison d'une plaie.

Gandalf brandit son bâton vers le roi, le faisant tordre de douleur. Une jeune femme blonde voulut intervenir mais Aragorn la rattrapa l'en empêchant. C'est là que je la reconnu, c'était la silhouette que j'avais aperçue plutôt. Je devais l'admettre, elle était incroyablement belle.

- Si je sors, Théoden meurt.

- Vous ne m'avez pas tué moi ! Alors vous ne le tuerez pas, s'exclama le magicien.

- Le Rohan est à moi !

- Partez !

Dans un ultime effort le roi s'élança mais Gandalf raffermit son sort, permettant ainsi que Saruman soit éjecté du corps de Théoden. Ne pouvant plus résister davantage, la jeune femme se précipita vers lui. Peu à peu, il reprit ses esprits et rajeunit à vue d'oeil. Je me pencha et chuchota à l'oreille d'Aragorn :

- Est ce que tous les humains peuvent rajeunir comme cela ?

Il ria silencieusement avant de murmurer malicieusement :

- Bien sûr, j'ai moi même 87 ans.

Voyant mon air effaré, il ria de plus belle. Legolas qui avait tout entendu se contenta de me regarder secouant légèrement la tête pour me dire que cela n'était pas vrai.

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Après avoir repris ses esprits, Théoden avait chatié Grima et enterré son fils mort au combat. La nuit était tombée et j'étais appuyée contre la rambarde quand une présence me fit me retourner.

- Eowyn ? Vous avez besoin de quelque chose ?

- Je tenais à vous remercier d'avoir ramener mon oncle à la raison.

- Remercier plutôt Gandalf pour ça.

Je l'avais dit plus durement que je ne l'aurais voulu et la jeune femme baissa légèrement la tête. Je vis son regard se poser sur mon avant-bras.

- Vous venez du Gondor ? J'ignorais que des elfes habitaient là-bas.

- Non, je viens de..de..nulle part, avais-je déclaré avec difficulté.

- Oh toutes mes excuses, je ne voulais point vous peiner..

- Ce n'est rien, veuillez m'excuser mais je vais aller me coucher. Bonne nuit, mademoiselle.

Avant qu'elle ne put répondre quoi que ce soit je me tourna rapidement allant vers ma chambre. L'évocation du Gondor m'avait retourné l'estomac et à présent des larmes dévalaient mes joues.


Mauvais endroit, mauvais moment [BoromirXReader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant